| * Dans l'article "PIGE1,, subst. fém." PIGE1, subst. fém. A. − TECHNOL. Longueur conventionnelle employée comme étalon; mesure; p. méton., outil donnant cette mesure. Le Lorrain, des jalons sous le bras nanti d'une pige (...) délimitait, piquetait (La Varende, Contes fervents, Pinsonnière, 1948, p.119).Il a ensuite à reporter parallèlement à cette ligne, au moyen d'une jauge communément nommée pige, et cela à la distance convenable, une seconde ligne qui représente la position de l'arbre du moteur de commande (Ambroise, Monteur mécan., 1949, p.13). − En partic. ,,Petite branche transformée en instrument de mesure que le jardinier utilise pour planter de façon régulière`` (Bén.-Vaesk. Jard. 1981). B. − JOURN., TYPOGR. 1. JOURNALISME a) [En parlant du mode de rémunération] À la pige. Proportionnellement au nombre, à la longueur, à l'importance des articles fournis. Rétributions (à la pige, c'est-à-dire à la ligne) substantielles (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.130).Journalistes professionnels rémunérés à la pige (Réforme séc. soc., 1968, p.5). b) P. méton. Somme d'argent qui rétribue un travail, une tâche donnée. J'arriverai bien à me faufiler dans le journalisme (...) j'ai touché hier ma première pige (H. Bazin, Mort pt cheval, 1949, p.182).Nous avons connu personnellement un rédacteur de Paris-soir (...) qui (...) signait froidement de son nom [des articles écrits par d'autres] (...) l'auteur véritable était rémunéré. Ce dernier, d'ailleurs, ayant touché sa pige, ne protestait pas (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.99). ♦ Pige forfaitaire. ,,Somme versée chaque mois à un collaborateur régulier que l'on ne peut, ou ne veut, engager comme salarié`` (Voyenne 1967). c) P. ext. ,,Tout travail payé à l'unité`` (Radio 1972). Faire des piges. 2. TYPOGR. Tâche (évaluée en nombre de signes, de lignes) qu'un compositeur ou un lecteur d'épreuves doit accomplir dans un temps déterminé. La pige est le nombre variable de lignes que doit fournir à l'heure chaque membre de la commandite (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr., 1932, p.383). C. − Arg., pop. Année; en partic., année d'âge. Synon. arg. et pop. berge.Il faisait de la course à pied, de la boxe, du saut à la perche. À quarante-cinq piges, bon pied, bon oeil! (Aragon, Beaux quart., 1936, p.234).Vous êtes d'ici? demanda sa voisine qui celait avec grâce une cinquantaine de piges sous une brillante cosmétique (Queneau, Loin Rueil, 1944, p.130). ♦ P. méton. Âge. Dagobuche: Quelle pige as-tu? Titine: Vingt-deux piges (Stollé, Douze récits hist., 1947, p.2). ♦ En partic. (Nombre d') année(s) de détention. Madame Jean trois pige(s) (a trois ans de prison), (...) la mère quatre (piges) et les autres une au moins (Larchey,Dict. hist. arg.,1878,p.XV).Il s'est appuyé vingt piges de dur [= bagne] (Le Breton, Rififi, 1953, p.219). REM. Piger, verbe intrans.,arg., pop. Piger avec (qqn). Se mesurer avec quelqu'un. Dans cette foule de fillettes de magasin (...) aucune n'aurait pu piger avec elle [cette créature admirable] (A. Daudet, Rois en exil, 1879, pp.181-182). Prononc. et Orth.: [pi:ʒ]. Homon. et homogr. pige2. Étymol. et Hist. 1. 1836 arg. et pop. «année» (Vidocq, Voleurs, t.2, p.20); 2. a) 1852 «mesure de longueur de convention» (Joueurs de bouchon, Berry d'apr. Esn. 1966 [cf. 1864, Jaub.]); b) 1865 «tige de longueur déterminée servant d'instrument de mesure par comparaison» (Larch., p.249); 3. a) 1866 impr. «tâche qu'un compositeur ou un lecteur d'épreuves doit accomplir dans un temps déterminé» (Delvau, p.299); b) 1903 «mode de rémunération d'un journaliste payé à la ligne et, par extension, à l'article» (arg. des journalistes d'apr. Esn. 1966); p. ext. déb. xxes. «la somme d'argent qui rétribue une tâche donnée» (d'apr. Lar. Lang. fr.); cf. 1952 toucher sa pige (Coston, op. cit., p.99). Déverbal de piger1*. DÉR. Pigiste, subst. et adj.,arg. (Compositeur, journaliste) qui est payé à la pige, soit en plus de son travail régulier, soit d'une manière habituelle (d'apr. Voyenne 1967). La loi du 4 juillet 1974 et les conventions collectives rapprochent le pigiste du journaliste salarié (Jur.1981).− [piʒist]. − 1resattest. 1952 subst. (Lar. mens. ill., mai), 1952 adj. collaborateur pigiste (ibid.); de pige1, suff. -iste*. BBG. −Dauzat Ling. fr. 1946, p.277, 325. _Dub. Dér. 1962, p.42 (s.v. pigiste). |