| PLÂTRAS, subst. masc. Souvent au plur. ou au sing. à valeur de coll. Morceau(x) de plâtre provenant de la dégradation ou de la démolition d'un ouvrage en plâtre; débris de plâtre. Un gros plâtras. Quelques plâtras tombèrent à terre, détachés par ses efforts (Duranty,Malh. H. Gérard, 1860, p.34).Des toits de tuiles épaisses, alourdis et affaissés, des murs décrépis, d'où les plâtras tombaient (Van der Meersch,Empreinte dieu, 1936, p.59):. Le dos bossu, on se jetait contre les murs. Dans la poussière et les plâtras, nous avions pris la teinte neutre de ce cimetière de choses. Rien de vivant, de façonné; des débris pilonnés, un chantier de catastrophe où tout se confondait; les cadavres émergeant des décombres, les pierres broyées, les lambeaux d'étoffes, les débris de meubles...
Dorgelès,Croix de bois, 1919, p.199. − En partic. Débris de plâtre utilisés comme matériau de construction. L'espèce de cité formée de masures et de constructions en vieux plâtras cimentés à l'argile, où vivait et grouillait pêle-mêle cette population de chiffonniers (Ponson du Terr.,Rocambole, t.5, 1859, p.284).Son poil [du caniche] est tout feutré, tout épaissi par les plâtras sur lesquels il se couche, dans la maison en construction du voisin (Gide,Journal, 1906, p.210). ♦ P. ext. Mauvais plâtre, matériau de construction de mauvaise qualité. Maintenant, [des hôtels] ayant échangé leurs nobles toits d'ardoises contre deux ou trois misérables étages en plâtras, ou même rasés jusqu'à terre et remplacés sans honneur par des maisons mal blanchies à la chaux (A. France,Dieux ont soif, 1912, p.9).À l'heure tardive où ils entraient, on ne voyait plus rien (...) de la géographie noire que de très vieilles pluies avaient tracée sur le plâtras des murailles (Malègue,Augustin, t.1, 1933, p.278).Péj. Plâtre. Le temple d'Hagia-Sophia, qui est à Byzance, produit aussi un effet divin avec ses briques et son plâtras (Renan,Souv. enf., 1883, p.72). Prononc. et Orth.: [plɑtʀ
ɑ], [-tʀa]. Littré, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob.: [plɑtʀ
ɑ]; Warn. 1968, Lar. Lang. fr.: [plɑtʀa]; Martinet-Walter 1973: [plɑtʀa], [platʀ
ɑ], [plɑtʀ
ɑ], [platʀa]. Ac. 1694 et 1718: plas-; dep. 1740: plâ-. Étymol. et Hist. 1371 platras (G. Fagniez, Études sur l'industrie et sur la classe industrielle à Paris au XIIIeet au XIVes., p.357 ds Delb. Notes mss: lequel mur est de platras et de terre). Dér. de plâtre*; suff. -as*. Fréq. abs. littér.: 107. Bbg. Wind 1928, p.44. |