| PIANISSIMO, adv. A. − MUS. [Comme indication de nuance] Très doucement (abrév. PP). Laurette joue la ritournelle pianissimo (Musset, Nuit vénit., 1834, 2, p.28).Vous faites une erreur en commençant votre pièce pianissimo (Stravinsky, Chron. vie, 1931, p.95).L'alto n'interprète qu'une seule note, une note pianissimo tenue pendant un peu plus d'une mesure (Samuel, Art mus. contemp., 1962, p.222). − Empl. subst. masc. inv. Nuance pianissimo; passage joué pianissimo. Jouer forte et en sourdine, obtenir un pianissimo sonore, ce sont des contradictions qu'on ne peut réaliser physiquement et que seule résout l'opération de l'âme (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.89): . ... tous les instruments semblèrent s'éteindre peu à peu; et au milieu du plus grand pianissimo, partant tous à la fois (...) ils firent ressauter l'auditoire endormi.
Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p.96. B. − P. anal. 1. [À propos de l'intensité d'un son] Ce grand calme de la nature, où ne se perçoit plus que pianissimo le choeur coassant des grenouilles de la mare d'Auteuil (E. de Goncourt, Mais. artiste, t.2, 1881, p.382). − Empl. subst. masc. Quand je fus enfin habitué à ce pianissimo des paroles susurrées (Proust, Temps retr., 1922, p.861). 2. Fam. [À propos d'une action] Très doucement, très lentement. La Bovary va pianissimo (Flaub., Corresp., 1855, p.96). Prononc. et Orth.: [pjanis(s)imo]. Att. ds Ac. 1935. Plur. des pianissimos. Étymol. et Hist.A. Adv. 1. 1775 au fig. «très doucement» (Beaumarchais, Le Barbier de Séville, II, 8, éd. G. Bonneville, p.84); 2. 1825 mus. (Mmede Genlis, Mém., t.5, p.6 ds Quem. DDL t.28). B. Subst.1. 1817 mus. (Stendhal, loc. cit.); 2. 1850 au fig. (Sand, F. le Champi, p.2). Terme de mus. ital. signifiant proprement «très doucement», superl. de piano (v. piano1). Fréq. abs. littér.: 35. Bbg. Hope 1971, p.364. |