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PASQUIN, subst. masc.
A. − HIST. LITTÉR. Écrit court et satirique, visant le personnage ou le fait du jour, les grands de ce monde, le pouvoir. Synon. brocard, épigramme.Venise elle-même ne l'avait pas enchanté [Du Bellay], et le doge et les magnifiques seigneurs y ont attrapé un sonnet de sa main et de la bonne encre, un pasquin des mieux lardés, qui reste comme une parodie de leur fastueuse grandeur (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t.13, 1867, p.345).
B. −
1. Vieilli. Bouffon d'une troupe de comédiens. Synon. bateleur, histrion.Debout sur le tréteau qu'assiège une cohue Qui rit, bâille, applaudit, tempête, siffle, hue, Entouré de pasquins agitant leur grelot (Hugo, Châtim., 1853, p.287):
. La mort a dans son bissac des tours d'un écolier narquois: elle coupe avec des ciseaux la corde du chien qui conduit un aveugle, et l'aveugle est à deux pas d'une fosse ouverte; ailleurs la mort en petit manteau, aborde une de ses victimes avec les gestes d'un pasquin. Chateaubr., Mém., t.4, 1848, p.109.
2. P. anal., souvent péj. Synon. cabotin, comédien, pitre, polichinelle.Quand je songe que ma fille a pu aimer ce jongleur, ce pasquin, tout le sang des Levrault se révolte et bouillonne indigné dans mes veines (Sandeau, Sacs, 1851, p.28).Louise (...) blâmait ouvertement en moi le cabotinage qu'elle n'osait reprocher à son mari; j'étais un polichinelle, un pasquin, un grimacier, elle m'ordonnait de cesser mes «simagrées» (Sartre, Mots, 1964, p.24).
Prononc. et Orth.: [paskε ̃]. Att. ds Ac. 1694, et dep. 1798. Étymol. et Hist.1. 1558 «écrit satirique» (B. Des Périers, Nouv. récréations et joyeux devis, 66, éd. Kr. Kasprzyk, p.247: un Pasquin qui avoit esté nouvellement faict à Romme); vx dep. 1788, Fér.; 2. 1571 nom d'une statue de Rome sur laquelle on placardait des écrits satiriques (M. de La Porte, Les Epithètes, 307 rods Hug.: Pasquil, Pasquille ou Pasquin. Ainsi est nommee une vieille statue de marbre à Romme, sur laquelle on a accoustumé d'attacher ou plaquer les dictons, sornettes, rimes et autres inventions de mesdisance, contre les plus apparens de la ville: lesquels dictons pour cela sont appellez pasquins); 3. 1798 «méchant diseur de bons mots, bouffon» et p.ext. «homme qui affecte ce caractère» (Ac.). Empr. à l'ital. Pasquino, nom d'une statue antique découverte en 1501 à Rome, et à laquelle les étudiants adressaient des écrits satiriques le jour de la Saint-Marc; on y afficha par la suite des pamphlets. Pasquil(le) «écrit satirique», att. au xvies. dep. 1536 (Rabelais, Lettre à Mgr. de Maillezais ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.3, p.363; cf. Gdf. et Hug.) est empr. à l'ital. pasquillo «id.» (dep. 1remoitié du xvies., B. Segni ds Tomm.-Bell.), altér. de Pasquino par substitution de suff. Voir Migl. Nome propr., p.174, FEW t.7, p.707b-708a, et Hope, p.214. Bbg. Wind 1928, p.152, 201.