| POINTILLISME, subst. masc. A. − BEAUX-ARTS 1. PEINTURE a) Technique de peinture consistant à peindre par points de tons purs juxtaposés. Synon. divisionnisme (vx). 4 avril. Artistes indépendants.C'est l'endroit du monde où je m'ennuie le plus. Après le pointillisme, le pierre-de-taillisme, et quelques jeunes maîtres se donnent un mal énorme pour nous faire vomir (Renard, Journal, 1906, p.1044).Il y a dans ce musée un minuscule Seurat qui m'enchante. Nullement pointilliste, et rien ne montre mieux que le pointillisme n'est pas l'essentiel de Seurat (Maurois, Journal, 1946, p.80). b) École de peinture néo-impressionniste qui pousse à l'extrême la division des tons en s'autorisant seulement à peindre par juxtaposition des tons purs. D'Ingres à Toulouse-Lautrec, par Manet et Degas, à Seurat, le puissant et musical et grave initiateur du pointillisme (...) nulle déviation de direction et d'influence (Faure, Hist. art, 1921, p.201).Le néo-impressionnisme (...) a manqué de cohésion (...) le pointillisme spécialement a engagé la peinture dans une voie sans issue (Mauclair, Maîtres impressionn., 1923, p.199). 2. P. anal., MUS. Style caractérisant certaines oeuvres sérielles dans lesquelles est recherchée l'élaboration d'un univers sonore où chaque son est individualisé et particularisé à l'extrême en raison de l'organisation de tous ses paramètres (d'apr. Mus. 1976). Kufferath se hérisse devant Debussy, adepte de la nouvelle école du pointillisme musical (...) [à propos du Quatuor de ce compositeur] (Willy, Mouche des croches, 1894, p.152).La percussion des instruments chinois (...) forme une sorte de pointillisme métrique ou rythmique (Schaeffner, Orig. instrum. mus., 1936, p.65). B. − Au fig. Manière ponctuelle d'aborder les choses. Si dans l'amour il doit y avoir simplement un spasme, c'est à peu près du même ordre que l'art qui doit simplement nous donner des petites images. Petite secousse. C'est du pointillisme, au fond (Barrès, Cahiers, t.13, 1921, p.99).Le Journal de Renard est un bavardage laconique, son oeuvre tout entière un pointillisme, et il y a une rhétorique de ce pointillisme (Sartre, Sit. I, 1947, p.299).Cette espèce d'impressionnisme existentialiste, de pointillisme philosophique qu'on trouve dans une partie de la philosophie moderne (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p.74). − PSYCHOL. Modalité de la perception qui fait qu'un événement est appréhendé sans être mis en relation avec l'ensemble (d'apr. Éduc. 1979). Prononc. et Orth.: [pwε
̃tijism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1894 mus. (Willy, loc. cit.); 1897 peint. (Barlet, Lejay, Art de demain, p.118). Dér. de pointiller1*; suff. -isme*. |