| PERSONNELLEMENT, adv. A. − D'une manière personnelle. Françoise à la cuisine parlait volontiers de saint Louis comme si elle l'avait personnellement connu (Proust, Swann, 1913, p.151).Ils ne veulent pas se désigner personnellement à l'hostilité d'un syndicat aussi formidable (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.147). B. − 1. Soi-même, en personne. Comme nous n'avons pas assisté personnellement à la création du monde, l'observation directe ne peut pas s'y appliquer, et nous ne pouvons nous en former une idée qu'en ayant recours à la méthode d'induction (Flammarion, Astron. pop., 1880, p.93).Le rapporteur général a eu l'occasion d'indiquer que l'assemblée pouvait toujours faire jouer la responsabilité individuelle d'un ministre en votant à son encontre une motion de blâme qui le vise personnellement (Vedel,Dr. constit.,1949, p.466).La reine Victoria s'intéressa personnellement à l'orfèvrerie, en tant que souveraine d'une nation où cet art était particulièrement à l'honneur (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p.15). 2. Quant à (+ pronom pers.).Personnellement je trouve à ce quartier de New-York moins de caractère qu'aux quartiers chinois de Los Angeles et de San Francisco (Morand, New-York, 1930, p.81).Je répugne personnellement à considérer les forces armées sous l'angle du maintien de l'ordre, conception qui fut fort à la mode il y a quelques années: il existe en France d'importantes forces de police dont c'est le rôle (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p.148). Prononc. et Orth.: [pε
ʀsɔnεlmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1216 personaument «en personne» (Anger, Trad. St Grégoire, 2822 ds T.-L.); 1304 personelment (doc. ds L. Gauthier, Les Lombards dans les deux Bourgognes, p.152); 2. 1765 personnellement gramm. (Encyclop. t.8, p.594b). Dér. de personnel*; suff. -ment2*. Dér. de personnel*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 794. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 971, b) 928; xxes.: a) 940, b) 1484. Bbg. Nilsson-Ehle (H.). Sur les adv. en -ment qui signifient «en qualité de..., à titre de...». Mél. Mélander (J.). Genève, 1977, pp.150-152. |