| PHYSICIEN, -IENNE, subst. A. − Vx. ,,Médecin`` (Méd. Biol. t. 3 1972). −La lamproie ne vous vaut rien, répondit le physicien [à Louis XI]. Ce nom (...) est resté aux docteurs en Angleterre. Le titre était alors donné partout aux médecins (Balzac, MeCornélius, 1831, p.249).Aussitôt, la comtesse chargea sa filleule (...) d'aller quérir Maître Hermant et Maître de Favilly, ses «physiciens» particuliers, pour qu'ils portent leurs soins à la malade (Druon, Poisons couronne, 1956, p.126). B. − [Corresp. à physique1] Celui, celle qui s'occupe de physique. 1. Vieilli. Celui, celle qui étudie, décrit et tente d'expliquer les éléments de la nature. Les physiciens philosophes ne sauroient dédaigner l'expérience, et les observateurs profonds ne se refusent point aux résultats possibles des hautes contemplations (Staël, Allemagne, t.4, 1810, p.250): 1. Descartes commence en physicien, mais à mesure qu'il dénombre les passions, il glisse progressivement d'une explication par l'automate à une appréciation morale où il apparaît que nous nous donnons nos passions autant que nous les subissons....
Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.262. − Empl. adj. Il faudrait (...) rapporter l'idée à l'objet, saisir quelque chose; comme le vrai géomètre, qui redevient toujours physicien; mais c'est encore une maigre pensée qu'une pensée physicienne (Alain, Propos, 1921, p.244).Cette idée que la femme sait mieux ce qui convient à l'être humain, et l'homme mieux ce que le monde exige, le monde inhumain, qui n'a point d'égards. D'où l'on tire que l'esprit de l'homme est physicien et l'esprit de la femme, moraliste (Alain, Propos, 1933, p.1172). 2. [Corresp. à physique1B] L'analyse élémentaire que les physiciens font du son: ils y distinguent intensité, durée, hauteur et timbre (Arts et litt., 1935, p.5-7): 2. À Berkeley (...) où les physiciens peuvent contempler l'immense baie de San Francisco à travers les forêts d'eucalyptus de la colline, on a conçu, voici bientôt dix ans, un grand accélérateur qui serait capable de donner à des projectiles atomiques une énergie suffisante pour créer les antiprotons.
Leprince-Ringuet, Atomes et hommes, 1957, p.45. − [Avec un adj. ou un compl. prép. de précisant la spécialité] Un gigantesque accélérateur de quelques centaines de milliards d'électrons-volts qui pourrait être une oeuvre autour de laquelle s'établirait une véritable coexistence de travail entre les physiciens nucléaires du monde (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p.101).Les physiciens du solide. V. ferrite A ex. de Hist. gén. sc. − En appos. Cette spécialisation comporte une rançon qui est la disparition du mathématicien universel, à la fois géomètre, analyste, mécanicien et physicien dont Poincaré semble avoir été l'un des derniers représentants (Gds cour. pensée math., 1948, p.344): 3. L'avantage de ces constellations océaniennes est que les anciens ne les ont pas connues et qu'elles ont été baptisées par quelque astronome physicien ou franc-maçon. C'est un ciel complètement moderne. Il est plein, non de héros, mais d'objets: l'horloge, le triangle, la balance, le compas.
Giraudoux, Intermezzo, 1933, II, 1, p.86. Prononc. et Orth.: [fizisjε
̃], fém. [-jεn]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694-1878, au masc.). Étymol. et Hist. 1. 1170-83 fisicien «médecin» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 2363); 2. 1532 phisicien «celui qui étudie les choses de la nature» (Anon., trad. Flammette, chap.VI, 74 rods Hug.); 3. 1680 phisicien «personne qui s'occupe de physique» (Rich.). Dér. de physique*; suff. -ien*. Fréq. abs. littér.: 557. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 652, b) 690; xxes.: a) 558, b) 1106. Bbg. Greimas (A.-J.) Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t.20, p.305. |