| PHARAON, subst. masc. A. − HIST. DE L'ANTIQ. Titre donné aux souverains absolus de l'Égypte ancienne. Deux pylônes éventrés, couverts de sculptures encore visibles, représentant les combats et les victoires du pharaon Ramsès le Grand (Du Camp, Nil, 1854, p.212).C'est grâce au sel que les momies des pharaons nous sont parvenues intactes après plus de trois mille ans (Stocker, Sel, 1949, p.7): . Quand Moïse demande au pharaon l'autorisation d'aller offrir à Jahvé un sacrifice au désert, il n'allègue pas une ancienne coutume, mais l'ordre de Dieu (...); pour l'offrir il fallait sortir de l'Égypte, parce qu'un sacrifice d'animaux, honorés dans ce pays, eût irrité les Égyptiens.
Théol. cath.t.4, 11920, p.960. − P. métaph. [Barrès] eut son Versailles, et ce beau pharaon littéraire obtint, mieux qu'un Grand-Bé, sa Pyramide, celle qu'il avait contribué à bâtir en la révélant (Thibaudet, Princes lorr., 1924, p.55). B. − JEUX, vx. Ancien jeu de cartes, voisin du lansquenet, où un joueur tient la banque contre un nombre indéterminé de joueurs ou pontes. Le malheur voulut qu'un petit Italien, qui me donnait des leçons de musique, me fît connaître une banque de pharaon que tenait son frère (Constant, «Cahier rouge», 1830, p.13).V. macao ex. REM. Pharaonne, subst. fém.Reine d'Égypte. Et la pharaonne superbe Était contente chez Amos Si la roche offrait un peu d'herbe Aux longues lèvres des chameaux (Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p.59). Prononc. et Orth.: [faʀaɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist.1 a) Ca 1170 Pharao «titre des rois d'Égypte, pris comme nom propre» (Rois, éd. Le Roux de Lincy, p.269 [I Rois 9, 16]: Pharao li reis de Egypte); ca 1190 Pharaon (Herman de Valenciennes, Li romanz de Dieu et de sa Mère, éd. I. Spiele, 1944: Sire rois Pharaon); b) av. 1590 Pharon «roi d'Égypte» (Du Bartas, 2eSemaine, Loy, p.323 ds Hug.: les Pharons, noble race des dieux); 1616 Pharaon (D'Aubigné, Tragiques, Préf., vers 245 ds OEuvres, éd. H. Weber, p.16: pour terrasser [...] les Pharaons); 2. 1691 Pharaon «jeu de cartes» (Arrêt royal du 15 janvier 1691, recueilli dans le Traité de la Police de Delamare, éd. 1722, Paris, t.I, p.500 cité par R. Arveiller ds Mél. Frank, Sarrebruck, 1957, p.15). Empr. au lat. chrét. Pharao, -onis, titre des rois d'Égypte, pris par antonomase comme nom propre de tout roi d'Égypte, empr. au gr. Φ
α
ρ
α
ω
́ et celui-ci à l'hébr. biblique Par'ō
h, à son tour empr. à l'égyptien perāa «la grande maison, i.e. le palais; puis p.méton. l'occupant du palais: le roi» (v. Bible 1912). Au sens 2, prob. du nom du roi de coeur dans certains jeux (cf. Rob. 1985). Fréq. abs. littér.: 443. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 543, b) 2032; xxes.: a) 176, b) 225. |