| PINASSE1, subst. fém. MARINE A. − HIST. Petit vaisseau long et léger destiné à la course. Richelieu fit construire à Bayonne trente pinasses pour secourir l'île de Ré (Lar. 19e). B. − Embarcation à fond plat utilisée pour la pêche sur le littoral du sud-ouest de la France. [Ces dames] brodent devant la mer (...) attentives uniquement au va-et-vient des pinasses (Mauriac, Préséances,1921, p.40). Prononc. et Orth.: [pinas]. Ac. 1694-1835: pinasse; 1878: -nasse ou -nace (id. ds Littré, Lar. Lang. fr.); 1935: -nasse; Rob.: ,,pinasse ou (vieilli) pinace``. Étymol. et Hist. 1341-42 pinace «navire long, étroit, léger et rapide» (Compte de François de l'Ospital ds Doc. rel. au clos des Galées de Rouen, éd. A. Merlin-Chazelas, t.2, p.29); 1596 pinasse (Hulsius d'apr. FEW t.8, p.550a). Empr., par l'intermédiaire de l'a. gasc. (spéc. à Bayonne) pinasse «id.» (1306, doc. ds Livre des Etablissements, Bayonne, 1892, no129, p.112; aussi no157, p.125), à l'esp. pinaza «id.» (1220-50), pinaça (mil. du xiiies.), lui-même dér. de pino, du lat. pinum (v. pin), ce bateau étant construit en pin, voir Cor.-Pasc., s.v. pino. On note également, et avec le même sens, l'anglo-norm. espinace (Lettre du 28 sept. 1324 ds The War of Saint-Sardos, éd. P. Chaplais, p.64: deux espinaces, l'une de Bourdeux, l'autre de Bayonne); aussi espynasse, spynasse (Lettre du 15 juin 1325, ibid., p.234) et spynagtz, plur. (mil. du xives. [ms.], Croniques de London, éd. J. Aungier, 74, 10) ainsi que le lat. médiév. spinachium att. chez le chroniqueur anglo-norm. Knyghton (1338 ds Du Cange) et le m. angl. spinaces (1442 ds NED, s.v. spinace), dont l'altération de l'initiale p- en esp- reste inexpliquée. De nos jours, pinasse désigne une embarcation à fond plat, utilisée pour la pêche sur le littoral de la Gironde. Voir FEW t.8, p.550a et 551a-b. Bbg. Kemna 1901, pp.49-50. _Kidman (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du 1es. Paris, 1969, pp.207-212. _Reinh. 1963, p.144. |