| PLANT, subst. masc. A. − AGRIC., HORTIC. 1. Végétal au début de sa croissance, destiné à être planté ou repiqué, ou qui vient de l'être. Arracher un plant; plant issu de graine, de bouture; plant de chou, de groseillier, de pétunia, de rosier, de vigne; plants d'un semis, d'une pépinière. Accroupi devant une plate-bande, nouvellement bêchée, il repiquait des plants de pensées et des ravenelles (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.155).Sur la berge il déracina un grand plant de valériane (Pourrat, Gaspard, 1931, p.133): 1. Les établissements de multiplication produisent surtout des scions d'un an, c'est-à-dire des plants résultant du greffage après une année de croissance du greffon...
Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p.82. ♦ Au sing. avec une valeur coll. Cultiver, faire du plant; acheter du plant. Brénugat (...) attendait d'avoir du plant pour repiquer de la salade (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p.145): 2. Maheu, l'après-midi, travailla dans son jardin. (...) il tenait en jauge, depuis la veille, du plant de choux et de laitue, qu'il se mit à repiquer.
Zola, Germinal, 1885, p.1233. ♦ Jeune plant, nouveau plant. Arbre (fruitier) ou vigne récemment planté(e). Les jeunes plants sont munis de tuteurs et on les entoure d'une défense d'épines qui les garantit contre la main des hommes et la dent des animaux (Bourde, Trav. publ., 1929, p.134). ♦ Plant à racines nues. ,,Plant raciné extrait de la pépinière en libérant ses racines du sol dans lequel elles se sont ramifiées`` (Métro 1975). ♦ Plant en motte. ,,Plant raciné extrait de la pépinière en maintenant ses racines intactes dans la motte de terre où elles se sont développées`` (Métro 1975). 2. Ensemble de végétaux d'une même espèce plantés sur un même terrain. Synon. plantation (v. ce mot I B 1).Plant d'arbres, de légumes, de rosiers. C'est joli, des plates-bandes de fleurs, mais un plant de salade qui vient bien, c'est utile, et l'utile, voyez-vous, on ne peut pas s'en dispenser (Renard, Journal, 1893, p.165). − P. méton. Terrain planté de végétaux d'une même espèce. Synon. plantation (v. ce mot I B 2): 3. Le mildiou mange tout. À Villiers, on dépique les vignes. Le bois est perdu. On ne tirera pas dix litres de vin de quatre arpents (...). Ici, vous êtes chanceux. C'est beau, ça. Il indiqua d'un coup de son menton osseux la vigne dans le plant de Minouflet.
Hamp, Champagne, 1909, p.113. Rem. Littré mentionne laisser qqn/qqc. en plant. V. plan3C 1. B. − VITIC. Cépage de vignobles attaché à un lieu donné. Plant de Cahors, de Tonnerre. Après le phylloxéra (...) les vignobles avaient été ruinés, et (...) il fallait repiquer du plant américain. Alors la plupart des vignerons avaient abandonné; ils n'avaient pas le sou pour acheter les ceps (Aragon, Beaux quart., 1936, p.91). REM. Gros-plant, subst. masc.Cépage blanc des vignobles nantais et, p.méton., vin blanc sec et fruité obtenu avec celui-ci. T'aurais mieux fait de faire venir la Philomène. C'est une femme ben savante et qui connaît les secrets (...). On s'en serait tiré avec un litre ou deux de Gros-Plant, tandis qu'avec ton sapré médecin, j'vas en avoir pour au moins cinquante francs (J.-P. Mahé, La Grande Marie ou la fille du sonneur, Benet (Vendée), éd. du Marais, 1967, [1947], p.8). Prononc. et Orth.: [plɑ
̃]. Homon. plan1, 2, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1407 «végétal à planter ou qui vient d'être planté» (E. Deschamps, Fiction du lyon, ds OEuvres, éd. G. Raynaud, VIII, 329, 2026-2028); 2. 1495 «plantation de jeunes arbres, d'arbustes» (Coutumes Boulonois, 156 d'apr. K. Baldinger ds Z. rom. Philol. t.67, p.35). Déverbal de planter*. Fréq. abs. littér.: 183. Bbg. Vitu (A.). Le Jargon du XVes. Ét. philol. Genève, 1977, pp.449-450. |