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PERSÉVÉRER, verbe intrans.
A. − [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.]
1. Mettre en oeuvre sa volonté, user de patience pour poursuivre une action malgré les difficultés, pour rester ferme dans une résolution, une opinion, une attitude. Synon. s'acharner, s'obstiner, persister, poursuivre.
a) [Avec compl. prép.]
Persévérer dans + subst.Persévérer dans un choix, une conduite, une décision, un désir, un effort, une entreprise, une idée, une intention, un parti, un projet, une voie, une volonté. Il l'exhortait, par l'exemple des saints et les promesses de la vie éternelle, à persévérer dans la continence et la patience (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p.196).De tels résultats ont un aspect spectaculaire qui peut être précieux pour soutenir le moral du malade et l'inciter à persévérer dans la poursuite de son traitement (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p.34).V. dégoût ex. 6:
1. ... je trouve que cela a sa beauté, qu'elle veuille persévérer dans ce qu'elle est, qu'elle refuse de se trahir, même pour échapper à tes remontrances. Elle aussi, elle a du caractère. Montherl., Incompris, 1944, 1, p.408.
Persévérer à + inf. (vieilli ou littér.).Ton erreur fut de chercher l'amour sous forme de bonheur. Il fallait persévérer à le goûter sous forme de souffrance, puisque celle-ci est le réservoir de toutes les vertus (Barrès, Homme libre, 1889, p.89).
b) [Sans compl. prép.] Il faut (...) avoir la foi [lorsqu'on est un militant] pour persévérer quand les manifestations, les initiatives pour lesquelles on s'est battu, pour lesquelles on a sacrifié de son temps de loisirs, de sa vie familiale, sont boudées, ignorées, voire méprisées (L'Est Républicain, 31 janv. 1984, p.27, col. 2).V. affronter ex. 5, espérer ex. 8:
2. [Joffre] sait que les bourrasques passent, qu'il ne faut pas s'obstiner, mais persévérer; il recule; il a la force d'attendre le jour que ses chances soient les plus grandes. Alors, il donne le signe, abat ses cartes, et gagne. Valéry, Variété IV, 1938, p.74.
2. [Gén. avec compl. prép. dans] Persister, continuer sans effort particulier dans une ligne d'action, dans une manière d'être. En dépit de la mode jacobine, il persévérait dans les culottes courtes, les bas à côtes de melon, les souliers à boucles (Balzac, OEuvres div., t.1, 1830, p.604).Plus j'assiste aux efforts qu'on fait pour restaurer les églises gothiques, et surtout pour les peindre, plus je persévère dans mon goût de les trouver d'autant plus belles qu'elles sont moins peintes (Delacroix, Journal, 1850, p.399).Privée de l'appui allemand, l'Autriche n'oserait sans doute plus persévérer dans ses projets belliqueux, et devrait se contenter d'un marchandage diplomatique (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.440).
3. Spécialement
a) THÉOL. [Sans compl. prép.] Demeurer constant dans la fidélité à la foi et à la vertu chrétienne. Ta tentation à toi, est toujours le découragement et l'indolence. Ta difficulté est de persévérer. Et pourtant il est écrit: «Celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé» (Amiel, Journal, 1866, p.105):
3. Toutes ces promesses que fait l'Éternel pour ramener à lui les âmes égarées. Il aime celles qui restent fidèles et persévèrent jusqu'à la fin. Celles-là, sans doute, ont une place à part. Mais on dirait qu'il a une préférence secrète pour celles qui reviennent. Green, Journal, 1945, p.263.
b) PHILOS. [P. allus. à Spinoza, Pensées métaphysiques II, 6: Persévérer dans l'être ou dans son être. «Dieu est la Vie, la Vie est la force qui fait persévérer les êtres singuliers dans leur être»] La tendance de tout être à persévérer dans l'être, la lutte pour l'existence (Blondel, Action, 1893, p.29).Certains éléments du monde, les vivants, cherchent à persévérer dans leur être; ils s'efforcent de remonter le courant d'indifférence qui entraîne la matière (Maurois, Journal, 1946, p.14).
B. − [Le suj. désigne une chose] Continuer de manière durable. Synon. s'obstiner, persister.Les froids persévérèrent pendant une semaine encore (Verne, Île myst., 1874, p.323).Le Général le releva (...) le reconduisit jusqu'à sa porte en l'exhortant aux viriles vertus que la société chrétienne paraît avoir prises en haine, mais dont la tradition persévère (...) dans ces solitudes (Bloy, Désesp., 1886, p.144).Quand il [Néhémie] revint à Jérusalem, la 32eannée d'Artaxerxès, il constata que l'abus de ces mariages [mixtes] avait persévéré ainsi que d'autres, auxquels il mit bon ordre (Théol. cath.t.4, 11920, p.1005).
En partic. [Le suj. désigne une maladie] Lorsque, la rougeole terminée, la toux persévère avec douleur au poumon, il est essentiel de faire une saignée du bras (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.82).
[Avec compl. prép. dans] Les puissances vitales ne persévèrent pas seulement dans leur action motrice, avec le même degré d'énergie et de promptitude, mais (...) elles croissent encore graduellement et proportionnellement elles-mêmes, par l'effet immédiat de cette répétition ménagée, et de ce perfectionnement des fonctions (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t.2, 1808, p.351).Tout corps persévère dans le repos ou le mouvement tant qu'aucune force n'intervient (Bergson, Essai donn. imm., 1889, p.114).
Prononc. et Orth.: [pε ʀseveʀe], (il) persévère [pε ʀsevε:ʀ]. Ac. 1694 et 1718: persevérer; dep. 1740: -sé-. Étymol. et Hist.1. 1remoitié xiies. «continuer» verbe abs. (Psautier d'Oxford, 118, 91 ds T.-L.); 2. mil. xiies. «demeurer ferme et constant dans une résolution» perseverer que (Psautier de Cambridge, 118, 106, ibid.); fin xiies. perseverer en (Trad. de Anime conquerentis et rationis consolantis ds Romania t.5, p.283, 6); 1549 perseverer à + inf. (Est.); 3. 1342 «persister dans le bien» (Jean Bruyant, Le Chemin de Povreté et de Richesse ds Ménagier de Paris, éd. Sté Bibliophiles fr., II, 32). Empr. au lat. perseverare «continuer, poursuivre; persister». Fréq. abs. littér.: 318. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 328, b) 388; xxes.: a) 430, b) 603.