| PATER1, subst. masc. inv. A. − [Avec une majuscule] Prière fondamentale des chrétiens des différentes Églises, enseignée par le Christ lui-même et qui commence par les mots Notre Père, en latin Pater Noster. Synon. Notre Père*, oraison* dominicale (vieilli), patenôtre (vieilli).Savoir son Pater; réciter, chanter le Pater; dire trois Pater et trois Ave; les Pater et les Ave du chapelet, du rosaire; version oecuménique du Pater; articles, demandes du Pater. Une vieille femme disait à haute voix en allemand les Pater du chapelet; des femmes (...) répondaient les Ave Maria (Chateaubr., Mém.,t.4, 1848, p.205).Ces mots du Pater «que votre Règne arrive!» (Huysmans, Là-bas,t.2, 1891, p.192): . −Madame, êtes-vous en état de réciter le Pater [it. ds le texte]? −Oui, monsieur l'abbé, fit-elle humblement. Notre Père, qui êtes aux cieux, que votre nom...
Bernanos, Joie,1929, p.724. − P. méton. ♦ Moment de la récitation du Notre Père, à la Messe. Ses bras légèrement en croix, comme ceux du Prêtre au Pater (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p.206).L'heure du recueillement commençait enfin à l'élévation, continuait au Pater (Malègue, Augustin,t.1, 1933, p.67). − Loc. fam., vx ♦ Savoir, connaître (une chose) comme son Pater. Savoir (quelque chose) par coeur, parfaitement. Il connaît cela et le récite comme un Pater (Alain, Propos,1912, p.134). ♦ Ne pas savoir (ne savoir que) son Pater. Être peu instruit. Une petit sauvagesse qui ne sait que son Pater (Mérimée, Colomba,1840, p.38). B. − Chacun des gros grains de chapelet séparant et précédant une dizaine, sur lesquels on récite le Notre Père. Les Pater de son chapelet sont d'émeraude (Ac.). Le rosaire laissait couler entre ses doigts sa guirlande d'Ave coupée de Pater (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p.1290).Cette grosse planète au-dessus du clocher qui est dans le ciel étoilé comme un Pater parmi les petits Ave (Claudel, Gdes odes,1910, p.259). Prononc. et Orth.: [patε:ʀ]. Homon. patère. Att. ds Ac. dep.1694. Prop.Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p.238: des paters. Étymol. et Hist.1. Fin xvies. «prière des chrétiens commençant en latin par les mots pater noster et appelée en fr. notre père» (Brantôme, Capitaines fr., OEuvres, éd. L. Lalanne, t.3, p.295); 1690 savoir une chose comme son pater «bien savoir, savoir par coeur» ne pas savoir son pater «être ignorant» (Fur.); 2. [fin xvies., D'Aubigné d'apr. Lar. Lang. fr.] 1660 «gros grain d'un chapelet sur lequel on dit le pater» (Oudin Fr.-Esp.); 3. 1694 «durée aussi brève que celle d'un pater» (Ac.). Du mot lat.pater «père» commençant cette prière. |