| PICOT1, subst. masc. A. − Vx. Éclat en saillie sur du bois qui n'a pas été coupé net. S'écorcher la main à un picot (Littré). B. − Spécialement 1. ARTS D'AGRÉMENT a) Engrêlure garnissant l'un des bords d'une dentelle, la lisière d'une passementerie, d'un tissu. Picots d'une dentelle. En outre, leur bordure [des rubans], toujours très soignée, porte souvent des franges ou des picots (Doresse, Tissus fém., 1949, p.77).Des dispositifs spéciaux permettent la fabrication de lisières dentelées (picot) (Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p.101). b) Bouclette ou point levé exécuté au crochet sur le bord d'un vêtement de laine (d'apr. Lar. 20e). 2. CHAPELL. Paille fine, de quatre millimètres de largeur, utilisée pour la confection des chapeaux. Natté à la main, le picot est vendu cousu sur trois rangs, par pièces de 10 à 12 mètres (J. Coulon, Technol. gén. modiste, 1951, p.61).Picot tabac et velours noir (Le Figaro,17 janv. 1952,p.9, col. 6, premiers chapeaux de paille). 3. PÊCHE, au plur. Filets chargés de pierre, dont on fait usage en Normandie, pour capturer les poissons plats (d'apr. Littré). 4. TECHNOLOGIE a) Marteau pointu utilisé par les carriers. Tout le mobilier, dans cette caverne dont le badigeon recouvre à peine la roche brute et le coup de picot du carrier, est d'un insolent modernisme (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.117). b) Pic utilisé pour dégrader les joints de maçonnerie. (Dict. xixeet xxes.). c) Coin de bois dur utilisé dans le boisage des puits de mine. Voir Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p.805. C. − Région. (Canada) 1. ,,Point fait avec une plume, un crayon. Qu'est-ce que ça signifie, ces picots-là?`` (Canada 1930). 2. Pois (dans un tissu). Mouchoir en soie violette, à picots blancs, autour du cou (A. Nantel, À la hache, 1932, p.90 ds Richesses Québec 1982, p.1782). 3. ,,Bouton (d'acné, de variole, etc.)`` (Canada 1930). REM. Piquot, subst. masc.,vx, région. (Aisne). Crochet utilisé par les moissonneurs. Les ouvriers saisonniers venant du Nord, les «camberlots», qui se répandent en France pour les moissons, fauchent au moyen de la sape, le «piquet», petite faux à manche court, qu'ils tiennent de la main droite tandis qu'un crochet, le «piquot», tenu de la main gauche, ramasse la coupe pour en former une javelle sur le sol: c'est le procédé du «piquage» (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p.9). Prononc. et Orth.: [piko]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1180 «pioche» (Fierabras, 161 ds T.-L.) −xves., v. Gdf.; b) 1370 «arme pointue» (Arch. JJ 100, pièce 682 ds Gdf.); c) 1383 «pointe» (Arch. JJ 122, pièce 154: Chandeliers de laiton a grant picot); 2. 1681 «sorte de filets de pêche» (Ordonnance de la marine ds Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t.19, p.357); 3. 1690 «écharde dans le bois» (Fur.); 4. 1690 «pointe d'une dentelle» (ibid.); 5. 1730 «marteau du carrier» (Savary Suppl.); 6. 1842 «coin de bois servant à serrer la lambourde dans le picotage d'un puits» (Ac. Compl.). Dimin. de pic*; suff. -ot*; pour les sens de picot vivants dans les parlers région. v. FEW t.8, pp.454-455. DÉR. Picoteux, subst. masc.,vx. Petite embarcation à voiles utilisée par les pêcheurs de la baie de Seine. Les anses praticables pour les picoteux (...) sont malaisées et le petit trafic y est difficile (La Varende, Cadoudal, 1952, p.272).− [pikɔtø]. − 1reattest. 1769 «sorte de bateau de pêche» (Duhamel du Monceau, Traité gén. des pêches, t.1, 2esection, p.36, qui précise que ce terme est employé sur la côte normande); prob. dér. de picot1«sorte de filet de pêche» (terme usité en norm., cf. Duhamel du Monceau, op. cit., t.1, 3esection, p.124); suff. -eux*. BBG. −Barbier (P.). Note sur les sens du mot picot. In: [Mél. Picot (É.)]. Paris, 1913, t.2, pp.453-457. |