| POGNON, subst. masc. Pop. Argent; argent monnayé, argent qui circule; argent abondant. Synon. fric (v. fric2).Faire danser, faire rentrer le pognon; garder, lâcher, toucher son pognon; filer du pognon à qqn. La femme (...) qui va essayer une robe chez une grande faiseuse, lui demande du pognon, de l'argent, −car il serait le caissier du ménage, −et Forain lui met dans la main une pièce de cent sous (Goncourt, Journal, 1892, p.258).Ici, vous savez, c'est une boîte qu'a l'air de rien, mais où il y a du pognon, et puis qui roule (L. Daudet, Phryné, 1937, p.145).Je discutais avec l'adjudant du bataillon les termes mêmes de son rapport, lui disant (...) que je l'accuserais (...) de forfaiture pour se faire rincer la dalle par des deuxièmes classes qui avaient du pognon, et cela après la fermeture des bistros, après le couvre-feu (Cendrars, Main coupée, 1946, p.151).− Loc., pop. Être plein de pognon. Une idée de merdeux qui me traverse d'aller crâner avec le flouze... d'y dire qu'on était plein de pognon! (Céline, Mort à crédit, 1936, p.517).Avoir du pognon plein les poches. Il n'y a qu'une liberté, que je te dis moi, rien qu'une: c'est de voir clair d'abord, et puis ensuite d'avoir du pognon plein les poches, le reste c'est du mou! (Céline, Voyage, 1932, p.482). Prononc. et Orth.: [poɳ
ɔ
̃]. Poignon (A. Humbert, Mon bagne, 1880, f. 89 et Vialar, Clara, 1958, p.180) sur le modèle de poignée, etc. Étymol. et Hist. 1840 (Halbert d'Angers, Nouv. dict. complet de l'arg. cité ds Larch. 1872); 1844 (Dict. arg. mod.). Dér. à l'aide du suff. -on* du verbe pop. poigner «prendre, saisir avec la main», v. pogner. Fréq. abs. littér.: 48. |