| PESTILENCE, subst. fém. A. − Vx ou littér. Peste (v. ce mot A 1 et 2 a); épidémie de peste. Dans un temps de pestilence (Ac.).Il y a eu une considérable pestilence l'an passé (Hugo, N.-D. Paris,1832, p.168).Pourquoi l'écouterais-je, celui-là qui vient me parler au nom de sa pestilence? (...) je le soignerai à cause de Dieu (...). Mais non point selon son désir qui n'est que désir exprimé par l'ulcère (Saint-Exup., Citad.,1944, p.537): 1. À travers chaque nouvelle épidémie de fièvre jaune, le gouverneur survivait comme un charme alors que tant parmi les gens qui désiraient l'enterrer crevaient eux comme des mouches à la première pestilence.
Céline, Voyage,1932, p.158. B. − Odeur infecte, putride. Synon. infection.Pestilence d'un fumier, d'une haleine, d'un marais. La tenace odeur des terres chaudes, des herbes grasses, des arbres, la pestilence des marigots (Maran, Batouala,1921, p.34).L'hiver se marie à l'été, le froid à la chaleur (...), la pestilence au souffle embaumé des collines (Arnoux, Juif Errant,1931, p.66): 2. ... les murs (...) ruisselaient d'humidité, une pestilence montait de la petite cour obscure, toutes les décompositions cachées des étages semblaient fondre et s'exhaler par cet égout de la maison.
Zola, Pot-Bouille,1882, p.384. C. − Au fig. Ce qui est funeste, pernicieux. Les grands écrivains (...) déposent en nous pour la vie un trésor ou une pestilence (Barrès, Cahiers,t.13, 1921, p.212).La pestilence hitlérienne (Ambrière, Gdes vac.,1946, p.309): 3. Le peuple [italien] (...) sait ce qu'il en coûte de confier le pouvoir à des militaires!... Je ne parle pas seulement de la souffrance des malheureux qui se battent; mais de la pestilence qui étouffe aussitôt le pays: la falsification des nouvelles, la propagande nationaliste, la suppression des libertés, l'enchérissement de la vie...
Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p.235. ♦ Chaire* de pestilence. Prononc. et Orth.: [pεstilɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 1remoitié xiies. chaere de pestilence «chaire où l'on enseigne une doctrine pernicieuse» (Psautier Oxford, éd. F. Michel, I, 1); b) ca 1170 «peste ou maladie épidémique répandue dans un pays» (Rois, éd. R. Curtius, p.107); ca 1256 pestilense «corruption de l'air, infection, contagion» (Aldebrandin de Sienne, Rég. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p.6, 7). Empr. au lat. pestilentia «peste, épidémie, maladie contagieuse, insalubrité, venin (au fig.)». Fréq. abs. littér.: 53. |