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PLÂTREUX, -EUSE, adj.
A. −
1. [Corresp. à plâtre A 1] Qui contient du plâtre cru, du gypse. Un terrain plâtreux (Ac.1798-1935).Eaux plâtreuses (Littré).
2. [Corresp. à plâtre A 2 a] Qui est couvert ou recouvert de plâtre. Murs plâtreux. Un roide escalier à hautes marches, boueux, plâtreux, poudreux (Hugo, Misér.,t.1, 1862, p.516).On a planté une table et quelques tabourets de paille sur une estrade construite avec des madriers plâtreux (Vallès, J. Vingtras,Insurgé, 1885, p.128).
B. − P. anal. Qui évoque le plâtre par son aspect, sa couleur, sa consistance. Il n'y a plus que nous, entre un ciel couleur de fumée et une mer plâtreuse (Colette, Pays. et portr.,1954, p.99).Initialement apparaissent à la racine des cheveux atteints [par le favus] de petites taches jaunâtres déprimées en forme de minuscules godets ou cupules, que borde un minime ourlet. Les godets s'agglomèrent les uns aux autres et forment des plages plus ou moins étendues, blanchâtres, faites de matières friables, plâtreuses (Quillet Méd.1965, p.313).
− En partic.
♦ PEINT. [En parlant d'une couleur ou de la tonalité d'ensemble d'un tableau] Qui manque d'éclat et de transparence; qui est lourd et opaque. Vernet avait d'abord copié non sans conscience les sites romains, les colorant d'après nature, avec des teintes un peu plâtreuses et d'ailleurs sincères (Hourticq, Hist. art.,Fr., 1914, p.280):
. ... avec Manet et les peintres à sa suite, est morte la peinture à l'huile, c'est-à-dire la peinture à la jolie transparence ambrée et cristallisée, dont la femme au chapeau de paille de Rubens est le type. C'est maintenant de la peinture opaque, de la peinture mate, de la peinture plâtreuse, de la peinture ayant tous les caractères de la peinture à la colle. Goncourt, Journal,1889, p.976.
♦ [En parlant d'un fromage à pâte molle; corresp. à plâtre A 2 b β] On le préfère [le camembert] souvent plâtreux − «pas trop fait» −, comme on dit dans son pays d'origine et même ailleurs. À la moitié, parfois au tiers de son affinage (Androuet, Guide du fromage,Paris, Stock, 1971, p.20).
Prononc. et Orth.: [plɑtʀø], fém. [-ø:z]. Ac. 1718: plas-; dep. 1740: plâ-. Étymol. et Hist.1. xves. [date du ms., oeuvre de ca 1380] plastreux «qui contient du plâtre» (Evrart De Conti, Problèmes d'Aristote, ms. Paris BN fr. 210, fo5cds Gdf. Compl.); 2. a) 1598 «qui a la blancheur du plâtre» (Joubert, La grande chir. de G. de Chauliac, p.518, ibid.: couleur plastreuse), attest. isolée, à nouv. 1867 (Goncourt, Man. Salomon, p.288); b) 1971 «qui a la consistance du plâtre» (Androuet, loc. cit.); 3. 1833 «couvert de plâtre» (Balzac, Ferragus, p.40: murs plâtreux). Dér. de plâtre*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 19.