| PLANCHE, subst. fém. I. A. − Pièce de bois plane, plus longue que large et peu épaisse, obtenue par sciage en long d'un tronc d'arbre. Planche de chêne, de hêtre, de noyer, de sapin; barricade, cabane, cloison, pont en planches; clouer, poncer, raboter, scier, vernir une planche; assemblage de planches; planches d'une étagère. Effrayée, ayant peur de l'eau, Angélique suivit la Chevrotte, pour gagner la planche qui servait de pont (Zola, Rêve, 1888, p.86).Plus loin, les menuisiers commençaient à tirer des planches, à longs coups de leur varlope, de beaux copeaux odorants (Duhamel, Maîtres, 1937, p.238): 1. Elle va jusqu'à la grande armoire, l'ouvre, et une tiède odeur de verveine remplit la pièce. De haut en bas, les planches sont chargées à rompre de linge blanc que le reflet du bois poli par les siècles dore imperceptiblement.
Bernanos, Mouchette, 1937, p.1331. − Locutions. ♦ [P. allus. à la planche servant à franchir un obstacle] Offrir, tendre une planche à qqn. Donner à quelqu'un le moyen de se sortir d'une situation désespérée. Elle avait tendu sans doute à l'artiste une planche pour passer ce détroit de la vie conjugale (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.224).Planche pourrie. Personne sur laquelle il n'est pas possible de compter. On ne te brûlera pas. Le prévôt et le syndic sont des planches pourries. Ils ne font que semblant de te protéger contre la foule (...). Mais le Cardinal est sincère. Il te sauvera (Claudel, Bacchus, 1952, iii, 5, p.190). ♦ [P. allus. à la planche à laquelle s'accroche le naufragé] Planche (de salut). Ultime ressource dans une situation désespérée. Il avait travaillé trente ans dans l'espoir d'accrocher son nom à quelque planche de salut (Duhamel, Nuit St-Jean, 1935, p.44).V. aussi infra ex. 5: 2. Une planche s'offrait après le naufrage: la diligence devait passer à six heures; ne pouvait-elle apporter la réponse du gouverneur? (...) À six heures un quart, Baptiste entre dans ma chambre: «Le courrier ordinaire de Prague vient d'arriver; il n'y a rien pour Monsieur». Le dernier rayon d'espoir s'éteignit.
Chateaubr., Mém., t.4, 1848, p.209. Loc. adv. fam. Entre quatre planches. Dans un cercueil. On ira finalement dormir entre quatre planches: alors, l'argent, le gain, les biens, qu'a-t-on tant à en faire? (Pourrat, Gaspard, 1930, p.60).− [Dans une compar., à propos d'une femme] Mais, à ce moment, une longue figure noire entra, une grande fille sèche, maigre (...) Où donc avait-il vu cette haute planche à peine équarrie, cette taille plate, sans hanches ni poitrine (Zola, Fécondité, 1899, p.444).V. infra B 1 b planche à repasser et B 1 e planche à pain. ♦ Plate comme une planche. C'est une grande fille plate comme une planche, le nez rouge et habillée fabuleusement (Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t.2, 1861, p.198). B. − 1. ARTS MÉN. Pièce de bois obtenue par sciage ou p.anal., pièce de bois en aggloméré ou lamellé. a) Planche à laver. Planche sur laquelle on lave le linge. Dans la grange l'Adélaïde frottait sur sa planche à laver (Aymé, Jument, 1933, p.263). b) Planche à repasser. Planche recouverte de tissu molletonné, le plus souvent à bouts arrondis et montée sur pieds, sur laquelle on repasse le linge. Les jours de savonnage, c'était encore pis! Il fallait (...) poser la planche à repasser sur son bureau et sur une autre table, faire essorer le linge (Huysmans, Marthe, 1876, p.62).Les planches à repasser pliantes (...) manquent souvent de stabilité et rendent difficile le repassage du linge qui a une grande surface (Mathiot, Éduc. mén., 1957, p.76). − Au fig., péj. Femme maigre, plate et sans formes. Synon. planche à pain (infra e).L'homme: Vieille carne! (...) La femme: Vieux pignouf! (...) L'homme: Planche à repasser (...) La femme: Poivrot! (Courteline, Conv. Alceste, Cinquantaine, 1895, p.221). c) Planche à pâtisserie. Planche sur laquelle on pétrit la pâte. Pour une installation de salle ménagère moderne, voici la liste de l'équipement convenant à chaque cuisinette: (...) 1 planche à pâtisserie de 60 cm; 1 rouleau à pâtisserie cylindrique de 60cm (Mathiot, Éduc. mén., 1957, p.82). d) Planche à découper. Planche sur laquelle on découpe la viande. La planche à découper, près de laquelle les pattes du lapin traînaient encore (Zola, Ventre Paris, 1873, p.789). e) Planche à pain − Vieilli. Planche sur laquelle on conserve le pain, le plus souvent fixée aux solives du plafond dans l'habitat rural traditionnel. Puis vinrent les quelques ustensiles en métal: les poêles, à longue queue (...) les deux chaudrons traditionnels, celui pour la graisse, celui pour la confiture. Et puis la planche à pain, (...) clouée au plafond (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p.160). − Planche sur laquelle on coupe le pain. (Dict. xxes.). − P. anal., péj. [En parlant d'une femme] Synon. planche à repasser (supra b).Sale petite menteuse! Comme si tu pouvais inspirer le moindre désir à un Valorin! Une planche à pain! (Aymé, Têtes autres, 1952, p.115). − Loc. verb. Avoir du pain sur la planche Avoir de quoi survivre. Depuis qu'on a coupé la tête à ce fou de Salvat, tout leur réussit [à la femme et à la fille de Salvat]. Leur affaire est faite, elles ont du pain sur la planche (Zola, Paris, t.2, 1897, p.221).Avoir du pain, du travail sur la planche. Avoir beaucoup de travail en perspective. [Les philosophes] se croisent les bras et ils s'installent dans la paix du dimanche. Plus de travail sur la planche. Ils méditent dans le repos du septième jour (Nizan, Chiens garde, 1932, p.84).Quand ma phrase aura l'allure même de cette promenade au trot, une-deux-trois, une-deux-trois alors le reste sera plus facile (...) Mais, pour cela, il avait encore du pain sur la planche. Il ne consentira jamais à livrer cette phrase telle quelle à un imprimeur (Camus, Peste, 1947, p.1302). − Arg., vx. Planche au pain. Banc des accusés. Enfin, on m'empoigne, on me met sur la planche au pain (Sue, Myst. Paris, t.1, 1842, p.92). 2. Autres domaines a) ARCHIT., DESSIN. Planche (à dessin). ,,Plaque en bois, qui doit être parfaitement plane et à bords rigoureusement dressés, sur laquelle on fixe le papier pour dessiner aux instruments`` (Bég. Dessin 1978). Chez Dream, c'est une véritable usine à plans. Il a constamment sous ses ordres quatre ingénieurs et quatre dessinateurs penchés sur leur planche et leur bureau (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p.92): 3. ... [Aimé] s'était trouvé perché sur un haut tabouret de paille, avec une planche à dessin, une feuille de papier Ingres et, posée sur un chevalet, une tête de Minerve en plâtre.
Ramuz, A. Pache, 1911, p.34. b) MAR. ,,Planche ou assemblage de planches établissant la communication entre le navire et le quai`` (Gruss 1978). Retirer la planche. Au moyen d'une planche jetée de la yole au rivage, M. Benoît descendit à terre (Sue, Atar-Gull, 1831, p.4).Le jour nous fera voir les rivages blanchissants de la Grèce. On pose une planche pour l'embarquement. Menelas: −Monte, Hélène [dans le bateau] (Claudel, Protée, 1914, ii, 5, p.348). ♦ Planche de roulis. ,,Planche qu'on installe verticalement en bordure des couchettes, en cas de roulis, pour empêcher le dormeur de tomber`` (Le Clère 1960). ♦ Jour* de planche. c) SPORTS et LOISIRS − ATHL. (saut en longueur). Planche d'appel. ,,Solive peinte en blanc, placée transversalement à l'extrémité de la piste d'élan, dont la bordure extérieure constitue la ligne de départ d'où se mesure le saut`` (Petiot 1982). L'entraînement au saut en longueur comporte avant tout et surtout des courses de vitesse de 60 à 80 mètres destinées à obtenir la régularité de foulées et, par conséquent la certitude pour le sauteur de tomber exactement sur la planche d'appel lors des compétitions (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p.146). − SKI, au plur. Synon. fam. de skis.Le poète explorateur Regnard (...) est même le premier à avoir qualifié les skis du surnom de planches, employé par tous nos skieurs modernes (L'Auto, 14 déc. 1933, p.4 ds Grubb Sports 1937, p.56). − SURF. Planche lourde en bois ou en matière synthétique sur laquelle on se place debout ou à plat-ventre dans le but d'affronter la vague de ressac déferlant sur le rivage (d'apr. Petiot 1982) ; p.méton., sport ainsi pratiqué. Il s'agissait du surf, jeu violent venu d'Honolulu. Je regardai Norman et le camarade se mettre à l'eau, chacun poussant devant soi sa planche de bois dur (Ph. Hériat, Les Enfants gâtés, 1939ds Petiot 1982). − VOILE. Planche (à voile). Flotteur en matière plastique muni d'une dérive, d'un mât central et d'une voile que l'on manoeuvre pour se déplacer sur l'eau; p.méton., sport ainsi pratiqué. Faire de la planche à voile. Dans un monde épris de liberté et avide d'émotion, la pratique de la planche à voile est vraisemblablement l'un des exutoires les plus appropriés à la vie moderne, souvent difficile pour nos contemporains (Chr. Target, S. Valentin, J.-E. Mazer, Prat. de la planche à voile, t.1, 1982, p.6). − Planche (à roulettes). Petite plate-forme en matière plastique, à bouts arrondis, montée sur deux trains de roulettes, sur laquelle on se déplace par un mouvement de hanches analogue à la godille du skieur; p.méton., sport ainsi pratiqué. C'est aux parents de jouer, en lisant notamment les recommandations sur l'âge et l'emploi, en empêchant le petit dernier (...) de coiffer un simple casque de panoplie pour faire de la planche à roulettes (Le Point, 5 déc. 1977, p.55, col. 2). − P. anal. ♦ GYMN. ,,Position statique à l'horizontale: station, suspension ou appui`` (Petiot 1982). Le départ de l'équerre avec chute des jambes à la verticale, puis passage en planche avant, facilite un peu l'exécution (Piard, Agrès masculins,1968,ds Petiot 1982). ♦ NATATION, loc. verb. Faire la planche. Se maintenir sur le dos à la surface de l'eau, sans bouger ou en effectuant le moins de mouvements possible. Elle fit la planche, les bras croisés, les yeux ouverts dans le bleu du ciel. Il regardait, allongée ainsi à la surface de la rivière, la ligne onduleuse de son corps (Maupass., Contes et nouv., t.2, Yvette, 1884, p.516). d) TISS. Planche à aiguilles. Planche percée de trous dans lesquels passent les aiguilles de la mécanique Jacquard. [Dans la mécanique Jacquard actuelle] les pointes des aiguilles passent à travers les trous de la planche à aiguilles et font saillie à l'extérieur de la mécanique (Ch. Thomas, Araud, Fabric. drap, 1921, p.28). 3. Arg. scol., vieilli. Planche noire. Tableau noir. La planche noire destinée aux démonstrations mathématiques (Jouy, Hermite, t.1, 1811, p.83). − P. méton. ,,Interrogation. Passer en planche, une planche prolongée`` (Esn. 1966). 4. Au plur. et p.méton. a) Les planches. Chemin de planches établi le long de certaines plages de la Manche. Lulu lui interdit de danser, de se baigner, de marcher au soleil [à Deauville]. Elle devait rester de longues heures étendue sur le balcon de sa chambre d'hôtel, à regarder les gens parcourir les planches, et les yachts de course se poursuivre sur la mer (Druon, Gdes fam., t.2, 1948, p.133). b) THÉÂTRE, MUSIC-HALL, fam. Les planches (d'un théâtre). Le plancher d'une scène. Avoir vingt ans de planches. Pendant dix ans, de 1817 à 1827, cette fille a brillé sur les illustres planches de l'Opéra (Balzac, Prince Bohême, 1840, p.382).Les pièces qu'on joue sur les planches d'un théâtre sont écrites par des hommes de lettres (Renard, Journal, 1890, p.65). − Métier d'acteur. Si je voulais du bien à quelqu'un, d'un sexe ou l'autre, qui se destine aux planches, je n'aurais rien tant à coeur que de le préserver de la souillure que c'est, d'interpréter les oeuvres je ne dis pas même ignobles, mais seulement médiocres (Montherl., Notes théâtre, 1954, p.1079). − Loc. verb. ♦ Monter sur les planches. Faire du théâtre. Plus tard, quand il n'eut plus les moyens de mener une vie mondaine, il trouva encore des occasions de monter sur les planches, fût-ce dans des patronages (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p.38). ♦ Quitter les planches. Renoncer à faire du théâtre. Pénible, (...) pour un vieil acteur de quitter les planches (Drieu la Roch., Rêv. bourg., 1937, p.341). ♦ Brûler* les planches. II. − GRAVURE A. − Plaque de bois plate et mince, ou p.anal., plaque de pierre ou de métal poli, que l'on grave en vue d'une reproduction par impression. Buriner une planche. Philippe Desmahis (...) apporta au citoyen Jean Blaise une planche qu'il venait de graver au pointillé, le Suicide de Robespierre (A. France, Dieux ont soif, 1912, p.308): 4. ... il me disait qu'il avait chez lui tout un arsenal de planches de cuivre, sa femme ne pouvant faire un mouvement qui ne fût de grâce et d'élégance, et dix fois par jour, il s'essayait à surprendre ces mouvements dans une rapide pointe-sèche.
Goncourt, Journal, 1894, p.517. − En partic. Planche à billets. Planche gravée servant à la fabrication du papier-monnaie. Chacun pressent l'émission des effets Popinot, tu l'as établi tout exprès pour en faire une planche à billets (Balzac, C. Birotteau, 1837, p.330): 5. Face à une masse de revendications légitimes mais parfaitement incompatibles, le gouvernement est obligé de céder pour ramener le calme et relancer la production. Il vide les caisses, accroît les importations et finit par prendre la planche à billets pour une planche de salut.
Le Nouvel Observateur, 6 juin 1981, p.32, col. 3. ♦ Loc. verb., péj. Faire marcher la planche à billets. Émettre du papier-monnaie de manière excessive et pouvant provoquer une inflation: 6. ... vous, ouvriers rhénans, et les paysans français des régions dévastées, vous êtes en lutte avec les magnats des régions occupées, qui ne veulent vous payer (...). Ils font marcher la planche à billets et placent l'argent à l'étranger, pendant qu'ils vous paient des salaires de famine.
Barrès, Cahiers, t.14, 1923, p.253. B. − P. méton. Estampe tirée au moyen d'une planche gravée. Synon. gravure.Il regarde ses tableaux et ses estampes: deux Salomés de Gustave Moreau, des planches de Luyken, représentant des supplices de martyrs, des dessins d'Odilon Redon (Lemaitre, Contemp., 1885, p.328). − P. ext. Dessin ou illustration en pleine page accompagnant dans un ouvrage l'étude d'un thème. Planche d'anatomie; planche en couleurs; planches d'une encyclopédie; planches d'une bande dessinée; planches hors-texte. Deux planches au lavis ne me permettaient pas non plus d'ignorer désormais le nom d'aucun coquillage (Giraudoux, Suzanne, 1921, p.176).Je m'enchantais (...) des planches de mon atlas (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p.26). III. A. − Spécialement 1. AUTOMOB., AVIAT. Planche de bord. Synon. plus usuel tableau de bord*.Je ne vois plus la planche de bord [de l'avion]. Mes mains s'amollissent sur le volant. Je n'ai même plus la force de parler. Je m'abandonne (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p.290).Citroën, Peugeot (sur la «402»), Renault (sur ses modèles de luxe d'avant guerre) ont placé le levier des vitesses dans la planche de bord (Tinard, Automob., 1951, p.341). 2. CUIS., vx. Bande de lard, longue et large. 200 000 kilos de lard en planches (Journ. offic.,4 févr. 1872, p.828,1recol. ds Littré Suppl. 1877).On le reconnaît [le lard salé d'Amérique] à la grande dimension des planches (Douanes,Tarif de 1877, note 111recol. ds Littré Suppl. 1877). 3. MÉTALL. ,,Forme qui sert à la coulée de certains métaux ou alliages, comme le laiton`` (Lar. encyclop.). On réunit le laiton de six ou huit creusets, et on s'apprête à le couler en planches (Al. Brongniart, Traité de minér., t.2, 1807, p.360 ds Pougens ds Littré). 4. MINES ET CARR. Bloc d'ardoise non encore fendu. (Dict.xixeet xxes.). 5. SERR. ,,Plaque à l'intérieur d'une serrure, (...) servant de guide d'appui, et éventuellement de sûreté supplémentaire`` (Barb.-Cad. 1971). B. − AGRIC., HORTIC. Surface cultivée, longue et relativement étroite, dans un jardin ou un champ. Cultiver une planche de carottes. On descend au jardin arroser les planches de laitues (Pourrat, Gaspard, 1930, p.15): 7. On sait qu'un champ prêt à être ensemencé est divisé en planches égales, de cinq pas de largeur chacune (...). Le semeur entame la première planche à sa droite. Au tiers de la terre, parce qu'il va et vient dans le sens de la longueur, et marche, au retour, à la même distance du bord opposé. Ainsi, le blé se croise également des deux côtés sans laisser de place non couverte.
Pesquidoux, Livre raison, 1928, p.2. ♦ Labour en planches (p.oppos. à labour en billons, v. billon). Labour en bandes larges et planes dans lequel la charrue renverse toujours la terre du même côté. Les labours en planches [sont] effectués avec des charrues ne possédant qu'un corps, et versant par conséquent d'un seul côté (Ballu, Mach. agric., 1933, p.106). REM. 1. Planche, adj.,région. (notamment Canada), vieilli. Plat, plan. Un sol planche. Du beau terrain «planche» aussi loin qu'on peut voir, pas de crans ni de bois, rien que des champs carrés avec de bonnes clôtures droites, de la terre forte (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p.30).Peut-être, se dit Nazaire, que si j'avais eu une vie de même j'aurais moins envie de mouver. Ma vie ici est comme ces champs, trop planche d'un bout à l'autre (Genevoix, Laframboise, 1942, p.18). 2. Planche-contact, subst. fém.,phot. ,,Feuille de papier photographique sur laquelle a été tirée simultanément par contact une série de négatifs`` (Phot. 1979). Certains laboratoires sont encore équipés d'une tireuse: elle sert à établir les «planches-contact» des clichés de petit et moyen format permettant l'appréciation et le choix des négatifs (R. Bouillot, La Phot. mod., Paris, 1975, p.125).La planche-contact sert communément à identifier, classer, sélectionner et cadrer en vue de l'agrandissement ultérieur des images (Phot.1979). 3. Planchiste, subst.Celui, celle qui pratique la planche à voile. Dès que le vent atteint force 3, les débutants comme les planchistes confirmés ont deux à quatre jours pour apprendre ou perfectionner une manoeuvre de base (Le Monde loisirs,4 mai 1985,p.V). Prononc. et Orth.: [plɑ
̃:ʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1150 «passerelle, petit pont fait de planches» (Conte de Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 1507); b)
α) 1160-74 «pièce de bois plane, plus longue que large» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 5226);
β) 1794 faire la planche «flotter sur le dos» (Desforges, Le Sourd, 6 [Toubon] ds Quem. DDL t.25);
γ) 1873 planche à dessin (A. et L. Tolhausen, Dict. technol., Leipzig, p.627b);
δ) 1874 «personne maigre» (Lar. 19e); 1899 «femme maigre» (Zola, loc. cit.); c)
α) 1541 «ce qui facilite une chose, sert d'exemple» (Calvin, Institution, éd. J.-D. Benoit, IV, XIX, 17, p.484);
β) 1822 planche de salut (Michelet, Mémor., p.212); 2. 1293 «espace de terre cultivée, plus long que large, dans un jardin» (doc., Indre-et-Loire ds Gdf.); 3. a) 1575 «estampe tirée sur une planche gravée» (Paré, OEuvres compl., Dédicace, éd. J.-F. Malgaigne, t.1, p.3); b) 1585 «plaque, feuille de métal poli, destinée à la gravure et à la reproduction par une impression» (Cholières, Matinées, III ds OEuvres, éd. E. Tricotel et D. Jouaust, t.1, p.97); c) 1837 planche à billets (Balzac, loc. cit.); 4. 1761 «le plancher de la scène, au théâtre» (Chevrier, Le Colporteur, p.103: monter sur les planches); 5. 1807 «lingot de laiton» (Al. Brongniart, loc. cit.); 6. 1872 «grand et long morceau de lard» (Journ. offic., loc. cit.); 7. a) 1878 «tableau noir» (d'apr. Esn.); b) 1929 «interrogation au tableau» (ibid.); 8. 1932 planche de bord (Lar. 20e); 9. 1933 plur. «skis» (L'Auto-Vélo, 14 déc. ds Petiot). D'un b. lat. planca (ives., Palladius ds Gaff.), forme syncopée de *palanca (v. palanche), née peut-être sous l'infl. de planus «de surface plane, plat». Fréq. abs. littér.: 2237. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2063, b) 4382; xxes.: a) 4382, b) 2769. Bbg. Archit. 1972, p.56. _ Ball (R. V.). Nouv. dat. pour le vocab. de l'automob. Fr. mod. 1975, t.43, p.53. _ Hotier Cirque 1973 [1972] p.120. _ Quem. DDL t.10, 14. |