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PINCEMENT, subst. masc.
Action de pincer; résultat de cette action.
A. − [Corresp. à pincer I A]
1. [Corresp. à pincer I A 1] Voir sur des grenouilles dont la moelle épinière a été coupée, si le pincement de la racine antérieure (bout périphérique) produirait un mouvement réflexe (Cl. Bernard, Notes, 1860, p.90).
− Spécialement
♦ HORTIC. Synon. pinçage.Ébourgeonnage des gourmands poussés sur le vieux bois, pincement des extrémités en voie de croissance pour éviter la coulure (Levadoux,Vigne, 1961, p.52).
♦ PRESTIDIGITATION. Manipulation dans laquelle l'objet (de petites dimensions) est serré entre deux doigts (le plus souvent entre la naissance du pouce et celle de l'index). Les pincements entre les doigts allongés sont très employés et peuvent même permettre de dissimuler des cigarettes allumées (J. Hladik,Prestidigitation et illusionnisme, 1967, p.42).
♦ RELIURE. Synon. de pinçage.Voir O. Beausoleil, Reliure-dorure, 1972, p.33.
2.
a) [Corresp. à pincer I A 2 a] MUS. Le pincement ou le frottement de la corde la fait vibrer (Arts et litt., 1935, p.36-14).
b) [Corresp. à pincer I A 2 b] Par contre, la sensibilité à la piqûre ou au pincement persiste et peut même s'exagérer (Quillet Méd.1965, p.363).
3.
a) [Corresp. à pincer I A 3 a] C'étaient, à fleur de peau, des pincements; elle crut d'abord qu'une mouche lui piquait le ventre (Zola,Pot-Bouille, 1882, p.367).Il ressentait un petit pincement au côté droit, là, sous les côtes (Gide,Faux-monn., 1925, p.945).
b) [Corresp. à pincer I A 3 b] Un homme dont l'âme vibre sous les pincements d'une passion (Balzac,Langeais, 1834, p.273).Je me rappelai, avec un pincement au coeur, que nous avions été fiancés (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p.122):
. Tantôt, j'ai passé une heure à les regarder rentrer [les bateaux], puis j'ai fait un somme sur mon lit. Le réveil n'est jamais gai. Quand la réalité me reprend, quel pincement! Flaub.,Corresp., 1875, p.263.
B. − [Corresp. à pincer I B]
1. [Corresp. à pincer I B 1] Pincement de nez. Il avait un clignement d'yeux, un pincement de paupières, pour mieux la voir (Zola,Curée, 1872, p.448).D'un pincement de lèvres, il repoussa la cigarette (Bernanos,Mauv. rêve, 1948, p.967).
− P. méton., rare. Attitude contrainte, guindée. V. afféterie ex. 5.
2. [Corresp. à pincer I B 2]
− AUTOMOB. Convergence, dans le sens de la marche, des roues avant non motrices. Le pincement se donne aux voitures à poussée arrière (Chapelain,Techn. automob., 1956, p.235).
− MÉD. Les lésions rappellent celles d'une arthrose à développement rapide avec pincement de l'interligne et condensation marginale (Ravault, Vignon,Rhumatol., 1956, p.581).
Prononc. et Orth.: [pε ̃smɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1554 «critique, raillerie piquante qui fait mal» (Ronsard, Bocage, 79 ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.6, p.35); b) 1882 pincement au coeur (Maupass., Contes et nouv., t.2, Menuet, p.1247); 2. a) 1596 «action de pincer» (Hulsius d'apr. FEW t.8, p.544a); b) 1690 [éd.] hortic. (La Quintinie, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, t.2, chap.X, p.470). Dér. de pincer*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér.: 55.