| PLATE-BANDE, subst. fém. A. − Espace de terre étroit, entourant un carré de jardin et garni de plantes ornementales; planche de terre étroite destinée à diverses cultures. Plate-bande de gazon, de bégonias, fleurie; plate-bande de laitues, de fraises; arroser, bêcher une plate-bande. Dans les plates-bandes encadrant le bassin étaient plantées des fleurs disposées en éventail sur de petits monticules de terre (Gautier,Rom. momie, 1858, p.194).Les pompiers sont là, dans mon petit jardin; ils piétinent mes plates-bandes préparées pour les fleurs et les fraisiers (Colette,Naiss. jour, 1928, p.35). ♦ [Dans des cont. métaph.] La pensée est une terre vierge et féconde dont les productions veulent croître librement, et, pour ainsi dire, au hasard, sans se classer, sans s'aligner en plates-bandes, comme les bouquets dans un jardin classique de Le Nôtre (Hugo,Odes et ball., 1828, p.25).Je tâche (...) de sauver quelques coins pour la poésie, de lui faire quelque plate-bande à un endroit inaperçu et abrité (Sainte-Beuve,Corresp., t.1, 1835, p.543). − Loc. fig., fam. ♦ (Empiéter, marcher) dans/sur les plates-bandes de qqn. Empiéter sur le domaine, sur les attributions de quelqu'un. Présentement, je m'aventure sur les plates-bandes de M. Roger, car j'étudie le jardinage et l'agriculture, théoriquement, bien entendu (Flaub.,Corresp., 1873, p.69).Déclarons aussi, pour défendre ces pauvres saints qui empiètent si souvent sur les plates-bandes du Temporal, qu'ils sont, au point de vue liturgique −pour n'envisager que celui-là −bien utiles (Huysmans,Oblat, t.2, 1903, p.188). ♦ Marcher dans les plates-bandes (rare). Faire quelque chose d'interdit. Marié!... enfin, je pourrai l'embrasser [ma femme] sans que le porc-épic que vous savez [le beau-père], me crie: «Monsieur, on ne marche pas dans les plates-bandes» (Labiche,Chapeau paille Ital., 1851, i, 4, p.13). B. − ARCHITECTURE 1. ,,Moulure plate et unie qui a plus de largeur que de saillie`` (Noël 1968). 2. Pierre dont les extrémités portent sur des piliers, des colonnes; pierre ou assemblage de claveaux servant de linteau à une porte, une fenêtre. Plates-bandes de la colonnade du Louvre, de la Madeleine. La première Grèce était simple dans son principe architectural: ce principe, c'était la ligne horizontale, la plate-bande (comme on dit en termes techniques) posant horizontalement sur deux points d'appui verticaux (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.7, 1864, p.174).L'architecture en plate-bande des temples grecs s'oppose à l'architecture orientale, romaine ou gothique qui a recours à l'arc et à la voûte (Vogüé-Neufville1971). C. − MENUIS. ,,Espèce de ravalement qu'on pousse autour des panneaux de lambris et des portes à cadre, et qui forme, en même temps, la languette d'embrèvement`` (Jossier 1881). D. − SERR. Bande de fer plat servant à relier deux pièces jointives. Les plates-bandes des escaliers sont chantournées et débillardées suivant les courbes décrites par le limon, dont elles assemblent les diverses parties (Havard1890).On fait quelquefois l'assemblage [des tôles des corps de chaudière] au moyen d'une plate-bande rapportée (Ser,Phys. industr., 1890, p.132). Prononc. et Orth.: [platbɑ
̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1740. Plur. des plates-bandes. Étymol. et Hist.1. 1508 «moulure plate et large de faible saillie» pilliers et platebande de pelon (Comptes et dépenses ... du château de Gaillon, éd. A. Deville, p.321); 2. 1680 jard. (Rich.); 1903 marcher sur les plates-bandes de qqn (Nouv. Lar. ill.). Comp. de plate, fém. de plat1* et de bande1*. Fréq. abs. littér.: 201. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 149, b) 452; xxes.: a) 480, b) 195. |