| PIERRIER, subst. masc. A. − Amoncellement de cailloux, de pierres; champ de pierres. Il était maintenant arrivé à un pierrier qu'il avait pris en travers, il se mit à courir dans les pierres; alors le pierrier lui aussi commença à dégringoler, cédant sous le poids (Ramuz, Gde peur mont.,1926, p.244). B. − Spécialement 1. ART MILIT. a) Ancienne bouche à feu qui lançait des boulets de pierre. Vers neuf heures arriva une méchante escorte montée sur des bidets, ou sur des chevaux de maraîchers enfourchés à cru; elle encadrait deux canons pris aux bleus, et quelques vieux pierriers ramassés dans les douves des châteaux (Morand, P. de Saligny,1947, p.168). b) Petit canon qui armait les embarcations et qui lançait des balles ou de la mitraille. Au lieu du naufrage [de la Pérouse] on avait remarqué cinq autres ancres, deux pierriers, et d'autres canons à demi recouverts par les coraux (Dumont d'Urville, Voy. autour du monde,t.5, 1832-34, p.185).V. boutefeu ex. 2 et amariner ex. 1. 2. AGRIC. Puits rempli de pierres, destiné à recevoir les eaux surabondantes d'une surface labourable. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [pjε
ʀje]. Ac. 1694-1740: pierrier ou perrier; dep. 1740: pierrier. Étymol. et Hist. I. a) 1174-75 perrier «chemin caillouteux» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 5949); 1400 perreyer «carrière de pierres» (Terrier S. Didier, fo30 vo, Arch. hospit. Nevers ds Gdf.); b) 1752 (Trév.: On appelle Pierrier en quelques Provinces [Morvan, Berry, Suisse, cf. FEW t.8, p.323a] un gros tas de pierres. Dans les endroits montueux les pierriers sont utiles pour la réparation des grands chemins); 1842 (Ac. Compl.: Pierrier. Puits plein de pierres, destiné à recevoir les eaux surabondantes qui viennent à la surface labourable ou dans la masse du sol). II. a) Ca 1225 perrier «machine de guerre qui jette des pierres», v. perrier 1 b; b) 1616 pierrier (D'Aubigné, Hist. universelle, éd. A. de Ruble, livre IV, chap. 19, t.2, p.323); 1690 (Fur.). I du b. lat. petrarium «carrière» St-Cyprien ds Blaise lat. chrét., dér. de petra «pierre». II dér. de pierre*; suff. -ier*; v. aussi perrier. Les formes pier- d'apr. pierre*. Fréq. abs. littér.: 30. Bbg. Quem. DDL t.27. |