| PECCADILLE, subst. fém. A. − Péché véniel, sans gravité. S'accuser d'une peccadille. [Les révérends pères Jésuites] avaient même trouvé moyen d'atténuer ses peccadilles, car leur morale est facile et complaisante (Sue, Juif errant, 1844-45, p.262).Je n'ai connu personne qui fût plus que toi sereinement injuste. Dieu sait de quelles peccadilles tu te confessais! (Mauriac, Noeud vip., 1932, p.141). B. − P. ext. Faute légère (et excusable). Synon. erreur, manquement, légèreté, bavure.Légère, simple peccadille; peccadille de jeunesse; se reprocher une peccadille; être puni pour une peccadille. Elle ne semblait pas entendre et trouvait toujours moyen d'excuser en elle-même les peccadilles de ses amis (Gyp,Raté,1891,p.27).Il menaçait de toutes les foudres infernales, pour la moindre peccadille, les écolières qu'il faisait comparaître devant lui, leur lisant, pour les terroriser, avec la voix d'un lion, des passages de l'Apocalypse (Jammes, Mém., 1921, p.160). Prononc. et Orth.: [pekadij], [pε-]. Martinet-Walter 1973 [pe-], [pε-] (12/5). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Masc. 1559 pecadille «petit péché, faute sans gravité» (Marguerite de Navarre, L'Heptaméron, Nouvelle 51, éd. M. François, p.331). B. Fém. 1606 peccatille «id.» (Hist. maccaronique de Merlin Coccaie [trad. de l'ouvrage ital. de Folengo], 1. XXII (II, 226) ds Hug.); 1611 peccadille (Cotgr.). Empr. à l'esp pecadillo, masc., dimin. de pecado «péché», du lat. peccatum, v. péché. La forme pecadille a été refaite en peccadille d'apr. le lat. peccatum et le changement de genre s'explique par l'infl. du suff. -ille, formateur de subst. féminins. Fréq. abs. littér.: 88. Bbg. Rupp. 1915, p.89. _Spitzer (L.). Z. fr. Spr. Lit. 1917, t.44, p.220. _Wind 1928, p.97, 177. |