| PESTEUX, -EUSE, adj. A. − Relatif à la peste (v. ce mot A 2 a); qui provoque la peste. Vaccin pesteux inactivé (BlacqueMéd.1974, s.v. peste): . Si l'on voulait analyser de près tous les faits de contagion pesteuse que l'histoire ou les mémoires nous présentent, on aurait du mal à isoler un seul fait véritablement avéré de contagion par contact...
Artaud, Théâtre et son double,1938, p.23. ♦ Bacille pesteux. Bacille provoquant la peste. Synon. bacille de Yersin.Le bacille pesteux paraît se conserver assez longtemps dans les cadavres (Sacquépée, Garcinds Nouv. Traité Méd.fasc. 31927, p.529). B. − Provoqué par la peste. Charbon pesteux; méningite, septicémie pesteuse. L'évolution du bubon pesteux peut se faire soit vers l'infection générale ou septicémie très grave, soit vers la suppuration, qui aboutit parfois à une guérison très lente (Lar. méd.t.31972, s.v. peste). ♦ Pneumonie pesteuse. ,,Pneumonie venant compliquer une infection primitive (...) [due au bacille de la peste], siégeant à un autre endroit que le poumon`` (Méd. Biol. Suppl. 1982). C. − Atteint de la peste. Synon. pestiféré.Rat pesteux. Trois punaises ayant piqué un animal pesteux suffisent pour donner la maladie au Cobaye (Brumpt, Parasitol.,1910, p.560).Saint-Rémys, vice-roi de Sardaigne (...) eut un rêve particulièrement affligeant; il se vit pesteux et il vit la peste ravager son minuscule État (Artaud, Théâtre et son double,1938p.19). − Empl. subst. Personne atteinte de la peste. Les syndromes de la peste sont complets sans gangrène des poumons et du cerveau, le pesteux a son compte sans pourriture d'un membre quelconque (Artaud, Théâtre et son double,1938p.26). − Au fig. Misérable, sordide. Il loue cher à des miséreux ses taudis lépreux et pesteux, qu'il se garde d'assainir (Kemp, Chronique théâtraleds Le Temps, 19 sept. 1938).Là-dedans, s'entasse une humanité rachitique, pesteuse, disputant son existence aux ténèbres, aux bêtes immondes et à la tuberculose (Aymé, Confort,1949, p.173). Prononc. et Orth.: [pεstø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1553 le pesteux Automne (Ronsard, Le Bocage, Epitre à Ambroise De La Porte Parisien ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.6, p.10). Dér. de peste*; suff. -eux*. Bbg. Dub. Dér. 1962, p.82. |