| * Dans l'article "PINTADE,, subst. fém." PINTADE, subst. fém. A. − Oiseau de basse-cour, au plumage gris bleuâtre pointillé de blanc, à tête nue avec une crête cornée, à queue courte et pendante, qui a à peu près la taille d'une poule et est élevée pour sa chair. Le modeste demi-deuil de sa robe à pois blancs, dit Rostand de la pintade (Renard,Journal,1896, p.319): . Avec les pintades, l'homme vit dans l'incertitude journalière. Ce sont des indépendantes forcenées. Il n'y a pas à songer à les faire pondre ni couver en servage. Elles ne se reproduisent qu'en liberté. Secrètes dans leurs amours, cachées dans leur ponte, d'une habileté extrême à dissimuler leur nid, elles acceptent avec dédain la pâture et le couvert sans se plier à aucune concession.
Pesquidoux,Chez nous,1921, p.252. ♦ P. méton. Chair de cet animal. Salmis de pintade; pintade truffée. Le rôti chaud était un filet aux truffes, et le rôti froid, une galantine de pintade à la gelée (Zola,Nana,1880, p.1177). ♦ P. compar. Une jolie femme (...) s'était transformée en Vénus callipyge et allait comme une pintade, tendant le cou, rentrant son busc, et bombant la partie opposée à celle sur laquelle appuyait le busc (Balzac,Théor. démarche,1833, p.633).Au fond, nous autres hommes sommes tous les mêmes, mon vieux pêcheur. Vaniteux comme des pintades (Giraudoux,Ondine,1939, I, 4, p.33). ♦ P. anal., fam., péj. Femme sotte, vaniteuse. Ce n'est pas nous qui avons (...) comme M. Masson, traité de «pintades» et de «grues» les dames qui n'étaient pas de notre avis (Marnold,Cas Wagner,1918, p.135). − ZOOLOGIE ♦ Au plur. Famille de l'ordre des Galliformes, comprenant plusieurs espèces qui vivent en Afrique Orientale, dont la plus commune est à l'origine de la pintade domestique. Les (...) Pintades, ont une tête caronculée, souvent casquée, en grande partie nue, et un plumage comportant de nombreuses petites taches sur fond très pigmenté. C'est une famille exclusivement éthiopienne (Encyclop. Sc. Techn.t.61971, p.183). ♦ Au sing. avec déterm. Espèce appartenant à cette famille. Il existe de nombreuses espèces de pintades, qui se distinguent par la taille, mais surtout par la présence ou l'absence d'une crête cornée sur la tête. On peut citer la pintade commune (Numida meleagris), la pintade noire (Phasidus neger), la pintade à poitrine blanche (Agelastes meleagrides), etc. (Lar. agric.1981).Pintade vulturine*. B. − P. anal. Fritillaire* pintade. Prononc. et Orth.: [pε
̃tad]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist.1. 1637 zool. pintarde (Alexis de Saint-Lô, Relation du Voyage du Cap-Verd, p.110 ds Arv., p.411); 1643 poule pintade (Jannequin, Voyage de Lybie au royaume de Senega, pp.166-167, ibid.); 1669 pintade (Villaud de Bellefond, Relation des costes d'Afrique, appelées Guinée, p.107, ibid.); 2. 1918 fig. (Marnold, loc. cit.). Empr. au port. pintada, terme de zool., proprement «[oiseau] peint», dér. de pintar «peindre», du lat. pop. *pinctare, var. de *pictare «id.», lui-même issu du lat. class. pictus, part. passé de pingere, v. peindre. Fréq. abs. littér.: 72. DÉR. 1. Pintadeau, subst. masc.Petit de la pintade. Les pintadeaux restent délicats jusque vers deux mois. Passé cet âge, ils deviennent vite très rustiques (Lar. mén.1926).À mi-chemin entre le coq et le faisan, la pintade, et surtout le pintadeau ont une chair plutôt voisine de celle du faisan (Ac. Gastr.1962).− [pε
̃tado]. − 1reattest. 1772 (La Nux, Lettre du 24 oct. ds Buffon, OEuvres compl., éd. L. de Lanessan, Paris, A. Pilon, t.10, p.234); de pintade, suff. -eau*. 2. Pintadon, subst. masc.,var. région. (Midi) de pintadeau. À valeur hypocor. Les femmes avançaient leurs têtes (...) jusque dans la voiture, et rien que pour avoir vu le béguin du petit s'exclamaient: −(...) −Il semble son père, qué?... −Déjà son nez Bourbon et ses bonnes manières... −(...) −Il est joli comme un oeuf... −On le boirait dans un verre d'eau... −Té! mon trésor... −Mon perdreau... −Mon agnelet... −Mon pintadon (A. Daudet, N. Roumestan, Paris, Libr. de France, 1929 [1881], p.229).− [pε
̃tadɔ
̃]. − 1reattest. 1881 id.; du prov. pintado «pintade» (fr. pintade), suff. -on (fr. -on1*). 3. Pintadine, subst. fém.Huître perlière. Synon. sc. méléagrine.Le mollusque par excellence qui distille la perle, c'est l'huître perlière, la précieuse pintadine (Verne,Vingt mille lieues, t.2, 1870, p.21).− [pε
̃tadin]. − 1reattest. 1819 (Lamarck, Hist. nat. des animaux sans vertèbres, Paris, Lamarck, 1815-22, t.6, 1repart., p.150); de pintade au sens de «coquille univalve» (1776, Valmont d'apr. FEW t.8, p.429a), lui-même issu de pintade (terme de zool.), la coquille étant tachetée comme le plumage de l'oiseau; suff. -ine*. |