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POILU, -UE, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif
A. − Qui porte des poils.
[En parlant d'une pers., d'une partie du corps] Synon. velu; (partiel) pileux; anton. glabre.Ils sont grands (...) presque pas de poils sur le corps, donc nullement poilus comme le sont les nègres des forêts et les berbères (Haddon, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p.88).
[En parlant d'un animal] Synon. velu (partiel), villeux.Il y avait quatre griffons, poilus comme des ours (Flaub., St Julien l'Hospitalier, 1877, p.60).V. acaride, acarien ex. 7.
P. anal.
[En parlant d'une plante] Synon. partiel villeux.Des lierres glissaient leurs griffes blanches et poilues dans tous les trous (Balzac, Paysans, 1844, p.147).Quelques «plantes grasses» poilues et trapues comme des crabes (Colette, Sido, 1929, p.40).
[En parlant d'une étoffe, d'un objet] Des vendeurs d'eau, qui ont leur marchandise sur les reins dans une outre poilue (Loti, Maroc, 1889, p.89).Polonaises à brandebourgs, chapeaux poilus (Adam, Enf. Aust., 1902, p.526).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Synon. velouté.Le vert naissant des clématites du Japon se recouvre d'un poilu argenté (E. de Goncourt, Mais. artiste, t.2, 1881, p.376).
B. − En partic. [En parlant d'une pers., d'une partie du corps] Qui porte des poils très apparents, un système pileux très développé. Synon. velu.Poilu comme un singe. M. Bosmans (...) avait pour épouse une maîtresse-femme, de haute taille, d'extrême embonpoint, un peu poilue au menton (Reider, MlleVallantin, 1862, p.72).Le mari, un cordonnier socialiste, petit homme poilu jusqu'au nez, tout pareil à un singe (Maupass., Contes et nouv., t.1, En fam., 1881, p.361).V. exhibition ex. de Van der Meersch:
1. ... poilus du pubis aux sourcils et du rectum à la plante des pieds, en pyjamas, transparents au soleil (...) ils venaient roter là, mes ennemis. Céline, Voyage, 1932, p.144.
C. − Au fig., vieilli. Qui est énergique, courageux. Bien, mon petit aiglon! Vous gouvernerez les hommes; vous êtes fort, carré, poilu; vous avez mon estime (Balzac, Goriot, 1835, p.194).Léon Bloy (...) cherche quelqu'un d'assez poilu pour éditer une brochure de 150 à 200 pages intitulée: Je m'accuse... (Bloy, Journal, 1899, p.352).
II. − Substantif
A. − Pop., vieilli. Homme (énergique, courageux). Synon. brave, gars.Malheur aux riches! Heureux les poilus sans pognon (Rictus, Soliloques, 1897, p.100).
B. − Soldat français combattant de la guerre 1914-1918 (dans le langage des civils). [La Démocratie] a créé, sous le nom de Poilu, un type de héros, on peut dire grotesque, sinon abject (Bernanos, Gde peur, 1931, p.414).Je débitai des litanies et des rosaires à l'intention de nos chers poilus (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p.31):
2. Pourquoi diable, à l'intérieur, les appelle-t-on les poilus? Ici, le mot ne plaît à personne. On est poilu quand on ne peut pas être autrement, dans les mauvais jours, les jours cruels et tragiques, qui deviennent ensuite les grands jours. Mais, dès la relève, on ne demande qu'à reprendre sa bonne figure habituelle. Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p.92.
REM. 1.
Pelu, -ue, adj.,rare, synon.Quelque patte pelue de fantôme ou d'incube (Gautier, Fracasse, 1863, p.35).
2.
Poileux, -euse, adj.,rare, vieilli, synon.Les quilles poileuses (Musette, Cagayous phil., 1906, p.197).
Prononc. et Orth.: [pwaly]. Ac. 1694-1762: pelu; 1798-1878: poilu, pelu; 1935: poilu. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) 1155 pelu «couvert de poils» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2724), forme encore att. ds Ac. 1762; b) début xves. cuir poillut (Arch. Nord, B 146, 3ecahier, fo3); c) 1630 chapeau pelu (D'Aubigné, Avantures du Baron de Foeneste, livre IV, éd. Réaume et Caussade, t.4, p.621); 2. subst. a) 1292 (Rôle de la Taille, éd. Géraud, p.65: Pierre, le pelu); b) 1897 poilu arg. milit. «homme (brave), gars qui n'a pas froid aux yeux» (Rictus, loc. cit.); c) ca 1915 en partic. «combattant français de la première guerre mondiale» (Esn. Poilu, p.429: les Poilus et les Boches, Poilus et Tommies). Dér. de poil*; suff. -u*; au sens 2 b, cf. poilu «courageux» (1833, Balzac, Méd. camp., p.88), v. aussi Dauzat, Arg. guerre, p.47 à 52. Fréq. abs. littér.: 287. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 49, b) 111; xxes.: a) 763, b) 659.