| PIMBÊCHE, subst. fém. Femme ou jeune fille impertinente et prétentieuse qui fait des manières. Petite pimbêche; une vieille, vraie pimbêche. Que vais-je faire ici?... dans ce trou de province, avec une pimbèche comme est ma nouvelle maîtresse (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p.54).Non, je n'ai jamais réussi à comprendre comment ce bon, ce brave garçon de Julien (...) a pu s'amouracher d'une pareille pimbêche (Butor,Passage Milan, 1954, p.25):. madame fourchambault [à son mari]: Madame Duhamel travaille depuis longtemps à marier sa fille au fils du préfet (...). Tandis que cette pimbêche affichait ses prétentions, moi je négociais sans bruit, et le baron Tastiboulois va venir tout à l'heure nous demander la main de notre fille.
Augier,Fourchambault, 1878, p.32. − Empl. adj. Elle n'a pas l'air pimbêche. Elle aimera le grand air, et nous ferons les gamins (Zola,Nouv. Contes Ninon, 1874, p.134).C'est cela, ces jeunes filles si pimbêches dont tu m'as parlé et qui ne voulaient pas fréquenter Mllede Stermaria parce qu'elles lui trouvaient mauvaise façon? (Proust,Sodome, 1922, p.860). Prononc. et Orth.: [pε
̃bε
ʃ]. Ac. 1694 et 1718: -besche; 1740: -bèche; dep. 1762: -bêche. Étymol. et Hist. 1545 pinbesche (A. Le Maçon, Decamer., fol. 35rods Gdf. Compl.). Orig. obsc. L'hyp. d'une compos. à partir de deux formes verbales de pincer* et de l'a. fr. bechier «frapper du bec» (Bl.-W.1-5; le mot n'est recensé dans FEW ni sous *pīnts- ni sous beccus) n'emporte pas la conviction, en l'absence d'une forme qui révélerait clairement la présence du verbe pincer (cf. FEW t.22, 1, p.38a). Un rapprochement, du point de vue morphol., avec le subst. m. fr. espimbeche «mets» (1393, T.-L.), suggéré par Bl.-W. n'apporte pas d'éclaircissement, ce mot étant lui-même d'orig. inc. (FEW t.21, p.491b). Fréq. abs. littér.: 30. |