| PILOTIS, subst. masc. Ensemble de pilots enfoncés dans l'eau ou dans un terrain peu ferme pour soutenir une construction. Maison élevée sur pilotis. Ces marécages pourris qui donnent aux pilotis l'éternité de la pierre (Gracq, Syrtes, 1951, p.329):. Au Moyen-Âge, quand un édifice était complet, il y en avait presque autant dans la terre que dehors. À moins d'être bâtis sur pilotis, comme Notre-Dame, un palais, une forteresse, une église avaient toujours un double fond.
Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.367. − P. méton. Pilot. Faire reposer les fondations sur des pilotis, enfoncés par milliers à l'aide d'un mouton (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p.160). ♦ P. anal. Le terrain était spongieux et incertain. Il fallut établir douze cents pilotis de béton (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.308). − P. métaph. Personne n'est seulement à même d'expliquer les épisodes les plus récents, les dessous de la Révolution, les pilotis de la Commune (Huysmans, Là-bas, t.1, 1891, p.31). REM. Pilotage, subst. masc.Ouvrage de pilotis et p. méton. construction sur pilotis. On connaît même des pilotages terrestres destinés à protéger leurs constructeurs contre les dunes errantes (J. Déchelette, Manuel archéol. préhist., celt. et gallo-romaine, t.1, 1914, p.366). Prononc. et Orth.: [pilɔti]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1365-66 pilotich (Comptes du dom. de Cambrai ds Bull. hist. et philol., 1889, p.64 ds Gdf. Compl.); fin xives. pilotis (Froissart, Chron., éd. S. Luce, t.2, p.64, 21). Dér. de pilot1*; suff. -is*. Fréq. abs. littér.: 86. |