| PERCOLATEUR, subst. masc. Appareil à filtre servant à faire du café en grande quantité. Madame va rater son train, déclara le garçon magnanime. Je me permets de le dire à madame, qui veut qu'on lui fiche la paix. Il prit la monnaie éparse sur la table, et revint à pas lents vers le percolateur, en savourant sa juste revanche (Bernanos, Crime,1935, p. 867).Ils s'assirent à une table dans l'intérieur du café déserté; le percolateur sifflait au dessus de la tête de la caissière (Nizan, Conspir.,1938, p. 13):Il faisait donc passer goutte à goutte son eau bouillante à travers une couche épaisse de moka en poudre (...). « Nous ferions bien d'acheter un percolateur, dit-il tout à coup. Ce filtre antique et solennel n'est plus à la hauteur de la civilisation... »
Verne, 500 millions,1879, p. 24. − P. anal., rare. Autocuiseur. À la cuisine, où des légumes cuisaient à la vapeur dans des percolateurs, on préparait d'excellents gâteaux pour le thé (Morand, New-York,1930, p. 94). − CHIM. ,,Appareil servant à la lixiviation`` (Méd. Biol. t. 3 1972). REM. Perco, subst. masc.Abrév. de percolateur. Le « perco » rayonne comme un phare. Dans ses flancs, l'eau bouillonne, une vapeur embaumée s'en échappe. Tout est prêt. Les locataires partiront au travail avec un bon « jus » dans le ventre (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 47).P. méton., arg. milit. Bruit, renseignement, potin qui circule autour du percolateur, à l'occasion de la distribution du café. Synon. racontard, bouteillon.« Un perco, c'est-à-dire un tuyau », (...) glisser un perco, balancer un perco. Livrer un renseignement : « le cuistot, en apportant le jus, nous a glissé un perco en douce » (Esn.Poilu1919, p. 403). Prononc. et Orth. : [pε
ʀkɔlatœ:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1856 (Petit journal pour rire, no39 ds R. Philol. fr. t. 45, p. 31). Dér. sav. du lat. percolare « filtrer, passer »; suff. -eur2*. (cf. l'angl. percolator, 1842 ds NED). Bbg. Quem. DDL t. 23. − Weil (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, p. 31. |