| PERNICIEUX, -EUSE, adj. A. − Pernicieux (à qqc., à qqn (vieilli), pour qqn).Synon. dangereux, malfaisant, mauvais, nocif, nuisible; anton. bénéfique, bienfaisant, salutaire. 1. Vieilli. Dangereux pour la santé, pour la vie. Le froid des champs est moins pernicieux que celui de Paris (Sand,Corresp.,1842, p.275).Les parties de l'Afrique centrale où existent des insectes pernicieux pour nos animaux de transport (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum.,1921, p.218). − MÉD. [Qualifie un subst. désignant une maladie] Dont l'évolution très grave, voire fatale, est due à sa nature même et non aux circonstances ou au terrain. Synon. malin.Fièvre pernicieuse; paludisme pernicieux. On admettra sans peine que les agents carcinogènes, goudron, rayons X, etc., déclenchent la pernicieuse mutation (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét.,1936, p.117).Les plaies (...) continuent de saigner goutte à goutte en de petites et pernicieuses hémorragies (Garcin,Guide vétér.,1944, p.76). ♦ Anémie* pernicieuse. 2. Littér. Qui cause un mal d'ordre moral ou social. Doctrine, idée, lecture pernicieuse; livre pernicieux. L'émulation, qui est bonne pour les hommes, est pernicieuse pour les femmes (Taine,Notes Paris,1867, p.79).La pernicieuse, la déplorable influence de Barrès (Gide,Journal,1930, p.971): . L'Académie (...) demandait que le projet de loi contre la presse fût amendé ou retiré comme pernicieux aux sciences, aux lettres et à la propagation des lumières.
Delécluze,Journal,1827, p.403. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Là est le danger. Là est le pernicieux (Péguy,Argent,1913, p.1207).V.équitable B 1 ex. de Cournot. 3. Rare. Qui cause de graves dommages à quelque chose. L'effet pernicieux de l'air sur les tableaux (Moreau-Vauthier,Peint.,1933, p.269). B. − Rare. [Qualifiant un subst. désignant une pers.] Qui exerce une action malfaisante. De pernicieux sophistes ont directement tenté de détruire radicalement cette admirable économie naturelle (Comte,Philos. posit.,t.4, 1839-42, p.62).Pour eux [des rabbins], un cabaliste n'était pas moins pernicieux que le plus cynique des Épicure (Tharaud,Rose de Sâron,1927, p.147). − Empl. subst. Quand ils m'ont fait venir, je croyais que c'était pour l'enterrer... Mais non, c'était pour m'interroger, les pernicieux (Malraux,Espoir,1937, p.503). Prononc. et Orth.: [pε
ʀnisjø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1314 pernicieus «grave (en parlant d'une lésion)» (H. de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, t.2, p.99, 1705); 1505 pernicieux «dangereux pour la santé» (Desdier Christol, Platine en françoys, 96 vob ds Mél. J. Séguy, p.76); 1810 fièvre pernicieuse (Capuron, Nouv. dict. de méd.); 2. a) 1370-72 pernicieus «qui cause du mal (en parlant d'une personne)» (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p.240, 71b); b) 1531 «qui cause le mal (en parlant d'une chose)» (Nouv. Coutumier Gén., éd. Bourdot de Richebourg, t.3, p.866). Empr. au lat. perniciosus «funeste, dangereux», dér. de pernicies «ruine, perte, fléau». Fréq. abs. littér.: 265. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 498, b) 333; xxes.: a) 310, b) 336. DÉR. Pernicieusement, adv.D'une manière pernicieuse. Pernicieusement inclinée, elle cueille avec nonchalance de grands iris couleur de la passion qui vont mourir dans sa corbeille (Bloy,Journal,1900, p.20).− [pε
ʀnisjøzmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. fin xives. [date du ms.] (J. Goulain, Trad. du Ration. de G. Durant, B.N. 437, fo14 rods Gdf. Compl.); de pernicieux, suff. -ment2*. |