| * Dans l'article "PINGRE,, subst. et adj." PINGRE, subst. et adj. Fam. (Personne) avare, souvent avec mesquinerie. Synon. chiche, grigou, grippe-sou, ladre (vieilli ou littér.), radin (fam.), rapiat (fam.)Avec ça, ils auraient tondu un oeuf. Des pingres, quoi! Des gens qui cachaient leur litre, quand on montait, pour ne pas offrir un verre de vin (Zola, Assommoir, 1877, p.499).Il ouvrait sa bourse sans compter, rachetant ainsi toute une lignée d'avares, de pingres et de grippe-sous (L. Daudet, Entremett., 1921, p.29).La clientèle [d'un restaurant] affamée, ingrate, râleuse, pingre, jamais satisfaite (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.275).− Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le Loreur, assez gringalet, d'une élégance provinciale où s'associaient le pingre et le cossu (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p.34). Prononc. et Orth.: [pε
̃:gʀ
̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1406 nom propre Pierre Le Pingre (N. de Baye, Journal, éd. A. Tuetey, I, 147); 2. 1534 Pingres «jeu d'osselets» (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, XX, 145); 3. 1808 «avare» (Hautel). Mot d'orig. incertaine. On trouve pingre «pauvre» (1821), «brigand» (1798), «malheureux» (1836), (v. Esn.), et «de méchante figure, effronté, malin» (1834, Boiste) ces sens arg., et le prov. «piètre, mesquin», auraient entraîné d'apr. Sain. Arg., 230, la forme pop. pingre au sens de «usurier, avare». Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. propose une étymol. plus complète: pour lui, pingre est une forme du mot épingle* (v. Littré), confirmée par les dial. pingron «épine» (Bas-Maine d'apr. Guiraud mais le mot n'est pas ds Dottin), et l'a. fr. pinglière «celle qui fabrique ou vend des épingles». Pierre le Pingre (supra 1) signifierait L'Espingle «pour désigner métonymiquement «un marchand d'épingles», c'est-à-dire «d'objets sans valeur», cf. l'expr. je n'en donnerais pas une épingle (xviie-xixes.)». Le mot aurait été transmis par le jargon des merciers ambulants, car il est arg. (v. Esn.). «Le Pingre serait donc un «pauvre hère», parce que à l'orig. «un vendeur d'épingles», à partir de quoi s'est développé le sens de «chiche, avare» par croisement avec l'image du «ramasseur d'épingles» ». Fréq. abs. littér.: 20. DÉR. Pingrerie, subst. fém.,fam. Avarice mesquine, synon. ladrerie, radinerie; p. méton., manifestation de cette attitude, synon. mesquinerie. Coriolis ne put s'empêcher de sourire. Il retrouvait l'homme qui avait l'habitude de sauver ses petites avarices en les tournant en plaisanterie (...) et continuait, en se proclamant un pingre, à faire bravement dans la vie toutes les petites économies de la pingrerie (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p.205).Ce que j'ai vu de plus drôlatique, dans cet ordre d'observations, c'est l'état d'esprit de l'avare en présence d'une pingrerie à laquelle il n'avait pas encore songé (Coppée, Franc-parler I, 1894, p.255).Il était connu sur la place pour sa pingrerie insensée (...) il (...) dépensait l'argent au compte-goutte (Vialar, Tournez, 1956, p.178).− [pε
̃gʀ
ə
ʀi]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1808 (Hautel); de pingre, suff. -erie*. |