| PLONGÉE, subst. fém. A. − 1. Action de plonger et d'évoluer sous l'eau; durée de cette action. Plongée à grande profondeur (d'un submersible). Le sous-marin vient d'effectuer sa plongée (Ac.1935).J'eus des centaines d'énormes perles que je pêchais à la plongée (Giraudoux, Suzanne, 1921, p.81).Il leur sembla qu'un rouleau s'abattait sur lui ou bien qu'il n'émergerait pas d'une plongée (Queffélec, Recteur, 1944, p.133): . Les moyens dont l'homme dispose pour pénétrer au sein des eaux sont: la plongée libre, la plongée en scaphandre lourd, la plongée en scaphandre autonome et la plongée profonde avec engins.
Clouzot, L'Exploration sous-marine, Paris, P.U.F., 1969, p.47. ♦ Plongée libre. Plongée effectuée en apnée. Le principe de la plongée libre consiste à ventiler largement ses poumons (...) puis à plonger en retenant sa respiration (Clouzot, L'Exploration sous-marine, Paris, P.U.F., 1969, p.47). ♦ Plongée sous-marine. Action de plonger et de rester un certain temps sous l'eau à plus ou moins grande profondeur et avec un équipement autonome de plongée soit à des fins scientifiques, techniques ou militaires soit à des fins sportives ayant pour objet l'exploration, la chasse ou la photo sous-marines. Caméra de plongée. Accidents de décompression au cours de plongées sous-marines (Quillet Méd.1965, p.357). − Loc. adj. ou adv. En plongée. [En parlant d'une pers. ou d'un engin] En état d'immersion complète. Naviguer en plongée; tir en plongée. À Oxford, il nous a bien surpris; figurez-vous (...) qu'il fait cinquante-trois pieds en plongée! (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p.13).La vitesse des sous-marins en plongée qui peut atteindre 30 noeuds (Billotte, Consid. strat., 1957, p.4201).Sous-marins lance-engins de six à huit mille tonnes, susceptibles de lancer en plongée des fusées Polaris (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p.180). 2. Au fig. Action de s'absorber dans quelque chose, de s'enfoncer dans un état, une activité. Cette plongée dans le marxisme m'a permis de comprendre l'indispensable qui manquait à celui-ci (Gide, Journal, Feuillets, 1937, p.1290).Cette plongée en soi, à laquelle les romantiques allemands demandent de les mener au seuil de l'unité (Béguin, Âme romant., 1939, p.336).Au bout d'un moment il se tint tranquille et attendit la plongée subite dans le sommeil (Green, Moïra, 1950, p.148). B. − P. anal. 1. Mouvement brusque et rapide de haut en bas dans l'air ou sur une surface très inclinée. Synon. piqué.Le moteur, à chaque plongée, vibrait si fort que toute la masse de l'avion était prise d'un tremblement (Saint-Exup., Vol nuit, 1931, p.123).Des fossés, des haies, se présentèrent: ma jument les sauta. C'était, à l'instant du saut, la soudaine plongée en avant, le heurt contre l'encolure (Vercel, Cap. Conan, 1934, p.183). 2. Point de vue de haut en bas. La plongée des fenêtres était sur le jardin de l'abbaye, dans la corbeille verdoyante duquel tournoyaient des religieuses (Chateaubr., Mém., t.3, 1848, p.396). − CIN. ,,Effet dramatique et plastique particulier obtenu en plaçant la caméra plus haut que le sujet à filmer. Cet effet communique au spectateur une sensation d'écrasement, de fuite, d'immensité`` (G. Bounoure, Regards sur cin., 1953, p.487). Anton. contre(-)plongée.On appelle plongée totale le cas où l'axe optique est vertical (P. Faveauds Ciné Almanach Prisma, 1955, no2, p.16). C. − ARCHIT. MILIT. Talus supérieur du parapet, incliné vers l'extérieur. La plongée du parapet. Pontmercy (...) ne se replia sur le gros de l'armée que lorsque le canon ennemi eut ouvert la brèche depuis le cordon du parapet jusqu'au talus de plongée (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.731). Prononc. et Orth.: [plɔ
̃
ʒe]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1493 «action de se creuser» (des vagues) (Martial d'Auvergne, Vigil. de Ch. VII, L VIII rods Gdf.); 1892 «action de plonger» (Guérin); 1903 «manoeuvre d'un submersible s'enfonçant dans la mer» (Nouv. Lar. ill.); 2. 1928 «manoeuvre de descente dans l'air» (St Exupéry, Courrier Sud, II, 1 in OEuvres, 16 ds Quem. DDL t.16); 3. 1752 tirer par plongée «de haut en bas» (Trév.); 1848 «point de vue de haut en bas» (Chateaubr., loc. cit.); 1952 «au cinéma, prise de vue par une caméra dirigée de haut en bas» (O. Uren, Le voc. du cinéma franç. ds Fr. mod. t.20, p.215); 4. 1916 fig. «action de s'absorber dans quelque chose» (L. Daudet, Hérédo, p.192). Part. passé fém. subst. de plonger*. Fréq. abs. littér.: 446. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 707, b) 571; xxes.: a) 339, b) 782. Bbg. Quem. DDL t.16, 20. |