| PARTANCE, subst. fém. A. − 1. MAR. Départ (imminent) et p.méton. moment du départ d'un navire: 1. Je ne puis vous dire le jour de notre partance, mais je vous prie de m'écrire à Oran. On dit que nous serons payés à Oran, pour pouvoir aller à terre et acheter du tabac.
Loti,Mon frère Yves,1883, p.298. ♦ Coup (de canon) de partance (vx). Coup tiré à blanc, signalant aux membres de l'équipage encore à quai que le bâtiment va appareiller (d'apr. Gruss 1952): 2. Alors, parmi les pleurs, les cris et les adieux,
Les soldats inquiets et les marins joyeux (...)
Quand le coup de canon departance roula,
Entonnèrent en choeur l'Ave maris stella.
Heredia,Trophées,1893, p.194. ♦ Pavillon de partance. Pavillon hissé sur un bâtiment quelques heures avant l'appareillage. À un demi-mille en rade, le Rangoon était mouillé, son pavillon de partance hissé en tête du mât (Verne,Tour monde,1873, p.83). ♦ Point de partance. Point de départ. (Ds Bouillet 1859). 2. Vx ou littér. Départ (de quelqu'un). Frédéry partant à l'armée, Félice sûrement mourra de sa partance (Fabre,Chevrier,1867, p.229).Rencontres partances hâtives Est-ce ainsi que les hommes vivent (Aragon,Rom. inach.,1956, p.69). B. − 1. En partance, loc. adj. inv. a) MAR. [En parlant d'un bâtiment] Sur le point d'appareiller. Ses poèmes [de Baudelaire], pareils à des bateaux en partance, enivrent l'inquiétude des coeurs errants (Mauriac,Essais psychol. relig.,1920, p.57). b) P. anal. [En parlant d'un moyen de transp. en commun effectuant une longue distance] Prêt à partir. S'il y avait une voiture en partance, ce serait bien, car ce pauvre homme aura fait huit lieues à pied (Balzac,Corresp.,1838, p.378).Une cohue inouïe, une gigantesque trombe humaine, qui suit son héros, le pousse, l'empêche de monter dans le train en partance (Ferryds Rec. textes hist.,1898, p.88). ♦ [P. méton., rare, en parlant des passagers] Synon. usuel sur le départ.Un passé qui lui semblait s'enfoncer dans la brume, comme s'éloigne du passager en partance le groupe des parents venus lui dire adieu (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.655). − P. métaph. Le digne homme est incessamment en partance, requis par mille soins, mille soucis, sermons, congrès, visites de pauvres et de malades (Gide,Faux-monn.,1925, p.1123). Rem. Dans cette accept., la loc. en partance pour est plus fréq. (infra 2). 2. En partance pour, loc. adj. inv. Sur le point de partir vers, à destination de. a) [En parlant d'un moy. de transp.] Les bateaux à vapeur n'existant point encore entre la France et la Corse, on s'enquit d'un navire en partance pour l'île que miss Lydia se proposait de découvrir (Mérimée,Colomba,1840, p.7). b) [P. méton., en parlant d'un passager]: 3. ... un homme (...) qui, de n'avoir rêvé que tempêtes et falaises la veille, si le jour indiscret du printemps avait glissé une odeur de roses dans la clôture mal jointe de son sommeil entre-bâillé, s'éveillait en partance pour l'Italie.
Proust,Fugit.,1922, p.487. − En partance vers. P. métaph. La petite pintade, soeur des perdrix, toujours en partance vers quelque taillis (Pesquidoux,Chez nous,1923, p.186).À ma gauche il y a la ville et les grandes avenues en partance vers toute la terre (Claudel,Feuilles Saints,1925, p.639). Prononc. et Orth.: [paʀtɑ
̃:s]. Ac. 1694: partence; dep. 1718: -ance. Étymol. et Hist. Ca 1400 «départ» (Christine de Pisan, Le Livre du duc des vrais amans ds OEuvres, éd. M. Roy, t.3, p.189); début xviies. [ms.] spéc. «départ d'un navire, d'une flotte» (doc. ds Jal1); 1680 coup de partance (Rich.); 1690 bannière de partance (Fur.); 1832 navire en partance pour (Sand, Indiana, p.260). Dér. de partir2*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 56. |