| PLEURNICHERIE, subst. fém. Fam., parfois péj. A. − Action de pleurnicher, habitude de pleurer sans motif sérieux, de se plaindre à tout propos. Synon. pleurnichage, pleurnichement (dér. s.v. pleurnicher).Ce n'était point encore la haine de son mari, la continuelle fièvre dont il grelottait, dans une impuissance et une éternelle pleurnicherie de petit garçon, qui l'avaient poussée à se mal conduire, six mois après son mariage (Zola, Pot-Bouille, 1882, p.315).J'en ai pour une demi-heure de pleurnicherie, avant qu'il dorme [le bébé], continua Christine. Ce n'est pas dans ses habitudes. Je n'aime pas beaucoup cela (Malègue, Augustin, t.2, 1933, p.58): . J'ai remarqué, Monsieur le Président, que vous aimez à jouer les ogres, à jouer les bêtes sauvages, toutes les fois, bien entendu, que vous ne pleurnichez pas, car il y a, chez vous, un mélange de brutalité et de pleurnicherie que je regrette de ne pouvoir étudier plus longtemps.
Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p.238. B. − Au plur. Ensemble de mimiques, de jérémiades d'une personne qui tente de se faire plaindre, d'émouvoir. Je suis trop bon. Je me laisse aller à ces yeux de carpe pâmée, à ces pleurnicheries, à ces soupirs, à ces jérémiades, et je finis par être embéguiné, tout en maugréant de ma débonnaireté et couardise (Gautier, Fracasse, 1863, p.186).[Les vrais soldats] ne m'embêtent pas avec des giries, lamentations et pleurnicheries, comme le faisait, par exemple, ce pauvre Loti (L. Daudet, Rech. beau, 1932, p.197).Voyons, ma chère, voyons! Calmez-vous! Si les femmes savaient tout ce qu'elles perdent avec leurs pleurnicheries! Il faut qu'un homme soit un saint pour, les voyant blessées, ne pas avoir envie de les blesser davantage (Montherl., J. filles, 1936, p.973). Prononc. et Orth.: [ploeʀniʃ
ʀi]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1797 (Al. Duval, Les Suspects, sc. 19 ds Littré). Dér. de pleurnicher*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 19. |