| * Dans l'article "PENDRE,, verbe" PENDRE, verbe I. − Empl. trans. et pronom. A. − Qqn pend qqc., qqn (à, sur qqc.) 1. [Le compl. d'obj. dir. (premier) désigne un inanimé concr., un animal (mort), plus rarement une pers.] Accrocher, fixer par le haut ou par un point seulement, à distance du sol ou d'un support, la partie inférieure restant libre. Synon. accrocher, suspendre.Ma capote! Tenez... pendez ma robe de chambre derrière la porte (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p.101).Cette nuit, je regardais, de mon lit, mon pauvre caleçon de laine blanche pendu à la clef de mon armoire à glace (Guitry,Veilleur, 1911, ii, p.14).V. croc ex. 1: 1. Ses yeux [d'un paralysé] se sont fixés, une fois pour toutes, sur le mur, en face du lit, à l'endroit où l'on a pendu le calendrier des postes.
Giono,Colline, 1929, p.39. − [Sans compl. second] Je l'ai surpris, un jour, grimpé sur une échelle, en train de pendre un cadre (Duhamel,Terre promise, 1934, p.178). − Pendre la crémaillère*. − Pendre au croc*. SYNT. Pendre un vêtement à un clou, au porte-manteau, à une patère; pendre un cadre au mur, un jambon au plafond, du linge aux fenêtres, sur une corde, sur un fil; pendre qqn, un animal les pieds en bas; être pendu la tête en bas. 2. En partic. [L'obj. désigne une pers.] Mettre à mort en suspendant par le cou au moyen d'une corde. Pendre un condamné à un gibet, à une potence; pendre des voleurs. Il les faisait pendre par son bourreau ou les pendait lui-même à un grand arbre (Barante,Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.346).Sa sentence, rédigée selon les vieilles formes anglaises, (...) déclare qu'il sera pendu par le cou jusqu'à ce que mort s'ensuive (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p.776): 2. On a pendu ce monsieur pour je ne sais quel crime, mais comme il était de bonne maison, au lieu de le pendre avec une vulgaire corde de chanvre, on s'est servi d'une corde de soie.
Green,Journal, 1944, p.146. − Avec valeur factitive. Faire pendre, condamner à la pendaison. Il approuve hautement le comité de vigilance de la Nouvelle-Orléans qui en 1890 pendit, «à la grande satisfaction de tous les honnêtes gens», des maffiosi acquittés par le jury (Sorel,Réflex. violence, 1908, p.272). ♦ Absol. Infliger le supplice de la pendaison. Pendre et étrangler; être condamné à être pendu. V. gibet ex. de Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p.248. − Être pendu haut et court. V. haut1II A 1 a. − Être pendu en effigie*. − Loc. verb. et expr. fam., p.hyperb. ♦ Il ne vaut pas la corde* pour le pendre. ♦ Dire pis que pendre de qqn. V. pis1. ♦ Aller se faire pendre ailleurs. [Surtout à l'impér. ou au subj., en parlant de qqn dont on a à se plaindre mais qu'on ne tient pas à punir soi-même] Je veillerai à votre départ, bandit, et je vous compterai à ce moment-là vingt mille francs. Allez vous faire pendre ailleurs! (Hugo,Misér., t.2, 1862, p.723).Tu vas tout m'avouer: je te donnerai mille roubles et tu iras te faire pendre ailleurs (G. Leroux,Roul. tsar, 1912, p.77). ♦ Allez vous faire pendre! Allez-vous en immédiatement, vous m'agacez! Vézinet [sourd]: Savez-vous où l'on met le tire-bottes? Nonancourt, furieux: Dans la cave... Allez vous faire pendre! (Labiche,Chapeau paille Ital., 1851, iv, 6, p.94). ♦ Que je sois pendu si, je veux être pendu si, (je veux) qu'on me pende si + ind. [Dans la lang. parlée, pour nier énergiquement une éventualité] Synon. au/du diable si...! (v. diable1).Je veux être pendu si j'y comprends qqc. Je ne sais ce que j'ai dit; mais je veux être pendue si j'ai pu vouloir dire autre chose (Sand,Corresp., 1852, p.326).Que je sois pendu si je reviens jamais dans votre maison (Flaub.,Bouvard, t.1, 1880, p.74). ♦ Autant, mieux vaudrait être pendu (que de + inf.); j'aimerais mieux être pendu. Tout plutôt que cela, tout plutôt que de. Autant et mieux, ma foi, vaudrait être pendu Que rester enfoui dans ce pays perdu (Gautier,Prem. poés., 1830-45, p.148).Le Vice-roi: Tu verras comme c'est intéressant de l'apprendre. Almagro: J'aime mieux être pendu (Claudel,Soulier, 1929, 3ejournée, 3, p.789). B. − 1. Empl. pronom. a) Qqn se pend.Se suicider par pendaison. Se pendre par désespoir; aller se pendre; se pendre dans sa cellule. Un homme seul comme un fou Voudrait se pendre dans sa cave (Jouve,Trag., 1922, p.15).Ils sont là (...) ceux qui sont morts dans la misère et ceux qui se sont pendus parce que tu les ruinais (Sartre,Mouches, 1943, ii, tabl. 1, 2, p.47): 3. bibiane: Dis-lui qu'elle ne l'épouse pas, ou je me tuerai! Je me pendrai dans le grenier où on étend le linge; je me couperai la langue avec les ciseaux, comme on fait aux pigeons.
Claudel,Violaine, 1892, I, p.503. − P. hyperb., expr. fam. ♦ Il y a de quoi se pendre. C'est désespérant, exaspérant. Nous venons (...) d'avoir une discussion de trois heures à propos de cinq pages. J'ai fini par me rendre à ses raisons. Mais quelle galère! J'en perds la tête, il y a de quoi se pendre (Flaub.,Corresp., 1853, p.279). ♦ Il aurait mieux fait d'aller se pendre. Il a commis une faute grave, une erreur importante. Il dut attendre près de deux heures. Ça lui rappela le samedi où il était venu décider le partage: (...) ce samedi-là, il aurait mieux fait d'aller se pendre (Zola,Terre, 1887, p.333). ♦ Mieux vaudrait se pendre que de + inf.; je me serais pendu plutôt que de + inf. Tout plutôt que. Quand notre bonheur ne dépend plus de nous, mais du caprice d'une femme, alors tout est perdu; mieux vaudrait se pendre, que d'entrer dans une pareille galère! (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz, 1864, p.108).Je me serais pendu plutôt que d'écrire un vaudeville, non par mépris de la vie, mais à cause que je ne saurais rien inventer de divertissant (A. France,Bonnard, 1881, p.496). b) Qqn se pend à qqc., (fam.) après qqc.
α) Se tenir, s'accrocher à quelque chose, en laissant ses jambes suspendues en l'air sans toucher terre. Synon. se suspendre.Se pendre à une branche, à des anneaux, à une barre fixe, à un trapèze; se pendre par les mains, par les pieds. Depuis quelques jours, il avait imaginé (...) de se pendre après la cloche qui était le signal du déjeuner, du dîner et du souper des élèves (Champfl.,Souffr. profess. Delteil, 1853, p.46).Nous aurons comme les babouins une queue pour nous pendre aux arbres (A. France,Pt Pierre, 1918, p.247): 4. ... la première fois qu'il s'accrocha machinalement à la corde des tours, et qu'il s'y pendit, et qu'il mit la cloche en branle, cela fit à Claude, son père adoptif, l'effet d'un enfant dont la langue se délie et qui commence à parler.
Hugo,N.-D. Paris, 1832, p.177.
β) P. hyperb., fam. − Se pendre à, (fam.) après + subst. désignant une pers. ou une partie du corps ou un vêtement. ♦ S'agripper à. Sylvinet revint se pendre aux jupons de sa mère comme un petit enfant (Sand,Pte Fad., 1849, p.38).Puis elle revenait et se pendait à mon épaule, lasse, caressante (Zola,Nouv. contes Ninon, 1874, p.36).Se pendre au cou* de qqn. ♦ Suivre de près et constamment. Synon. ne pas quitter d'une semelle*, être toujours sur les talons* de.Quelques-uns s'étaient improvisés ses officiers et se pendaient après lui en faisant des contorsions (Barrès,Cahiers, t.10, 1913, p.21).Se pendre aux basques de qqn. V. basque1. − Se pendre à la sonnette, au téléphone (de qqn). Sonner avec insistance, de manière répétée, chez quelqu'un; lui téléphoner sans cesse. Depuis quinze jours, les directeurs se pendent à la sonnette de la prestigieuse Martha (Vogué,Morts, 1899, p.177). 2. À la forme passive, p.hyperb., fam. a) Qqn est pendu à, après qqn/qqc. − Être agrippé à. Synon. être suspendu à.Sa petite fille était pendue à son cou, assise sur son bras, comme on représente la sainte Vierge portant l'enfant Jésus (Lamart.,Tailleur pierre, 1851, p.546).J'ai du roulis dans les jambes, −disait Giroust, pendu à Charles et tirant sur son bras à chaque enjambée (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p.64).Je trouve le petit en train de pleurer, pendu au cou de ma mère qui essayait de le consoler (Aymé,Jument, 1933, p.58). ♦ Être pendu aux lèvres de qqn (au fig.). Synon. de être suspendu aux lèvres* de qqn.Dominique se remit à rire, tellement il avait conscience de les étonner (...) tous les parents inconnus qu'il trouvait là, qu'il voyait pendus à ses lèvres (Zola,Fécondité, 1899, p.738). − P. anal. Suivre de près et constamment. Il y avait deux petits enfants de quatre à six ans qui allaient et venaient à travers la maison, pendus à son tablier (Lamart.,op.cit., p.529).Ils étaient pendus après mes jupes, et aujourd'hui les voilà qui claquent, qui mendient, qui posent tous pour le désespoir (Zola,Nana, 1880, p.1469). b) Être pendu à la sonnette de qqn, être pendu au téléphone. Sonner avec insistance et au fig. faire des visites fréquentes; téléphoner longtemps ou très fréquemment. Mais le surlendemain, elle était pendue à la sonnette du poète (Goncourt,Journal, 1896, p.979).Regarde le petit Scali là-haut, il est pendu à son téléphone (Malraux,Espoir, 1937, p.477).Lui, il s'occupe de futilités graves, paresse opiniâtrement, toujours pendu au téléphone (Arnoux,Paris, 1939, p.47). II. − Empl. intrans. Qqc. pend (à, après, sur qqc.).[Le suj. désigne une chose concr., une partie du corps, plus rarement un corps d'animal ou de pers.] A. − [Corresp.à supra I A 1] 1. Être accroché par le haut ou par un point seulement, la partie inférieure restant libre, à distance du sol ou d'un support. Synon. être suspendu.Une caisse après laquelle pendaient les clefs et qui était ouverte (Ponson du Terr.,Rocambole, t.1, 1859, p.690).La cuvette posait sur un linge propre, et plusieurs serviettes immaculées pendaient à l'essuie-main (Martin du G.,Thib., Pénitenc., 1922, p.692). − [Sans compl. second] Au-dessus de la porte d'entrée pend une croix de bois rond (Guèvremont,Survenant, 1945, p.158). SYNT. Jambon qui pend, lustres qui pendent au plafond; morceau de viande qui pend à un croc, à un crochet; linge qui pend aux fenêtres, sur un fil; feuille, fruit qui pend à une branche; auberge où pend une enseigne; chaîne où pend une médaille; ceinture où pend une arme, une bourse, des clefs; sac, vêtement qui pend à un clou, à une patère, au porte-manteau; bijoux qui pendent aux oreilles de qqn; qqc. pend au bout de, le long de qqc., aux arbres, aux branches, aux fenêtres, aux murs, aux poutres. 2. En partic. a) [Le suj. désigne une chose longue et souple] Retomber librement, mollement. Synon. baller, flotter, tomber, être pendant.Volant qui pend à, (fam.) après un rideau. Une femme pâle (...) avec (...) de grandes boucles noires qui pendaient le long de ses joues, comme deux oreilles de chien (Flaub.,Éduc. sent., t.1, 1869, p.92): 5. Sur la chaise (...), Edmond et Léonard ont posé leurs cartables, deux sacs (...) qui laissent voir le carton aux coutures; les courroies lâches pendent le long des pieds de la chaise...
Genevoix,Raboliot, 1925, p.233. b) [Le suj. désigne un membre du corps] Retomber souplement ou rigidement. Laisser pendre ses bras (...) le long du corps, ses mains hors du lit, sa tête en arrière; bras, mains, jambes qui pendent. Il avait pris le poignet de Thérèse, qui pendait le long de sa jupe, et le couvrait de baisers (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p.663). c) [Le suj. désigne une pers., une viande] Être suspendu. Puis elle supplia frère Isambart d'aller (...) chercher une croix (...) et de la tenir dressée devant elle, afin que la croix où Dieu pendit fût (...) offerte à sa vue (A. France,J. d'Arc, t.2, 1908, p.395).Du bois mort géométriquement équarri où pend un cadavre (S. Weil,Pesanteur, 1943, p.93).V. gibet ex. de Sardou et de Hugo, Fin Satan, 1885, p.884. B. − Parfois péj. 1. [Le suj. désigne un (ou une partie de) vêtement] Descendre trop bas, tomber de manière peu esthétique. Synon. (fam.) pendiller, pendouiller; traîner.Jupe, fil, ourlet qui pend; manteau qui pend jusqu'à terre. Ses chaussettes lui pendaient toujours sur les chevilles (Flaub.,Bouvard, t.2, 1880, p.160).Elle traîne des savates poisseuses et des jupons qui pendent par derrière, miséreux (Colette,Music-hall, 1913, p.200): 6. Devant la porte de l'autre cassine, en face, était assis un enfant de trois ans, tout nu, sauf un lambeau de chemise qui lui pendait des épaules sur les cuisses...
Erckm.-Chatr.,Ami Fritz, 1864, p.115. 2. [Le suj. désigne une partie du corps normalement ferme] Être flasque et tombant. Synon. s'affaisser, balloter, retomber.Seins, mamelles qui pendent. Sa face dont les chairs pendaient molles et grimaçantes (Zola,Th. Raquin, 1867, p.178).La chair dévalait de chaque côté du nez et pendait en bajoues (Arland,Ordre, 1929, p.356): 7. Les joues, que retient mal la saillie des pommettes, pendent vers le cou, font au niveau des mâchoires deux poches qui élargissent le bas de la figure...
Bernanos,M. Ouine, 1943, p.1540. 3. [Le suj. désigne la langue ou un liquide] Sortir en descendant. Avoir la langue qui pend, la goutte qui pend au nez. Il a la tête trouée. Un long fil de bave et de sang pend de sa bouche (Giono,Gd troupeau, 1931, p.246).Ma mère, la langue lui pendait tellement qu'elle avait du mal à tirer sa quille (Céline,Mort à crédit, 1936, p.150). − Au fig., fam. Ça me/te/lui etc. pend au nez, au bout du nez*. C. − 1. Vx ou littér. Qqc. pend sur qqc./qqn.Être suspendu au-dessus de; surplomber de façon instable ou menaçante. Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux (Lamart.,Médit., 1820, p.140). 2. Au fig. Complices de la foudre qu'elles alimentent, la ruine et la mort y pendent sur toutes les têtes (Dusaulx,Voy. Barège, t.2, 1796, p.130).Deux grands problèmes pendent sur le monde: la guerre doit disparaître et la conquête doit continuer (Hugo,Nap. le Pt, 1852, p.145). 3. a) Vx. Être en instance, en jugement. Trois procès, dont un déjà gagné par Rigou, pendaient au tribunal de La Ville-aux-Fayes, entre le général et l'ex-moine (Balzac,Paysans, 1844, p.152). b) Au fig., littér., rare. Rester en suspens, inachevé. La chose est d'ailleurs commencée, elle pend interrompue, attendant qui la fasse achever (Verlaine,Corresp., t.3, 1887, p.189).L'Ode aux Muses, (...) commencée en 1900, pendit longtemps interrompue. Il [Claudel] ne savait «comment la finir» (Gide,Journal, 1905, p.190). 4. Littér., rare. Pendre à. Dépendre de. Vertueuse à ce point? Mais pour ton héritage Nous laisses-tu toujours pendre à son arbitrage? Clinias: Ce qu'elle ordonnera sera bien ordonné (Augier,Ciguë, 1844, p.50). REM. Penderet, subst. masc. et adj.,vx. (Arbre) penderet. (Arbre) servant de potence, de gibet. À l'écart (...), un vieux poirier se dresse, âgé peut-être de trois cents ans, et que j'ai lieu de prendre pour un «arbre penderet». Ils commencent à se faire très rares, ces arbres, choisis pour servir de gibet parmi les poiriers sauvages les plus robustes (Barrès,Colline insp., 1913, p.281). Prononc. et Orth.: [pɑ
̃:dʀ
̥], (il) pend [pɑ
̃]. Homon. (il) pend, pan, paon. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. 1. Fin xes. intrans. «être fixé par le haut» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 327: cortine pend); 2. 1121-34 expr. pendre devant le nez «pendre au nez» (cf. nez); 3. 1172-90 «retomber; descendre trop bas» (Chr. de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 6917: larges oroilles et pandanz); 4. ca 1265 «être en instance» (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 58, 3: tien ta sentence pendant). B. 1. a) fin xes. trans. «crucifier» (Passion, éd. citée, 283); b) ca 1050 «fixer par le haut» (Alexis, éd. Chr. Storey, 144); 2. ca 1100 «mettre à mort en suspendant par le cou» (Roland, éd. J. Bédier, 3953); 3. 1565 fig. (être) pendu aux oreilles de qqn «lui parler sans cesse, avec insistance» (Ronsard, Les nues, 233 ds OEuvres complètes, éd. P. Laumonier, t.13, p.277); 1686 être pendu à «être très attentif à» (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t.3, p.247: on est pendu à la force et à la justesse de ses discours); 1690 être pendu au cou de qqn (Fur.). C. 1. Début xiies. pronom. «se suicider par pendaison» (St Brandan, éd. E. G. R. Waters, 1274); 2. ca 1210 «se suspendre, s'accrocher» (Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, 290 ds T.-L., 627, 29); 3. 1553 fig. se pendre au cou de qqn (O. de Magny, Amours, 151: A ton coul [...] Je me pandray); 1800 fig. se pendre à la sonnette de qqn (Mmede Genlis, Les mères rivales, t.1, p.50 ds Pougens cité par Littré: la maréchale se pendit aux sonnettes). Du lat. pop. *pendĕre, lat. class. pendēre «être suspendu, être pendant, flasque; être suspendu (au fig.), attentif; dépendre de; être en suspens, indécis, incertain». Fréq. abs. littér.: 2775. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3423, b) 5691; xxes.: a) 4410, b) 3177. DÉR. 1. Pendeur, subst. masc.a) Rare. Homme qui condamne à la pendaison un grand nombre de personnes; bourreau. Il entonna: Si l'on pendoit tous les voleurs Qui volent sur la terre, Il resteroit moins de pendeurs Que de vin dans mon verre (Balzac,Annette, t.1, 1824, p.168).C'était ce sauvage maréchal de Candale, ce pendeur, ce brûleur, ce bourreau, qui avait commandé la charge de Cérisoles (Bourget,Pastels, 1889, p.148).Un tsar que les socialistes français n'appellent plus autrement que (...) pendeur et déportateur (Lénine,Que faire?[trad.], 1933, p.416).b) Mar. ,,Synonyme peu usité de pantoire`` (Gruss 1978). [La] vergue [de hunier fixe] (...) est soutenue par une jambe de force appelée pendeur, reposant à sa partie inférieure dans une crapaudine (Galopin,Lang. mar., 1925, p.62).c) Pêche mar. Ouvrier qui suspend les harengs à fumer. (Ds Baudr. Pêches 1827). − [pɑ
̃doe:ʀ]. Att. ds Ac. 1878. − 1resattest. a) fin xiiies. pendeur «bourreau, celui qui pend» (Hystoire Job, éd. J. Gildea, 1807), b) 1573 mar. penteur «sorte de cordage» (Dupuys), 1677 pendeur (F. Dassié, Archit. navale, p.86 ds Fr. mod. t.26, p.55); de pendre, suff. -eur2*; au sens b cf. pantoire. 2. Pendoir, subst. masc.,bouch., charcut. Corde ou crochet servant à suspendre la viande. Synon. croc, esse. (Dict.xixeet xxes.);p.méton. ,,Lieu où l'on accroche (où l'on pend) les carcasses des porcs en vue de la vente`` (Chaud. 1970). − [pɑ
̃dwa:ʀ]. − 1resattest.a) 1272 pentoir «lieu où l'on pend les draps pour les faire sécher» (Livre rouge, t.I, fo10 vo, Arch. de la ville d'Eu ds Gdf., s.v. pendoir), b) 1294 pendoir «objet servant à porter des clefs» (Deshaisnes, Doc. hist. art Flandres, t.1, p.83: pendoir de clef), c) α) 1419 pendouer «ce qui sert à suspendre un animal qu'on veut dépouiller» ([Arch. nat.] JJ 172, p[ièce] 9 ds La Curne: un pendouer à pendre bestes),
β) 1680 pendoir (Rich.: Pendoir [...] C'est un morceau de corde pour pendre le lard); de pendre, suff. -oir*; cf. le lat. médiév. penditorium «perche à laquelle on pend les draps pour les faire sécher» (1182 Charte de commune accordée par Philippe-Auguste à la ville de Beauvais ds Ordonnances des Rois de France, t.7, p.624, § 14). BBG. −Quem. DDL t.13. _Thomas (A.) Nouv. Essais, p.29. |