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PIFFRE, subst. masc.
Vieilli
A. − Pop. Personne grosse et ventrue qui mange goulûment. Du double étui de cuir tire l'un de tes fifres, Souffle, et joue à ce tas de goinfres et de piffres Ces vieux airs du pays, au doux rythme obsesseur (Rostand, Cyrano, 1898, IV, 3, p.160).
Rem. Au fém. une grosse piffresse (d'apr. Hautel t.2 1808).
B. − ,,Marteau de forte dimension, dont se servent les batteurs d'or`` (Havard 1890).
Prononc. et Orth: [pifʀ ̭]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1458 «homme dont les testicules sont restés dans le ventre» (Archives du Nord, B 1688, fo4 ds Romania t.65, p.33); 2. ca 1610 gros pifre «personne replète, ventrue» (Beroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, sermon VI, p.148); b) 1690 gros pifre «gros marteau du batteur d'or» (Fur.). Du rad. expressif piff- qui évoque la grosseur, cf. l'a. prov. pifart adj. «ventru» (xiies., Rayn.) et l'a. fr. piffe «hérétique» (ca 1245 ds T.-L.).
DÉR.
Piffrer (se), verbe pronom.,pop. S'empiffrer, manger et boire avec excès. (Dict. xixeet xxes.). En empl. intrans. Je t'ai fait rayer des contrôles de la préfecture, je t'ai amenée ici, tu piffres, tu boissonnes, tu fumes, c'est tout dans la vie ça! (Huysmans, Marthe, 1876, p.95).[pifʀe]. (Il se) piffre [pifʀ ̭]. 1reattest. 1680 (Rich.); soit dér. de piffre, soit abrév. de empiffrer*.
BBG.Kohlm. 1901, p.24. _Wind 1928, p.119, 160, 195, 203, 207.