| PERMÉABLE, adj. A. − Qui se laisse traverser par un fluide liquide ou gazeux, par un flux lumineux. Anton. imperméable.Bois perméable à l'eau; corps perméable à la lumière; paroi, terrain, sol perméable. Ces grès, très perméables, laissent filtrer les eaux (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr.,1908, p.189).Les cellules de l'épithélium intestinal sont perméables à certaines substances mais pas à d'autres (Camefort, Gama,Sc. nat.,1960, p.135): 1. La seconde zone offre, avec la première, un contraste absolu; c'est la Champagne pouilleuse, au sol crayeux, blanc, très perméable et par suite aride, peu fertile, couvert d'un maigre gazon.
Boule,Conf. géol.,1907, p.138. ♦ Rare. [Avec un compl. introd. par par] En même temps, elle ne présente pas de gonflement et se trouve donc facilement perméable par les liquides qui peuvent pénétrer par les intervalles interfibrillaires (Bérard, Gobilliard,Cuirs et peaux,1947, p.29). − P. anal. Qui se laisse facilement pénétrer, traverser. Anton. étanche, impénétrable.La ligne de démarcation [entre la zone libre et la zone occupée] devient chaque jour moins perméable (L'OEuvre, 18 janv. 1941). B. − Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'un domaine relié à l'humain] Qui se laisse pénétrer assez facilement par des idées, des sentiments, des influences extérieures. Synon. accessible, sensible, ouvert; anton. étranger, fermé, inaccessible, réfractaire.[Byron] avait une émotivité formidable: il était perméable à toutes les puissances qu'a la vie pour nous affecter (Barrès,Amori,1902, p.67).En si peu de jours, suis-je devenue perméable à tous les caprices de l'hiver méditerranéen (Colette,Entrave,1913, p.42).Ce sont tous les régimes politiques, surtout dans les périodes de crise, qui sont perméables à l'esprit ludique (Jeux et sports,1967, p.769): 2. ... le système gouvernemental français semble, par divers traits de son fonctionnement, se révéler perméable à l'action des intérêts organisés...
Meynaud,Groupes pression Fr.,1958, p.191. REM. Semi-perméable, adj.,phys. Qui laisse passer certains liquides ou certaines substances dissoutes ou en suspension, en en arrêtant d'autres (d'apr. Colas-Cab. 1968). C'est (...) l'emploi de parois semi-perméables qui a permis d'étudier la diffusion des corps en solution et de mesurer la force qui provoque cette diffusion (Gasnier,Dépôts métall.,1927, p.163). Prononc. et Orth.: [pε
ʀmeabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. a) 1556 «où le liquide peut pénétrer» (Le Blanc, Trad. de Cardan, fo256 ro); 1578 [date d'éd.] «qu'on peut traverser sans difficulté (en parlant d'une substance)» (Pontus de Tyard, Deux discours de la nature du monde et de ses parties, Le Premier Curieux, fo32 ro); b) 1583 «qui coule facilement (en parlant d'un liquide)» (Liébault, Agric. et maison rustique, livre 6, chap.22, fo343 ro); 2. 1755 «qui se laisse traverser par un fluide liquide ou gazeux» (Nollet, Leçons de Phys. exp., t.5, p.258). Empr. à deux reprises xvie, xviiies.) au lat. de basse époquepermeabilis «qui peut être traversé», dér. de permeare «passer à travers». Fréq. abs. littér.: 53. |