| PILONNAGE, subst. masc. A. − Action d'écraser au pilon; résultat de cette action. Une éponge réduite par une opération de pilonnage à une poussière de cellules, la poussière vivante formée par une multitude d'êtres isolés se perd dans l'éponge nouvelle qu'elle reconstitue (G. Bataille, Exp. int., 1943, p.131). B. − TECHN. MILIT. Bombardement intense et systématique. C'était un pilonnage régulier, inexorable, où les obus se suivaient sans répit, broyant mètre par mètre la terre ravagée (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p.279). C. − Au fig. Répétition incessante d'un son, d'un slogan, etc., en vue d'un conditionnement psychologique. Synon. matraquage.De plus ces gestes symboliques, ces masques, ces attitudes, ces mouvements particuliers ou d'ensemble, dont les significations innombrables constituent une part importante du langage concret du théâtre, gestes évocateurs, attitudes émotives ou arbitraires, pilonnages éperdus de rythmes et de sons, se doubleront, seront multipliés par des sortes de gestes et d'attitudes reflets (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p.113). Prononc. et Orth.: [pilɔna:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. a) 1803 «action de remuer le verre dans un creuset» (Boiste); b) 1845 «action de tasser la terre» (Besch.); c) 1916 pilonage «bombardement intense» (Bordeaux, Fort de Vaux, p.169). Dér. de pilonner*; suff. -age*. |