| PAUME, subst. fém. A. − Le dedans de la main, entre le poignet et la base des doigts. Le creux de la paume; les paumes sanglantes; la paume moite; claquer, tendre les paumes. Des cheveux blancs s'éparpillaient autour de sa figure, et, adossé contre l'arbre, les paumes ouvertes, il dormait en plein soleil, d'une façon majestueuse (Flaub., Bouvard, t.2, 1880, p.77).Il appliqua sur la blessure la paume de sa main droite pour empêcher le sang de couler, mais le sang giclait sous la paume (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p.150): . Cette main de plâtre [de Chopin], il la regarde attentivement, la retourne, regrette qu'on ne voie pas de lignes dans la paume, admire l'extrême finesse des doigts et la vigueur de l'attache...
Green, Journal, 1948, p.168. ♦ MÉTROL. Ancienne mesure, égale à la largeur de la paume d'une main, destinée à fixer la longueur des tiges de lin ou de chanvre (d'apr. Fén. 1970). ♦ CHARPENT. Coupe oblique exécutée à l'extrémité d'un chevron ou d'une panne permettant l'assemblage de pièces se croisant à angle droit ou dans le prolongement l'une de l'autre. Paume carrée, grasse; l'enture en paume. (Ds Chabat 1881). B. − Jeu, sport qui consistait à se renvoyer une balle avec une batte ou une raquette de part et d'autre d'un filet et suivant des règles précises dans un lieu aménagé à cet effet. Longue paume (en plein air); courte paume (en lieu clos). Conformément à ces paroles, il sautille sur la masse du rocher d'une pente à l'autre, comme saute une balle au jeu de paume (Nerval, Sec. Faust, 1840, p.257).Et moi, s'il le faut, je me remettrai à jouer à la paume et à lancer le disque avec toute cette populace; c'est un moyen de lui plaire (Dumas père, Catilina, 1848, i, 4, p.37).Une fois le duc était au bain, une autre fois à la messe, un jour au jeu de paume, un autre jour avec du monde (A. Daudet, Pt Chose, 1868, p.170). − P. méton. ♦ (Salle de) jeu de paume. Local couvert où se pratiquait la courte paume. P. all. hist. Le serment du Jeu de Paume. V. jeu I C 1 ex. de Marat. ♦ La balle de paume ou simplement la paume. [La chatte] bondit à cette fenêtre comme une paume, comme une balle qu'on lance (Loti, Livre de la pitié, 1891, p.124). REM. Paumée, subst. fém.a) Synon. de paume (supra).b) Vx. Engagement conclu par des contractants qui se frappent la paume de la main. Lorsque tout est réglé, les deux pères se frappent dans la main, c'est la «paumée» qui engage respectivement et irrémédiablement les deux familles (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p.24). Prononc. et Orth.: [po:m]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.A. 1. Ca 1050 palme «le dedans de la main» (Alexis, éd. C. Storey, 424); 1160-74 paume (Wace, Rou, éd. H. Andresen, III, 2043); 2. ca 1170 «mesure de longueur» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, 1999 ds T.-L.). B. 1535 techn. «coupe oblique que l'on fait au bout d'un chevron ou d'une panne pour la joindre à un autre» (Cout. de Moyenville, Nouv. cout. gén., I, 447 ds Gdf.). C. 1. 1355 jeu de la paume (Arch. nat. KK 8, fol. 209 ds Gay); 1373 jouer à la paume (B. Prost, Inv. mob. Duc Bourgogne, I, 344); 2. 1552 jeu de paume «lieu où l'on joue à la paume» (Est.); 3. 1585 (jouer à la) longue paume (Noël Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 165); 1680 jouer à la courte paume (Rich.). Du lat. palma «paume, creux de la main». Le jeu de paume est ainsi nommé parce qu'il se jouait primitivement avec la paume de la main. Fréq. abs. littér.: 717. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 403, b) 746; xxes.: a) 890, b) 1769. |