| PERS, PERSE, adj. Littéraire A.− D'une couleur où le bleu domine. Athéna, la déesse aux yeux pers; des yeux gris pers. On inventa des couleurs nationales; on prit le chaperon mi-partie de drap rouge et pers (bleu verdâtre) (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist.,t.4, 1831, p.173).Quatre robes, ma chère, quatre amours de robes qui me venaient de Londres, perdues à la douane. Si vous les aviez vues, c'est à en pleurer; il y en avait une perse et une puce: on ne fera jamais rien de pareil (Musset, Caprice,1840, 3, p.187).Une avenue enclose de peupliers géants était droite et fraîche sous un ciel pers (Adam, Enf. Aust.,1902, p.447). B. − [En parlant d'un bleu] Qui tire sur une autre couleur (le vert, le violet). Ciel fantasque, où, sur le fin bleu pers les nuages affairés couraient (Rolland, Âme ench.,t.2, 1925, p.120). Prononc. et Orth.: [pε:ʀ], fém. [pε
ʀs̥]. Homon. pair, paire, père, perd (de perdre) et perce (de percer). Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 «livide (en parlant du visage)» (Roland, éd. J. Bédier, 1979). Du b. lat. persus «de couleur jacinthe: violet, bleu foncé» (viiies., Gloses de Reichenau, éd. H. W. Klein-A. Labhardt, no584, t.1, p.85: Iacinctinas: persas). Selon J. Brüch ds Z. rom. Philol. t.39, p.211, persus serait dér. du nom de pays Persia «la Perse»: en effet, au témoignage de Pline [Hist. Nat. 11, 75-76], on utilisait des cocons importés d'Assyrie dans la fabrication des bombycinae vestes («vêtements de soie»); au lieu de «assyrien», on disait «persan», et il est possible que l'on ait appelé *persae vestes («vêtements persans») ces vêtements de soie, et si une certaine variété d'entre eux étaient teints en bleu foncé, l'adj. *persa, d'où un masc. *persus, en serait venu, par spécialisation d'empl., à désigner cette couleur (v. FEW t.8, 277). Fréq. abs. littér.: 26. Bbg. Brüch 1913, p.69. _Meier (H.). Ein Dunkles Farbwort. In: [Mél. Schalk (F.)]. Frankfurt, 1963, pp.101-110. _Vidos (B. E.). Mots créés, mots empruntés et curiosités lexicol. R. port. Filol. 1951, t.1, p.303. |