| PLAISIR1, subst. masc. I. A. − État affectif agréable, durable, que procure la satisfaction d'un besoin, d'un désir ou l'accomplissement d'une activité gratifiante. Elle se laissa prendre et baiser la main sans témoigner ce plaisir intime dont j'étais averti par son frissonnement de sensitive (Balzac,Lys, 1836, p.188): 1. Quand Suzanne retirait les quelques épingles maîtresses, ses beaux cheveux, affranchis, lui coulaient sur les épaules et la jeune femme, à cette caresse fluide, éprouvait un plaisir étrange, voisin de la volupté.
Duhamel,Suzanne, 1941, p.292. ♦ Faire durer le plaisir. V. durer I A 2 c. SYNT. Ressentir un mouvement, une sensation, un sentiment de plaisir; gâcher le plaisir de qqn; goûter un plaisir (+ adj.); priver qqn d'un plaisir, du plaisir de faire qqc.; éprouver un malin plaisir à faire qqc.; plaisir divin, doux, extrême, indicible, infini, innocent, intérieur, pur, rare, sans mélange, vif; plaisir médiocre, mélancolique, triste. 1. En partic. a) [Plaisir est constr. avec un compl. prép. introd. par de (plus rarement à) ou un adj.]
α) [Le compl. ou l'adj. désigne l'événement ou l'activité qui procure du plaisir; constr. avec un compl. nom. ou un inf.] Le plaisir de la chasse; ne pas résister au plaisir de faire qqc. Il (...) ouvrit une large bouche, et l'oeil à demi fermé, l'oreille tendue, vous auriez dit qu'il savourait par tous les sens le plaisir de la vengeance (Janin,Âne mort, 1829, p.91).
β) [Le compl. ou l'adj. désigne un type de plaisir ou le siège d'une sensation agréable procurant l'état de plaisir] − [Constr. avec un compl. nom.] Le plaisir du corps, des sens. Je vois des gens qui paraissent boire uniquement pour le plaisir de la bouche, pour le goût (Senancour,Obermann, t.2, 1840, p.101).Les images et les mouvements employés ne seront pas là seulement pour le plaisir extérieur des yeux ou de l'oreille, mais pour celui plus secret et plus profitable de l'esprit (Artaud,Théâtre et son double, 1938, p.149). ♦ [Le compl. nom. n'est pas précédé de l'art.] Le plaisir d'amour. Je goûte un plaisir d'amertume et aussi un plaisir de noblesse, car d'une autre manière il n'y a pas tant de canailles, il y a de l'humanité chez tous (Barrès,Cahiers, t.5, 1907, p.135).Un plaisir qui n'est pas du tout (...) un plaisir d'amitié, mais un plaisir intellectuel et désintéressé, une sorte de plaisir d'art (Proust,Guermantes 2, 1921, p.414). − [Constr. avec un adj.] Plaisir charnel, intellectuel, physique, sensuel, sexuel; plaisir musical. Procurer au spectateur une sorte de plaisir à la fois esthétique et mathématique s'adressant à l'oeil et à l'esprit (Arts et litt., 1935, p.76-15).V. amour ex. 172. b) Loc. adv., adj., prép.
α) [Combiné avec à] − À mon/ton... plaisir (vieilli). Comme il plaît et/ou autant qu'il plaît à quelqu'un. Synon. à mon/ton... gré, à ma/ta... guise.L'Anglais vainqueur consentait à épargner les habitants, moyennant qu'on lui livrât les plus considérables de la bourgeoisie pour en faire à son plaisir (Proudhon,Propriété, 1840, p.162).Périnet, Poiresson, Henri de Vouthon lui firent bon visage et la retinrent chez eux où elle but et mangea à son plaisir (A. France,J. d'Arc, t.2, 1908, p.453). ♦ À plaisir Vx. En y apportant beaucoup de soin de manière à faire plaisir. Cela est travaillé à plaisir (Ac.1798-1935).Et [le fleuve], superbe, à plaisir prodiguant les détours, S'avance vers la ville aux immenses faubourgs (Samain,Chariot, 1900, p.228).Empl. p.iron. Synon. extrêmement.[Un] joli garçon (...) ne déparant point trop le salon d'une femme à la mode; du reste, ignorant à plaisir, et sachant à peine écrire (Stendhal,Chartreuse, 1839, p.13).En ne se réglant que sur son caprice, sans justification raisonnable. Synon. par caprice, sans raison.On a reproché à M. Sully-Prudhomme d'avoir accumulé les difficultés comme à plaisir. Non à plaisir, mais à dessein, et le reproche tombe puisqu'il les a vaincues (Lemaitre,Contemp., 1885, p.74).[Modifiant un verbe désignant une activité, un état pénible] Se tourmenter, s'inquiéter à plaisir. Quant à Julie, je te permets de la plaindre, car elle s'entête dans une idée folle... Elle fait son malheur à plaisir (Fromentin,Dominique, 1863, p.227).Rare, vieilli. Avec plaisir. Nous avons affaire en sa personne [Joinville] à un homme qui parle sincèrement de lui-même, et c'est pour cela que nous l'écoutons si à plaisir et que nous l'aimons (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.8, 1853, p.522). − (Être) tout au plaisir de. Il ne pensait quasi à rien, tout au plaisir de sa promenade (Genevoix,Raboliot, 1925, p.186).
β) [Combiné avec avec] Avec bien du plaisir, beaucoup de plaisir, grand plaisir. Julien (...) entendait discuter auprès de lui la question de savoir si ce retard était de bon ou de mauvais augure. Il vit avec plaisir que tous les voeux étaient pour lui (Stendhal,Rouge et Noir, 1830, p.483).J'ai relu avec plaisir ses jolis poèmes, frais, acidulés, avec beaucoup de réminiscences, d'influences, mais voulues et choisies (Larbaud,Journal, 1934, p.287).
γ) De plaisir. [Constr. avec un verbe ou un adj. décrivant un état ou un comportement] Les yeux du capitaine Benoît pétillaient de plaisir en contemplant avec amour le portrait de ce qu'il appelait son épouse (Sue,Atar-Gull, 1831, p.2).Elle était infiniment belle, lumineuse de plaisir quand elle riait (Hamp,Marée, 1908, p.73). − Du plaisir de + inf., subst., loc. prép., rare. Te voilà bien rétablie, mon adorable Joséphine; je brûle du plaisir de te voir (Napoléon Ier, Lettres Joséph., 1796, p.52).Elle s'assit sur le talus, toute frémissante encore du plaisir de la découverte (Bernanos,Soleil Satan, 1926, p.76). SYNT. Frissonner, rayonner, rougir, trembler de plaisir; être ivre, rouge de plaisir, (avoir) les yeux brillants, humides de plaisir.
δ) Par plaisir. Sur son ami Christodule nous prouva qu'il ne faisait pas le mal par plaisir. C'est un homme sobre et qui ne s'enivre de rien. Pas même de sang (About,Roi mont., 1857, p.30).Tout en marchant, par plaisir il imita le sillement du jars (Guèvremont,Survenant, 1945, p.81).
ε) [Combiné avec pour] − Pour + poss. + plaisir. Ces voyages-là m'ayant beaucoup ennuyé, quand je n'ai plus eu d'affaires, j'ai voulu voyager pour mon plaisir (Senancour,Obermann, t.2, 1840, p.142).[Il] n'a jamais écrit que pour son plaisir, rebutant toute idée et tout projet qui ne s'est pas présenté à lui comme un plaisir assez vif, pour avoir le caractère ou plutôt les caractères d'une haute entreprise amoureuse (Larbaud,Journal, 1935, p.350). − Pour le plaisir. Je ne puis croire que vous vous amusiez à m'intriguer, pour rien... pour le plaisir. Après tout, il s'agit d'une affaire sérieuse, que diable! (Bernanos,Crime, 1935, p.791).Pour le plaisir de + inf., loc. prop. Peu à peu Marius lui-même prit goût à cette amourette, commencée par bravade et continuée pour le plaisir de vexer Madame Grandfief (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p.192).Dans les corporations ouvrières (...) on s'associait avant tout pour le plaisir de vivre ensemble (Durkheim,Divis. trav., 1902, p.xiv).
ζ) [Combiné avec sans] Je suis en train de lire du de Maistre −non sans plaisir. Lire ça et Stendhal si opposé, c'est excitant (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1897, p.287). c) Loc. verb.
α) [Combiné avec avoir] Avoir du plaisir (vieilli), un plaisir + (groupe déterm.), (expr. quantifiante) + plaisir, avoir plaisir à faire qqc., avoir le plaisir de faire qqc. Je fais souvent du bien pour avoir du plaisir (Florian,Fables,1792,p.134).«(...) Que j'ai de plaisir auprès de vous!» ajoutait-elle quelquefois. «Quel bonheur m'a procuré notre liaison!...» (Restif de La Bret.,M. Nicolas, 1796, p.164): 2. Je lis (...) les Premiers poèmes de Régnier (...). Il y a des choses qu'on a plaisir à se lire à voix basse. Des vers admirables. Le rythme est un peu indécis encore. Mais que je l'aime, cet homme! Avec tous ses défauts insupportables et délicieux.
Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p.295.
β) [Combiné avec donner] Donner un plaisir + (groupe déterm.), (expr. quantifiante) + plaisir, donner du plaisir à qqn à faire qqc., (se) donner le plaisir de qqc., de faire qqc. [La chasse] le seul délassement sans mollesse, le seul qui donne un plaisir vif sans langueur, sans mélange et sans satiété (Jouy,Hermite, t.4, 1813, p.185).Elles résolurent de dîner ensemble, et se donnèrent le plaisir d'un repas tout à fait conforme aux saines doctrines (Gobineau,Pléiades, 1874, p.118): 3. ... pour me donner du plaisir à plonger, ce que je détestais parce que cela me coupait la respiration, elle remettait en cachette à mon guide baigneur de merveilleuses boîtes en coquillages et des branches de corail que je croyais trouver moi-même au fond des eaux.
Proust,J. filles en fleurs, 1918, p.500.
γ) [Combiné avec être] C'est plaisir, un plaisir (pour qqn) (que) de faire qqc., le (seul, grand) plaisir de qqn est de faire qqc. Quel visionnaire aimé de Dieu que mon grand et pauvre Henry de Groux! C'est plaisir de le voir jouir de son succès, lequel est évident et considérable (Bloy,Journal, 1892, p.27).Le seul plaisir de Jean Péloueyre était de penser que la main de Noémi à ce papier s'appuya, −que l'ongle de son petit doigt avait creusé cette ligne sous chaque mot (Mauriac,Baiser Lépreux, 1922, p.183).Ce nous était un plaisir toujours excitant que de partir, comme pour une expédition, pour le boulevard Maillot (Blanche,Modèles, 1928, p.43). ♦ C'est un plaisir à + inf., p.ell. c'est un plaisir, un vrai plaisir. [Empl. fam. comme formule d'appréciation positive] Oh! Si monsieur et madame voyaient mademoiselle!... Elle dort, oh! elle dort, ainsi qu'un Jésus... On n'a pas idée de ça, c'est un plaisir à regarder (Zola,Germinal, 1885, p.1196).Regardant les autres élèves, elle conclut: −À la bonne heure!... Voilà ce qui s'appelle des leçons sues... C'est un plaisir! (Gyp,Souv. pte fille, 1928, p.128).
δ) [Combiné avec faire] − Faire plaisir ♦ [Le suj. désigne une pers.] Faire plaisir à qqn. Il y a vraiment chez la princesse une grande préoccupation de faire plaisir aux gens. Elle aime les petites surprises, les petits cadeaux (Goncourt,Journal, 1865, p.203).Fais dodo, mon chéri... Fais dodo, pour me faire plaisir (Zola,Débâcle, 1892, p.532). ♦ [Le suj. désigne une chose] Faire plaisir (à qqn), un plaisir + (groupe déterm.), bien, grand plaisir à qqn, le plaisir de qqn; ça fait plaisir (à qqn) de faire qqc. La vallée de Campan vous fera plaisir; le Tourmalet vous désolera (Dusaulx,Voy. Barège, t.1, 1796, p.264).Tes lettres font le plaisir de mes journées et mes journées heureuses ne sont pas fréquentes (Napoléon Ier, Lettres Joséph., 1796, p.28).Comme disait Chouteau, ça faisait plaisir, de ne plus obéir à personne, de flâner à sa fantaisie (Zola,Débâcle, 1892, p.442).[P. méton. du compl. introd. par à] Honoré ne se dissimulait pas qu'il n'y avait rien dans le corsage de sa femme qui fît plaisir à la main (Aymé,Jument, 1933, p.65).Qqc. fait plaisir (à qqn) à + inf.Faire plaisir à voir, à entendre. Allons, ne faites donc pas l'indifférent, et avouez que la chose vous a fait plaisir à recevoir (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.568).Ce tournoi est élégant et fait plaisir à suivre jusqu'au bout (Amiel,Journal, 1866, p.183). ♦ À faire plaisir, loc. adv., rare. J'espère que ce sera joli (...) sans compter que MlleTiennette et moi nous jouerons des castagnettes à faire plaisir (Guilbert de Pixér.,Coelina, 1801, ii, 2, p.27).P. iron. Synon. à plaisir.Il est bête à faire plaisir, ton officier; que peux-tu faire de cela? (Musset,Lorenzaccio, 1834, i, 5, p.113). − Se faire plaisir; se faire un plaisir + (groupe déterm.), le plaisir de faire qqc.; se faire plaisir, un plaisir de qqc. Une amère douceur de vengeance, un sentiment âcre et douloureux, dont il se faisait un plaisir (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p.252).Fanny, je te jure que jamais un homme n'a fait une action aussi égoïste que moi en ce moment. Je me fais plaisir, voilà la vérité (Pagnol,Fanny, 1932, ii, 6, p.138).Il se demandait à quoi il pourrait bien penser pour se faire un petit plaisir (Sartre,Être et Néant, 1943, p.226). ♦ Se faire un plaisir de faire qqc. M. Birton et son épouse se firent un plaisir de présenter Suzette aux autels (Fiévée,Dot Suzette, 1798, p.216).Elle avait bon coeur, et le vieux David se faisait un plaisir de la proclamer le modèle accompli de son sexe (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz, 1864, p.66).
ε) [Combiné avec prendre] Prendre du plaisir, son plaisir, un plaisir + (groupe déterm.), (expr. quantifiante) + plaisir, dans qqc., à qqc., à faire qqc. Je prenais du plaisir dans cette ascension, et je me sentais toujours plus actif, plus animé (...) j'étais heureux (Maine de Biran,Journal, 1816, p.192).Je me liai vite avec tous les trois, et je prenais un plaisir particulier à la compagnie de Fabrizio (Gracq,Syrtes, 1951, p.27): 4. Il faisait aussi bien de prendre son plaisir par avance, car ensuite il dut déchanter: au terme de cette fouille géante, pas la moindre victuaille suspecte, pas le moindre objet prohibé, rien qui pût établir que nous eussions jamais entretenu la plus petite relation avec l'extérieur.
Ambrière,Gdes vac., 1946, p.329. ♦ Loc. Prendre son plaisir où on le trouve. Tirer parti, tirer du plaisir de toutes les circonstances même fâcheuses. Je consens pourtant que mon argile serve de gabion à ma patrie. Peu de ministres, et peu de ministres triomphants, se sont occupés de leur tombeau: chacun prend son plaisir où il le trouve (Chateaubr.,Mém., t.3, 1848, p.211).
ζ) [Combiné avec trouver] Trouver plaisir, du plaisir, son plaisir, un plaisir + (groupe déterm.), (expr. quantifiante) + plaisir dans qqc., à faire qqc.; trouver le plaisir de faire qqc. quelque part. Elle trouvait un plaisir extrême à se promener à ses côtés (Stendhal,Rouge et Noir, 1830, p.350).Celui qui, par sentiment du devoir ou pour demeurer fidèle à un idéal, donne sa vie, c'est qu'il trouve plaisir dans son dévouement même et se satisfait dans son sacrifice (Gide,Journal, 1943, p.200).V. dégoût ex. 7. ♦ Se trouver du plaisir à faire qqc. Il n'y a, parmi les maisons où je vais, que sa maison où je me trouve du plaisir à aller (Goncourt,Journal, 1894, p.518).
η) [Combiné avec il y a] Il y a plaisir, du plaisir, (expr. quantifiante) + plaisir à faire qqc. Il y a plaisir à voir les géomètres bailler, tousser, cracher, ricaner, lorsqu'on y lit [à l'Académie Royale des Sciences] un mémoire de chimie (Marat,Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p.287).Que ses bras sont musculeux, et qu'il y a du plaisir à le regarder bêcher la terre avec tant de facilité (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p.153).Il y a tant de plaisir à décrire tout cela qu'on cesse de souffrir en le décrivant (Massis,Jugements, 1923, p.17). ♦ Proverbe. Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. V. gêne B 2. 2. [Dans le lang. de la politesse] a) Locutions − Au plaisir de te, vous... voir, revoir, p.ell. au plaisir. [Formule pour prendre congé] Mais restez bien tranquille où vous êtes: je ne vous abandonnerai jamais. Au plaisir de vous voir (Procès conspir. 1erConsul, t.1, 1801, p.12): 5. −C'est que, voyez-vous, monsieur le curé, dit Cloquet (...) nous n'avons jamais eu à nous plaindre de vous (...). C'est mon habitude de ne point être en retard avec ceux qui sont de nos amis. −Je n'en suis pas assez, de vos amis, Gilbert Cloquet, mais la pensée est bonne quand même. Merci! −Au plaisir, monsieur le curé. −Ramenez la petite pour les vêpres, bien exactement, à deux heures et demie.
R. Bazin,Blé, 1907, p.73. Rem. Cette formule est considérée, de nos jours, comme ,,petite-bourgeoise ou populaire, en tout cas peu distinguée`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). − Je te, vous... souhaite (bien) du plaisir, p.ell. bien du plaisir. [Formule pour prendre congé, empl. de nos jours p.iron. à l'adresse de qqn qui peut s'attendre à passer de mauvais moments] Frédéric, n'y tenant plus, prit son chapeau. −«Allons, ma chère, bien du plaisir là-bas; au revoir!» (Flaub.,Éduc. sent., t.2, 1869, p.75): 6. Je sanglai ma boîte sur mes épaules et je partis. −Bien du plaisir! me cria le roi. −Adieu, Sire! −Non pas, s'il vous plaît; au revoir!» J'entraînai mes compagnons dans la direction d'Athènes...
About,Roi mont., 1857, p.203. − Avec plaisir. [Formule d'acceptation déférente] Monsieur Stephen, je voudrais causer avec vous. Voulez-vous, dans trois jours, venir déjeuner avec moi? −Avec plaisir (Karr,Sous tilleuls, 1832, p.182).Conduisez-moi jusque chez le docteur Bellamy, voulez-vous? −Avec plaisir (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p.165). ♦ P. ext. Synon. volontiers.Si j'avais pu, ça aurait été avec plaisir. Mais qu'est-ce que vous voulez, je n'ai pas le droit. C'est le secret professionnel (Pagnol,Fanny, 1932, i, 2etabl., 2, p.72). − Tout le plaisir est, a été... pour moi, nous... [Formule avec laquelle on répond à la déclaration de plaisir d'une autre pers., gén. lors des présentations ou en réponse à des remerciements] Enfin la fête est réussie c'est le principal enchanté d'avoir fait votre connaissance mais non je vous assure tout le plaisir est pour moi j'espère que nous allons nous voir souvent mais bien sûr à très bientôt cher ami (J. Prévert,Histoires, 1977, p.173 ds Rey-Chantr. Expr. 1979). Rem. Cette formule est considérée comme peu distinguée. b) [Plaisir est combiné avec avoir ou faire] − Avoir le plaisir de faire qqc. [Empl. pour présenter un acte accompli par le locuteur comme obligeant le locuteur] Rabagas, montrant la carte: C'est bien à Camille Desmoulins que j'ai le plaisir... Desmoulins: À lui-même! (stupeur) (Sardou,Rabagas, 1872, ii, 9, p.72).Mon cher Alain, prononça-t-il, avec peut-être une toute petite pointe d'ironie à l'adresse du nouveau venu, j'ai le plaisir de te présenter le commissaire Maigret, que tu avais tant envie de connaître (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p.114). − [Plaisir est combiné avec faire] ♦ Faire à qqn un plaisir, le plaisir de faire qqc. [Empl. pour présenter un acte demandé à l'interlocuteur ou accompli par l'interlocuteur comme obligeant le locuteur] «Monsieur: j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien, si cela ne vous dérange pas trop, prendre la peine de passer chez moi (...). J'espère que vous voudrez bien me faire ce plaisir (Restif de La Bret.,M. Nicolas, 1796, p.166).Enfin, vous voilà, c'est l'essentiel, dit Jacques. Vous arrivez à point pour nous faire le plaisir de prendre du thé avec nous (Miomandre,Écrit sur eau, 1908, p.150).[Empl. pour renforcer une demande, un ordre] Monsieur le vicomte de Cambolh, dit Baccarat d'un ton bref, voulez-vous nous faire le plaisir de quitter cet accent méridional qui nuit à la rapidité de votre langage? (Ponson du Terr.,Rocambole, t.3, 1859, p.465).En voilà assez, hein?... Si ça ne te convient pas, tu vas me faire le plaisir de sortir... Je ne veux pas que tu cries chez moi (Zola,Nana, 1880, p.1448). ♦ Quand il vous fera plaisir (vx); s'il vous fait plaisir (vx). Synon. quand vous voudrez, si vous le voulez (bien).Le maître des cérémonies (...) articula, en saluant, les mots d'usage: −«Messieurs, quand il vous fera plaisir.» On partit (Flaub.,Éduc. sent., t.2, 1869, p.228). ♦ Se faire un plaisir de faire qqc. Faire volontiers, trouver une satisfaction personnelle à faire quelque chose. Mes chers camarades, si nos heures ne vous conviennent pas, vous voudrez bien nous donner les vôtres: nous nous ferons un plaisir et un devoir de nous y conformer (Vercel,Cap. Conan, 1934, p.57). c) Vieilli. Grâce, faveur. Bianca, dis-je, tout embarrassé, je vous demanderais un plaisir... −Je ne savais pas encore ce que je lui demanderais (Krüdener,Valérie, 1803, p.153). B. − [Gén. empl. avec l'art.déf. ou avec un poss.] Plaisir sexuel. J'adore ces vaillantes de la joie à qui ta Société n'a rien à reprocher (...) que de vendre du plaisir (Verlaine,OEuvres posth., t.1, Hist. comme ça, 1896, p.310).Il tenait que le caprice du mâle avait force de loi et il méprisait le plaisir des femmes (Aymé,Jument, 1933, p.67): 7. ... Hélène dominait mal ma fougue, mais la dominait; et ceci la conduisait à son triomphe: quand, engagé en elle, trop vite je fus au but. Elle dans le plaisir avait pris une grandeur antique, son masque s'était creusé et surtout aggravé (...) elle n'avait pas poussé un cri...
Jouve,Scène capit., 1935, p.244. ♦ [Combiné avec avoir, donner, prendre, trouver] Avoir du plaisir, son plaisir (avec qqn). Synon. jouir, prendre son pied (pop.).Au milieu des blés en été, contre un mur en hiver, elle se donnait du plaisir, en compagnie de son amoureux de la semaine (Zola,Germinal, 1885, p.1155).Je me demande même avec quoi, le malheureux, il lui donne son plaisir... En tout cas, vous êtes presque sûr de le trouver chez elle à partir de dix heures du soir (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p.68): 8. Personnellement je trouvais absolument indifférent au point de vue de la morale qu'on trouvât son plaisir auprès d'un homme ou d'une femme, et trop naturel et humain qu'on le cherchât là où on pouvait le trouver.
Proust,Fugit., 1922, p.686. − [Par personnification] Et le Plaisir rit dans l'alcôve Quand (...) Des poils roux d'une bête fauve Sort le torse blanc de Vénus (Gautier,Émaux, 1854, p.70).Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile (Baudel.,Fl. du Mal, 1861, p.134). − Le plaisir solitaire. Synon. de masturbation.L'absurde chien battu du plaisir solitaire Traînant après sa queue l'ustensile imbécile (...) La casserole d'or du remords (Prévert,Paroles, 1946, p.252). C. − Spécialement 1. PHILOS., PSYCHOL. Pôle fondamental de la vie affective (dont l'autre pôle est la douleur). Anton. déplaisir, douleur, souffrance.On se représente ordinairement l'épicuréisme comme la doctrine du plaisir: rien n'est plus faux, quant à Épicure (P. Leroux,Humanité, 1840, p.74).Le plaisir et la douleur apparaissent comme liés à l'intensité de la sensation (Hist. sc., 1957, p.1633).V. affectif ex. 3: 9. Par nature, nous fuyons la souffrance et cherchons le plaisir. C'est uniquement par là que la joie sert d'image au bien et la douleur d'image au mal. D'où l'imagerie du paradis et de l'enfer. Mais, en fait, plaisir et douleur sont des couples inséparables.
S. Weil,Pesanteur, 1943, p.88. 2. PSYCHANALYSE − Principe de plaisir, du plaisir. Principe d'économie régissant l'appareil psychique, qui vise à la réduction des quantités d'excitation et des tensions (sources de déplaisir) (d'apr. Lapl.-Pont. 1967). Principe de plaisir et principe de réalité. Une tendance à répéter des situations antérieures, souvent plus forte que le principe de plaisir (...) qu'il [Freud] nomma compulsion de répétition (Hist. sc., 1957, p.1699).Au début de l'existence, l'appareil psychique est soumis exclusivement au principe du plaisir. Ce qui signifie que le plaisir est le seul but qu'il poursuit (M. Safouan,L'Échec du principe de plaisir, 1979, p.29). − Plaisir d'organe. Plaisir qui est lié à la satisfaction auto-érotique d'une pulsion partielle et qui est éprouvé indépendamment de la satisfaction d'autres pulsions et sans relation directe avec l'accomplissement d'une fonction (d'apr. Lapl.-Pont. 1967). D. − P. méton. Ce qui procure une satisfaction sensuelle. 1. Au sing. [Avec un sens coll.] Rechercher le plaisir; vivre dans le plaisir, le luxe et le plaisir. L'amour du plaisir, si naturel à la jeunesse, ne peut être blâmé que lorsqu'il l'éloigne de ses devoirs (Fiévée,Dot Suzette, 1798, p.40): 10. Avant de paraître, de festoyer, de courir au plaisir, d'allumer autant de flambeaux qu'il est d'astres; avant de s'enrichir, de dominer par l'or ou par le fer (...) il faut humblement vivre au sens matériel du mot, sous les espèces primordiales du pain et du vin que la terre germe seule.
Pesquidoux,Livre raison, 1928, p.256. − De plaisir, loc. adj. a) [En parlant d'un lieu, d'un moment] Où l'on se divertit. Synon. (partiel) récréatif.Il va dès huit heures en cachette à la messe, comme s'il allait dans une maison de plaisir (Balzac,C. Birotteau, 1837, p.7).Je viens d'organiser une après-midi de plaisir au bord du Cher pour jeudi prochain. Les uns chasseront, les autres pêcheront, les autres danseront (Alain-Fournier,Meaulnes, 1913, p.133).Les terrains de sports et lieux de plaisir: dancings, cafés, casinos et clubs, parcs d'attractions, etc. (Jeux et sports, 1967, p.1175).Partie de plaisir. V. partie D. ♦ Dans le domaine du tour., vieilli.Synon. (partiel) d'agrément.Une famille bruxelloise très aimable qui, dans une voiture de louage, faisait un voyage de plaisir à Namur, Liège, Aix, Spa (Michelet,Journal, 1832, p.107).En Grande-Bretagne, comme en France ou en Allemagne, les chemins de fer ont offert dès le milieu du XIXesiècle des «excursions» et des «trains de plaisir» en dehors de leurs services réguliers (Defert,Pol. tour. Fr., 1960, p.66). b) Homme de plaisir. Homme qui recherche les satisfactions sensuelles. M. Leuwen (...) était bien plus un homme de plaisir et d'humeur qu'un homme d'affaires et surtout qu'un ambitieux (Stendhal,L. Leuwen, t.3, 1835, p.328).Toi, toi, le plus égoïste des hommes, le plus léger, celui sur lequel on peut le moins compter; un homme de plaisir, un jouisseur (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p.26). 2. Au plur. Synon. amusements, distractions, agréments.Le mariage, c'était passer quatre mois d'hiver à la ville dans les plaisirs, dans les bals, dans les fêtes (Karr,Sous tilleuls, 1832, p.204).Les beaux quartiers! Mais déjà s'éclaire la ville, vers le centre, où sont les plaisirs (Aragon,Beaux quart., 1936, p.191). − [Plaisirs est constr. avec un compl. prép. introd. par de ou un adj.] ♦ [Constr. avec un compl. spécifiant un lieu ou un moment] Les plaisirs de la capitale, de la cour; les plaisirs de la jeunesse, d'un jour. Quiconque a mis un grand devoir au-dessus des vains plaisirs de la vie, est bien sûr de ne pas périr tout entier avec elle (Cottin,Mathilde, t.2, 1805, p.241).Quand il eut connu les plaisirs coûteux de la Butte, il dédaigna les amusements plus modestes du quartier (Larbaud,F. Marquez, 1911, p.31).V. intérêt I A 1 a β ex. de Hermant. ♦ [Constr. avec un compl. désignant une activité] Les plaisirs de la table. Un jeune sculpteur (...) épuisé (...) par des excès d'intempérance ou les plaisirs de l'amour (Pinel,Alién. ment., 1801, p.167).On peut s'y procurer les plaisirs de la chasse et ceux de la pêche, en un mot tous les amusemens qui peuvent convenir à des hommes qui ne sont pas encore corrompus (Baudry des Loz.,Voy. Louisiane, 1802, p.17). ♦ [Constr. avec un compl. ou un adj. désignant un type de plaisir] Les plaisirs amoureux, esthétiques; les plaisirs de la chair. Épouse d'Edward, elle connaissait les plaisirs des sens; mais elle ne savait pas tout ce que l'âme y ajoute de céleste (Karr,op.cit., p.301).La lippe pendante et les paupières soufflées jusqu'au milieu des joues témoignaient son goût des plaisirs du corps (Hamp,Marée, 1908, p.58). − Menus plaisirs. V. menu1. − Plaisirs défendus. Plaisirs de la chair. Elle s'efforçait de ne pas montrer sa jalousie (...) chaque fois qu'il quittait la charcuterie pour aller rue Pirouette, et qu'elle s'imaginait les plaisirs défendus qu'il devait y goûter (Zola,Ventre Paris, 1873, p.743).V. imprimer I C 2 a et b ex. de Balzac. SYNT. Se dégoûter, jouir des plaisirs; mépriser les plaisirs; renoncer aux plaisirs; vivre au milieu des plaisirs; l'abus, l'excès des plaisirs; la vanité des plaisirs; les plaisirs et les maux, les peines, les souffrances, les travaux de la vie. II. − A. − [Dans les loc. infra.] Ce qu'il agrée à quelqu'un de décider, de permettre. − (Si) c'est votre (...) plaisir (vx), votre bon plaisir (vieilli). Cette fois je hasarde une autre requête. Si c'était, dis-je, tenant mon chapeau à deux mains, si c'était votre bon plaisir de nous laisser danser devant notre logis le dimanche (Courier,Pamphlets pol., Réponses aux anon., 1, 1822, p.151).La patrie vous rappela, c'était son devoir; vous fûtes sourd à son appel, c'était sans doute votre bon plaisir; elle confisqua vos biens, c'était son droit (Sandeau,Mllede La Seiglière, 1848, p.122). − (Car, puisque) tel est notre (...) plaisir, notre bon plaisir (vieilli). C'est le style impérial, ennemi des longueurs et des explications. Veuillez mettre en prison, cela dit tout, on n'ajoute pas: car tel est notre plaisir (Courier,Pamphlets pol., Au réd. «Censeur», 1819, p.15). Rem. ,,Tel est notre plaisir, notre bon plaisir. Formule de chancellerie, par laquelle le souverain marquait sa volonté dans les déclarations, les édits, etc.`` (Ac. 1935). B. − Le bon plaisir (de qqn) 1. Décision, expression de la volonté de quelqu'un, qui n'admet ni justification ni contestation. Le régime qui soumettait toute la presse au bon plaisir de l'État sous le second empire n'a réussi qu'à renforcer l'opposition (Morienval,Créateurs gde presse, 1934, p.150).Le commissariat commençait à reprendre sa physionomie habituelle, peuplé de gens (...) attendant sur des bancs le bon plaisir de ces messieurs (Simenon,Vac. Maigret, 1948, p.97).V. courroux ex. 1. ♦ Sous le bon plaisir de qqn (vieilli). Viendront avec le temps les ornements obligés de cette société, la prostitution théâtrale, les gladiateurs, les cochers de cirque, le tout sous le bon plaisir des prétoriens (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.633). ♦ Selon le bon plaisir de qqn. Dieu sait que je l'aime et que je le sers. Il me traitera pour l'éternité selon son bon plaisir (Salacrou,Terre ronde, 1938, ii, 3, p.204). 2. Absol., p.ext. a) Liberté absolue. Je n'écris que lorsque j'ai envie d'écrire. La seule règle est le bon plaisir. Ce que je fais par contrainte est toujours médiocre. Je ne sais ce que c'est qu'écrire par devoir (Green,Journal, 1953, p.231). b) Règne de l'arbitraire (politique, social). Puisque la société implique nécessairement des exceptions à la concurrence, l'hypothèse d'une concurrence universelle est chimérique, et nous voilà replacés sous le régime du bon plaisir (Proudhon,Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.196): 11. D'un côté (...) les ligatures innombrables, le fisc, les gabelles, la mainmorte, les capitations, les exceptions, les prérogatives, les préjugés, les fanatismes, le privilège royal de banqueroute (...) le bon plaisir, le droit divin...
Hugo,Quatre-vingt-treize, 1874, p.225. Prononc. et Orth.: [plezi:ʀ], [-ε-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 a son plaisir «à son gré, selon son désir» (Roland, éd. J. Bédier, 3894); av. 1615 à plaisir «en obéissant à un caprice, en inventant» (Pasquier, Recherches, 876); 2. ca 1121-34 «ce qui est l'expression d'une volonté, d'un désir» (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1646 ds T.-L.); ca 1480 le bon plaisir (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 35316); 1638 tel est notre bon plaisir «formule des décrets royaux sous l'Ancien Régime» (Sully, OEcon. roy., VIII, 455 ds Gdf. Compl.). B. 1. 1349 «sensation, émotion agréable» (Songe vert, 1576 ds T.-L.); 2. a) ca 1433 prendre plaisir à (J. Régnier, Fortunes et Adversités, éd. E. Droz, 2787, p.100); b) 1524 pour son plaisir (Gringore, Le Blason des heretiques, éd. A. de Montaiglon et C. d'Héricault, I, 301); c) 1657-62 il y a plaisir de (Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg, section 14, 302); 1670 il y a plaisir à (Molière, Bourgeois gentilhomme, I, 1); 1661 par plaisir «pour se divertir» (Id., École des maris, I, 2); 3. a) ca 1433 faire plaisir à qqn «rendre service, obliger» (J. Regnier, Fortunes et Adversites, éd. E. Droz, 2197, p.79); 1669 id. «être agréable» (Molière, Tartuffe, II, 4); b) 1790 faites-moi le plaisir de (J.-J. Rousseau, Confessions, XI ds Littré); 1869 id. «pour marquer l'impatience dans un ordre» (Littré); c) 1694 faire un plaisir de (Boileau, Satire, X, éd. C. H. Bowdhors, p.87); d) 1869 avec plaisir «volontiers» (Littré); e) 1767 au plaisir (J.-B. Artaud, La Petite poste dévalisée, p.18 ds Quem. DDL t.19); 1837 au plaisir de vous revoir (Clairville, 1837 aux enfers, 24, ibid. t.2); 4. 1458 avoir, faire son plaisir (d'une femme) (Archives du Nord, B 1687, fo53 rods IGLF). C. 1. Fin 1482 au plur. (G. Coquillart, Balade quant on cria la paix à Reims, éd. M. J. Freeman, 123); 1547 les menus plaisirs (N. Du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, 46); 1669 les plaisirs du Roy «étendue de pays où la chasse était réservée au roi» (Ordonn. ds Baudr. Chasses 1834); 1678 «les joies de la chair» (La Fontaine, Fables, IX, 15 ds Littré); 2. 1536 «amusement, divertissement, activité à laquelle on s'adonne pour son bien-être» (R. de Collerye, OEuvres, éd. C. d'Héricault, 185); 1563 le plaisir de la chasse, de la musique (B. Palissy, Recepte, p.101, 116 ds IGLF); 3. 1579 homme de plaisir (Larivey, Esprits, éd. Viollet-le-Duc, V, 269); av. 1646 partie de plaisir (Bassompierre, Mémoires ds Lar. Lang. fr.); 1869 id. «partie galante» (Littré, s.v. partie); 1872 train de plaisir (ibid., s.v. train). Empl. subst. de l'a. inf. plaisir «plaire», (1remoitié xiies. Psautier Oxford, 68, 36 ds T.-L.), du lat. placere «plaire, être agréable, agréer». Fréq. abs. littér.: 21358. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 38317, b) 23696; xxes.: a) 26702, b) 29380. Bbg. Barthes (R.). Le Plaisir du texte. Paris, 1973, pp.33-36. _ Dumonceaux (P.). Langue et sensibilité au 17es. Genève, 1975, pp.285-350. _ Imbs (P.). [Plaisir]. Anatomie d'un mot. Communio. 1982, t.7, no2, pp.40-50. _ Lanly (A). Morphol. hist. des verbes fr. Paris, 1977, pp.256-258. _ Quem. DDL t.2, 20, 21. _ Sckomm. 1933, pp.62-71, 75-78. |