| PLAISAMMENT, adv. A. − [Corresp. à plaisant II A] D'une manière plaisante, agréable. Quand Gladstone se leva ce fut un soulagement. L'orage avait cessé. Des phrases solennelles et morales balançaient plaisamment les consciences. L'onctueuse modération du ton fut un repos (Maurois, Disraëli, 1927, p.210). B. − 1. [Corresp. à plaisant II B 1] a) En montrant de l'ironie, de l'humour ou de l'enjouement. Je te donne cinq minutes! s'écria-t-il plaisamment pour cacher son trouble, car cette froide impertinence avait déconcerté sa belle humeur (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p.81).Lancé sur le chapitre de l'outrecuidance des jeunes d'aujourd'hui, il est intarissable et raconte plaisamment et complaisamment quelques anecdotes assez savoureuses (Gide, Journal, 1938, p.1313). b) Par plaisanterie, par jeu. La concierge du théâtre (...) passait (...) avec un énorme bouquet entre les bras. Simonne demanda plaisamment si c'était pour elle (Zola, Nana, 1880, p.1200).Chacun fut servi à son tour, les grandes personnes imitant plaisamment l'avidité gourmande des petits (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p.135). 2. [Corresp. à plaisant II B 2] De façon comique, ridicule. Arthur Meyer qui, depuis, nous est apparu si plaisamment gourmé, solennel et cérémonieux, ne manquait pas de finesse en ce temps-là (Montesquiou, Mém., t.2, 1921, p.137). Prononc. et Orth.: [plεzamɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1220 «d'une manière plaisante» (Lai ombre, 285 ds T.-L.); 2. 1559 «en plaisantant» (Amyot, Pericles ds Littré); 3. 1666 «de manière ridicule» (Molière, Misanthrope, IV, 3). Dér. de plaisant*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 171. Bbg. Duch. Beauté 1960, pp.176-177. |