| PARÈDRE, subst. A. − MYTH. Divinité inférieure dont le culte, les fonctions étaient associés à ceux d'un dieu plus important. Les juifs d'Éléphantine, s'ils adoraient en premier lieu Yahô [Yahvé], le dieu national, adoraient aussi, à côté de lui, une déesse Anat, sa parèdre (Philos., Relig., 1957, p.42-2): . Ici, jadis, du temps des Celtes, la déesse Rosmertha sur la pointe de Sion faisait face au dieu Wotan, honoré sur l'autre pointe à Vaudémont. C'étaient deux parèdres, deux divinités jumelles. Wotan étayait Rosmertha, et l'un et l'autre protégeaient la plaine.
Barrès, Colline insp., 1913, p.74. − P. métaph. Lucile de Chateaubriand, Eugénie de Guérin, Henriette Renan, toutes ces «parèdres» ardentes et chastes qui meurent d'un amour fraternel (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p.85). B. − [En Grèce] Fonctionnaire municipal; magistrat adjoint à un juge. Les communes rurales sont administrées par des fonctionnaires municipaux qui portent le nom de parèdres (About, Grèce, 1854, p.221). Prononc.: [paʀ
εdʀ
̥]. Étymol. et Hist.1. 1586 (Le Loyer, Spectres, IV, 16 ds Hug.: Les demons assesseurs des magiciens, autrement appelez paredres, conseils et familiers), attest. isolée; 2. 1765 antiq. gr. «assesseur du tribunal» (Encylop. t.11); 3. 1832 myth. gr. «dieux inférieurs» (Raymond); 4. 1854 admin. gr. (About, loc. cit.). Empr. au gr.
π
α
́
ρ
ε
δ
ρ
ο
ς «assis auprès de» d'où «assesseur dans un tribunal», et «qui siège après, qui occupe la seconde place» d'où «inférieur», en parlant des dieux inférieurs dont les statues étaient dressées à côté de celles des dieux plus puissants. Fréq. abs. littér.: 18. Bbg. Parèdre, apophatique, sémasiologie. Foi Lang. 1977, no2, p.101. |