| PICORÉE, subst. fém. [Souvent dans l'expr. aller à la picorée] A. − Vieilli 1. Pillage auquel se livrent les soldats. M. Dubourg alla à la picorée; il nous rapporta la moitié d'un mouton au logis du maire en fuite (Chateaubr., Mém., t.2, 1848, p.627).Ils ne croyaient ni ne désiraient que la guerre prît fin (...). Ils se disaient qu'il y aurait toujours des gens pour endosser le haubergeon et aller à la picorée (A. France, J. d'Arc, t.1, 1908, p.451). − P. anal. Maraude. Des écoliers qui font la picorée (DG): . Car c'est chose connue de toute la chrétienté que ceux de ce Saint-Jean-là n'avaient pas jadis une réputation édifiante. On les surnommait les piqueurs. Aller à la pique, à la picorée, c'était aller mendier par la France avec un certificat de victime de l'incendie.
Pourrat, Gaspard, 1925, p.231. − Au fig. Action de piller (un auteur, un ouvrage). Et puisque j'en suis moi-même à aller ainsi à la picorée dans les auteurs, voici une assez belle pensée de lui [Mathieu Marais] sur les Grecs (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t.9, 1864, p.60). 2. [En parlant des oiseaux, des abeilles] L'abeille sur les fleurs faisant la picorée (Pommier, Océanides,1839, p.234).Des oiseaux au retour de la picorée dans les vignes (Fabre, J. Savignac, 1863, p.184). B. − P. méton. Produit de la picorée; butin. [Les renards] attaquent l'amorce, en avançant la patte par le côté de la planche, au lieu de s'engager sous la trappe, ils emportent, sains et saufs, la picorée (Chateaubr., Voy. Amér. et Ital., t.1, 1827, p.221). Prononc. et Orth.: [pikɔ
ʀe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.a) 1571 aller à la pecorée «aller à la maraude» (Francoys de Belleforest, Du maniement et conduite de l'art et faictz militaires, p.239); b) 1573 picorée (J. Le Frère de Laval, Vraye et entière histoire des troubles et guerres civiles, p.179 a). Part. passé subst. au fém. de picorer*. Bbg. Schmitt (Ch.). Gesprochenes Frz. um 1600. In: Aufsätze zur Sprachwissenschaft. 2. Wiesbaden, 1980, p.24. |