| PIGER1, verbe trans. A. − Mesurer à l'aide d'une pige. Enlever le bouchon du réservoir, regarder, ou piger avec une baguette; en cas d'insuccès balancer la voiture et apprécier le niveau d'après le clapotis entendu. Sinon, recourir à l'outillage (Chapelain, Techn. automob., 1956, p.337). − JEU DE BOULES. Mesurer l'écartement de deux boules par rapport au but (d'apr. Petiot 1982). B. − 1. JOURN. [En parlant d'un journaliste pigiste] Payer, rétribuer. Le rôle du rédacteur-correspondant devient secondaire, mais il sera tenu compte de l'aide apportée par le collaborateur local à son grand confrère. C'est ainsi que le premier article publié par ce dernier sera pigé au correspondant, c'est-à-dire porté à son crédit (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.130). 2. TYPOGR. On vérifie les écartements des croix de repérage, respectivement sur les épreuves et sur la plaque imprimante. C'est ce qu'on appelle «piger» un report (Chelet, Lithogr., 1933, p.275). Prononc. et Orth.: [piʒe], (il) pige [pi:ʒ]. Homon. et homogr. piger2. Étymol. et Hist. 1. 1808 jeux «contester entre soi l'avantage au jeu, prétendre être le plus près du but» (Hautel); 2. a) 1845 id. «mesurer quel est le palet le plus près du bouchon» (Besch.); en partic. b) 1881 typogr. il faut que je pige pour la justification (Rigaud, Dict. arg. mod., p.292); d'où déb. xxes. «payer, rétribuer à la pige» (d'apr. Lar. Lang. fr.); 1952 se faire piger (Coston, op. cit., p.197). Empr. aux parlers de la Bourgogne(prob. par l'intermédiaire de la lang. des écoliers) où il a le sens de «fouler, piétiner» (v.FEW, t. 8, p. 539b) la mesure des distances s'effectuant en comptant les pas, ainsi dès 1555 chez un écrivain autunois: La Bouthière, Des Prodiges, 116 ds Romania t.33, p.593: Petits arbustes estans tous freschement versez et pigez aux piez); du b. lat. *pinsiare «piler, broyer», dér. du lat. class. pinsere «id.». Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p.277, 329. _Pauli 1921, p.22. |