| PERSIENNE, subst. fém. Contrevent extérieur formé d'un châssis entre les montants duquel sont assemblées, parallèlement, des lamelles mobiles de bois, de métal ou de matière plastique, disposées en claire-voie et permettant ainsi de protéger une fenêtre du soleil ou de la pluie ou de régler la lumière tout en laissant pénétrer un peu d'air à l'intérieur. Persiennes simples, doubles; persiennes closes, fermées; persiennes de bois, de fer; lames des persiennes; entrebâiller, fermer, ouvrir, tirer les persiennes; observer, regarder derrière les persiennes. Brûlée au feu, coupée à la serpette, trempée de neige fondue ou d'eau renversée, elle trouvait le moyen d'avoir déjà vécu son meilleur temps d'indépendance avant que les plus matineux aient poussé leurs persiennes (Colette, Mais. Cl., 1922, p.212):. Les persiennes en menuiserie, si incommodes, si peu solides, qui demandent un entretien continuel et qui font sur une façade un si pitoyable effet, ont fait leur temps. On les a remplacées, depuis quelques années déjà, par des persiennes de tôle repliées en feuilles, dans l'épaisseur des tableaux...
Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.311. − P. anal. Paupières. Pour avoir toute seule aperçu «l'être en soi» à travers la persienne de mes cils et de mes paroles, elle m'aime d'un amour incompréhensible (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p.221). − P. métaph. Les dames (...) s'appliquent sur l'organe visuel cette main discrète, officieuse persienne qui permet de satisfaire la curiosité en ménageant la pudeur (Vidocq, Mém., t.4, 1828-29, p.141). − P. ext. Tout dispositif permettant de régler la quantité d'air ou l'intensité de la lumière. La nuit, à l'aide de petites lanternes pourvues d'un obturateur à persiennes comme celui de l'héliographe Leseurre et se mouvant au moyen d'une pédale, on peut échanger des signaux à 2 ou 3 km (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., 1899, p.269).La plupart d'entre eux [les wagons] consistent soit en des wagons couverts destinés aux transport des primeurs, dotés de dispositifs à persiennes situés sur les côtés de la caisse en vue d'améliorer la ventilation du chargement (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p.99). ♦ Rare, en appos. Portes persiennes. La nuit à Palma, la vie reflue lentement vers le quartier des cafés chantants, derrière le marché: des rues noires et silencieuses jusqu'au moment où l'on arrive devant des portes persiennes où filtrent la lumière et la musique (Camus, Env. et endr., 1937, p.105). Prononc. et Orth.: [pε
ʀsjεn]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1752 subst. fém. plur. «panneau extérieur à claire-voie qui sert à protéger une fenêtre» (Trév.). Fém. pris subst. de l'adj. persien (xives. Moamin et Ghatrif, Introd., 2, 257 ds T.-L.) 1614 cymeterre à la Persienne (Mém. Soc. Archéol-Lorraine, 1880, 301 ds IGLF); dér. de Perse, nom de pays, suff. -ien*. Fréq. abs. littér.: 484. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 368, b) 1103; xxes.: a) 643, b) 765. Bbg. Thomas (A.) Nouv. Essais, 1904, p.17. |