| PERCEPTIBLE, adj. I. A.− Qui peut être perçu par les sens. Synon. audible, percevable (vieilli), sensible, visible; anton. imperceptible.Perceptible à l'œil, à l'oreille; bruit à peine perceptible. Un tremblement à peine perceptible agita la lèvre inférieure (Martin du G., Thib.,Mort père, 1929, p. 1272).Un cri roula des bois et des plaines qui descendaient sur Brihuega, perceptible malgré le bombardement qui venait de reprendre (Malraux, Espoir,1937, p. 839): 1. Un peu plus de brusquerie dans son geste, un certain accent plus vibrant dans sa voix, c'était le seul signe perceptible qui trahit le tremblement intérieur, s'il tremblait au fond du cœur, ce dont je doute.
Fromentin, Dominique,1863, p. 92. B.− Qui peut être saisi, compris par l'esprit. Une vérité apparaît, confuse encore et enveloppée, mais déjà perceptible, à savoir : qu'il y a beaucoup de façons légitimes, bien que contradictoires, de rêver le rêve de la vie (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 102).Ils avaient l'air d'écouter, au delà des phrases ainsi jetées du bout des lèvres, d'autres phrases dont le sens était perceptible pour eux seuls (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 166): 2. Le paysage des montagnes lui devenait un prétexte pour m'expliquer les révolutions de la terre. Il passait de là, sans efforts, avec une clarté de parole qui me rendait de telles idées perceptibles, à l'hypothèse de Laplace sur la nébuleuse...
Bourget, Disciple,1889, p. 72. II.− Vx. Qui peut être perçu, recouvré. Synon. percevable (dér. s.v. percevoir), recouvrable. (Dict. xixeet xxes.). REM. Perceptiblement, adv.De manière perceptible. Synon. usuel sensiblement; anton. imperceptiblement.Pauvre enfant! soupira-t-elle. Et Azarius tressaillit perceptiblement (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 429). Prononc. et Orth. : [pε
ʀsεptibl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1486 [date de l'éd.] « qui peut être saisi par les sens » (Corbichon, Propr. des choses. XIX, 40 ds Gdf. Compl.); 2. 1611 « qui peut être perçu (d'impôt...) » (Cotgr.). Empr. au b. lat. perceptibilis « qui peut être compris, perçu », dér. de perceptum, supin de percipere, v. percevoir. Fréq. abs. littér. : 348. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 189, b) 174; xxes. : a) 431, b) 965. DÉR. Perceptibilité, subst. fém.État, qualité de ce qui est perceptible par les sens. Anton. imperceptibilité.Quand un penseur surgit qui annonça une doctrine d'évolution, où le progrès de la matière vers la perceptibilité serait retracé en même temps que la marche de l'esprit vers la rationalité (...), vers lui se tournèrent tous les regards (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 362).Certains microbes (...) se trouvent au seuil de la perceptibilité microscopique (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 21).Phonét. ,,Faculté, pour un son, d'impressionner le système auditif`` (Mounin 1974). La perceptibilité n'est pas nécessairement proportionnelle à l'intensité; en effet, deux sons également intenses peuvent ne pas être également perceptibles (Mounin 1974).− [pε
ʀsεptibilite]. Att. ds Ac. dep. 1798. − 1reattest. 1760 (Ch. Bonnet, Essai analytique sur les facultés de l'ame, chap. XIV, p. 146); de perceptible, suff. -(i)té*; cf. lat. médiév. perceptibilitas, ca 1270 ds Latham. |