| POINÇONNER, verbe trans. A. − 1. Percer un trou à l'aide d'un poinçon. On doit (...) avoir soin de toujours poinçonner [une tôle] du côté de la face de contact, ce qui a (...) l'avantage de laisser à l'extérieur les bavures produites du côté opposé (Croneau,Constr. nav. guerre, t.1, 1892, p.71).Pour obtenir des trous évasés en tronc de cône [pour river les tôles] (...) il suffit de poinçonner sur une matrice d'un diamètre supérieur à celui du poinçon (Champly,Nouv. encyclop. prat., t.1, 1927, p.191). − P. métaph. Également figé, Lumène, inspecteur des âmes, poinçonnait d'un regard les rêves de chacun (H. Bazin,Tête contre murs, 1949, p.318). 2. Spécialement a) INFORMAT. Perforer une carte. Ce contrôle exige que l'opérateur voie les cartes au moment de les poinçonner ou perforer pour pouvoir vérifier que la position à perforer est vierge (Jolley,Trait. inform., 1968, p.212). b) SPECTACLES, TRANSP. Perforer, marquer à l'aide d'une pince un titre de transport ou un billet d'entrée pour indiquer qu'ils ont été contrôlés. Poinçonner un ticket, un titre de transport, une carte (d'entrée, d'abonnement). Tout en bas, elle apercevait le portillon d'accès au quai, et l'employé qui poinçonnait les billets. D'une main fébrile, elle fouillait dans son sac. Jacques vit le geste. Elle avait des tickets; lui, non! sans billet, on ne le laisserait pas franchir le tourniquet (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.313). B. − Marquer avec un poinçon des objets afin de les authentifier ou de les identifier. Poinçonner une balance, un compteur, un instrument de mesure, une pièce d'orfèvrerie. Les assujettis ne peuvent pas faire usage des poids et mesures non poinçonnés (Baradat,Organ. préfect., 1907, p.285).Le marteleur poinçonne les arbres qui seront exploités (Pesquidoux,Chez nous, 1921, p.119): . Le prince de Talleyrand, arrivé au faîte de sa notoriété d'homme d'état européen, se contenta, pour lui, d'un couvert et d'un couteau d'or, ciselés à ses armes par Biennais et poinçonnés entre 1819-1838 (collection privée).
Grandjean,Orfèvr. XIXes., 1962, p.47. − Au fig., rare. Marquer profondément. L'emprise céleste se manifeste chez elle [Sainte Claire de Montefalcone] à l'état muet (...); Jésus qui descend en elle la marque à son coin, la poinçonne avec l'image de ce crucifix qu'elle tient (Huysmans,Cathédr., 1898, p.381).Dans ma hâte j'avais raccolé un équipage brillant, mais sans vie, de fantômes, et je les débarquais, les relâchant vers les morsures et les accidents d'ascenseurs, vers la vie qui poinçonne (Giraudoux,Suzanne, 1921, p.70). Prononc. et Orth.: [pwε
̃sɔne], (il) poinçonne [pwε
̃sɔn]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist.a) 1324 ponchonner «orner de dessins au moyen d'un poinçon» (J.-M. Richard, Comtesse Mahaut, p.348) −1611 poinsonner, Cotgr.; b) 1556 «frapper avec un poinçon» (Saliat, Hér., III ds Gdf. Compl.); 1574 fig. (Fr. Perrin, Pourtraict, fo45 vo, ibid.: De mile ennuis vient l'homme poinçonner). Dér. de poinçon*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 19. |