| PLANTON, subst. masc. A. − Région. (Suisse), AGRIC., HORTIC. Jeune plant destiné à être repiqué. Vente de géraniums, pétunias et tous plantons de légumes de saison (Le Nouvelliste du Valais, 10 mai 1973, p.30). B. − 1. [Dans l'armée de terre ou de mer] Soldat chargé du service d'un officier supérieur et se tenant à la disposition de celui-ci pour porter ses ordres. Planton du colonel; planton qui porte une dépêche, un ordre: 1. Le ministre... a ordonné immédiatement l'arrestation du lieutenant-colonel Henry... qui, dès hier soir, a été conduit... à la forteresse du Mont-Valérien... Aujourd'hui, le planton chargé de faire le service du lieutenant-colonel... (...) l'a trouvé... étendu sur son lit... dans une mare de sang... son rasoir à la main...
Martin du G., J. Barois, 1913, p.409. − MAR. Planton de coupée. ,,Matelot mis à la disposition des visiteurs lorsque la visite à bord est autorisée`` (Gruss 1978). 2. Sentinelle fixe, armée ou non. Un planton montait la garde à l'entrée du fort. (...) il conduisit les jeunes gens jusqu'à la chambrée, où logeait le cousin de Thérèse (Moselly, Terres lorr., 1907, p.257). 3. P. anal. [Dans l'admin. civile] Préposé aux liaisons entre différents services. Planton du poste de police. Tel centre bordelais de IIIecycle ne dispose même pas d'une dactylo. «Tout se passe comme si une entreprise n'avait à sa disposition que des ingénieurs en chef et des plantons» (Colloque géogr. appl., 1962, p.136): 2. −M. Rocher est sorti du ministère, dit-il.
−Sorti sans chapeau?
−Oui, monsieur.
−C'est impossible! s'exclama le chef de bureau qui jouait admirablement la surprise.
−Le concierge et les deux plantons en sentinelle l'ont vu passer et sortir de l'hôtel, répliqua l'huissier.
Ponson du Terr., Rocambole, t.1, 1859, p.229. 4. P. méton. [Dans l'armée, l'admin. civile, dans un lieu public] Service assuré par un planton. (Être) de planton. Aux stations, ils baissaient la glace (...) et ils faisaient des plaisanteries; au gendarme de planton ils criaient: «Eh, gendarme, salut!» (Courteline, Train 8 h 47, 1888, 2epart., p.98).Moi, à cause de ma médaille, ils me collaient toujours de planton parce que ça fait riche (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p.275): 3. Je le priai (...) pour plus de sûreté, de faire, pour le premier soir, monter la garde à mon étage par ses employés (...). Je mettrai le liftier de planton à votre porte.
Proust, Sodome, 1922, p.755. − Expr. fam. Faire le planton, rester de planton. Attendre la venue de quelqu'un, debout et sans s'éloigner du lieu où l'on se tient. (Dict.xxes.). Synon. faire le poireau*. Prononc. et Orth.: [plɑ
̃tɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist.1. 1584 «jeune plant» (Calepini Dict., Bâle ds Gdf.); 2. 1790 «militaire en sentinelle ou affecté à un service sans armes où il reste planté à attendre des ordres» (Moniteur, III, 290b, réimpr. 1847-1863 d'apr. Th. Ranft ds Z. fr. Spr. Lit. t.35, p.142). Dér. de planter*; suff. -on*. Fréq. abs. littér.: 102. |