| PENDABLE, adj. A. − Vieux 1. Qui est passible de la pendaison. Criminel pendable. Cet homme est pendable (Ac.).On peut aimer le jeu, on n'est pas pendable pour cela! mais encore ne faut-il pas en faire le but principal de la vie! (Barrière, Capendu, Faux bonsh., 1856, iii, 16, p.122).Tout le monde ici mérite la hart, et notre B. Labre, Mérodack, vient de s'avouer pendable (Péladan, Vice supr., 1884, p.184). 2. [En parlant d'un crime, d'un délit] Dont l'auteur est passible de la pendaison. Le vol domestique était un cas pendable (Ac.).Celui-là demande le divorce, celui-ci veut l'abolition de l'hérédité (...); un tiers réclame les biens en commun, la polygamie, cas pendable (Musset, Lettres Dupuis Cotonet, 1836, p.599): . Mais dès qu'il s'agit, dans leurs intentions littéraires, d'un adultère, cela devient une affaire de tous les diables et comme si le cas était pendable au premier chef.
Sainte-Beuve, Cahiers, 1869, p.133. B. − P. hyperb., fam. 1. a) Cas pendable. Action coupable. La Thorillière: Dire qu'on chante faux! Brécourt: Oh! c'est un cas pendable, Mesdames, n'est-ce pas? (Bayard, Molière, 1824, 3, p.43).[Souvent en cont. nég.] En supposant, pour mettre les choses au pis, que tu aies... démantibulé le piano... le cas ne serait pas pendable (Courteline, Ronds-de-cuir, Homme qui boit, 1890, p.220). b) Tour pendable. Mauvais tour, méchante farce. Elle [la jalousie] prémédite des tours Pendables sous un air charmant (Verlaine, Poèmes div., 1896, p.179).Le tour pendable que la perfide osa jouer à l'infortuné béjaune en lui communiquant, par l'entremise d'Alessandro, la nouvelle aussi cruelle que fausse de sa mort (Milosz, Amour. init., 1910, p.107). 2. [En parlant d'une pers.] Insupportable, qui fait de mauvais tours. Garnement pendable. (Dict.xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [pɑ
̃dabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1283 pendable «qui mérite d'être pendu» (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, chap. XXX, § 935); 2. a) 1542 cas pendable (Mystère de la Passion, fo189d, éd. 1542 ds Gdf. Compl.); 1666 p.exagér. «action coupable» (Molière, Misanthrope, I, 1: Je ne vois pas, pour moy, que le cas soit pendable); b) 1750 tour pendable (J. L. Fougeret de Monbron, Le Cosmopolite, p.138). Dér. de pendre*; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 21. |