| POINTE(-)SÈCHE,(POINTE SÈCHE, POINTE-SÈCHE) subst. fém. A. − GRAV. Pointe très fine et très coupante, utilisée pour la gravure sur cuivre ou sur zinc, qui se manie comme un crayon et non comme un burin et qui crée une taille accompagnée d'une barbe de métal; le procédé lui-même (d'apr. Bég. Estampe 1977). Tout le massif des montagnes entre le sommet du Mont-Blanc et la tour de Langin, regardé depuis le Mont-Gosse, était pareil à ces fumées, qu'on burine à la pointe sèche (Amiel,Journal, 1866, p.213).V. fignoler ex. de Proust. − P. abrév. Pointe. Mais quelle finesse, quelle science profonde de l'anatomie dans tous ces groupes [dessins de Goya] qui semblent nés du hasard et du caprice de la pointe (Gautier,Tra los montes, 1843, p.123).V. graveur ex. 2.P. méton. Manière d'opérer avec la pointe. Pointe délicate, légère. Tout cela lui composait une physionomie la plus hétéroclite du monde, de celles que Jacques Callot aime à croquer de sa pointe originale et vive (Gautier,Fracasse, 1863, p.348). B. − Estampe, gravure exécutée selon ce procédé. [Je ne me cache] pas cependant la difficulté grande à bien parler de vos pointes-sèches, à la fois si légères et si colorées, vos pointes-sèches d'une égratignure sur le cuivre si artiste (Goncourt,Journal, 1895, p.730). Prononc. et Orth.: [pwε
̃tsε
ʃ]. Plur. des pointes(-)sèches. Étymol. et Hist.1. 1765 «outil de graveur» (Encyclop.); 2. 1895 «estampe» (Goncourt, loc. cit.). Comp. de pointe* et de sèche (v. sec). |