| PAROXYSTIQUE, adj. A. − MÉD. Qui se manifeste par des paroxysmes. Douleur, dyspnée, tachycardie paroxystique; accès, poussée paroxystique. Hypertension artérielle sévère, paroxystique ou permanente (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p.755): 1. L'anxieux constitutionnel, lui, va au-devant de l'anxiété, bien qu'elle le torture. Il est son anxiété avant d'être quoi que ce soit d'autre, il la reflète sur le monde et voit s'avancer contre lui les fantômes mêmes qu'il a produits. L'«état permanent et paroxystique d'insécurité» préexiste à toute cause et s'accroche aux plus insignifiantes.
Mounier, Traité caract., 1946, p.232. − Vieilli. Jour, semaine paroxystique. Jour, semaine où des paroxysmes se manifestent. (Dict.xixes.). B. − P. ext. 1. [En parlant d'une chose] Qui atteint un degré extrême, voisin de l'excès. [Catulle Mendès] affichait une admiration paroxystique pour Victor Hugo (L. Daudet, Qd vivait mon père, 1940, p.81).Il n'y a pas de doute que l'influence de Heidegger ne soit très largement responsable de ce lyrisme paroxystique (...) que tant de nos jeunes philosophes affectent comme une garantie de profondeur (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p.207): 2. Mais faire ces constatations, ce n'est pas pénétrer l'esprit du fauvisme: rappelons-nous, en effet, la parole de Matisse qui déclarait à Georges Duthuit que ce chromatisme paroxystique ce n'en est que l'extérieur.
Dorival, Peintres XXes., 1957, p.56. 2. [En parlant d'une pers.] Péj. Qui est excessif. J'imagine que (...) [Saint-Simon] lisait de temps en temps à un ami, à une amie, en grand mystère, quelque petit morceau bien poivré, et qu'ainsi on lui apportait, comme à un véritable amateur, les plus remarquables potins et stupres de la Cour. Peut-être même en remettait-il, étant de nature concentrée et paroxystique (L. Daudet, Rech. beau, 1932, p.142). C. − Qui relève d'une forme d'art où l'on recherche le maximum d'intensité expressive. Les drames paroxystiques de Kaiser se déroulent le plus souvent dans des décors représentant la culture et la technique la plus moderne (intérieurs d'usine, explosions de gaz, signaux acoustiques et lumineux) (Arts et litt., 1936, p.30-7). Prononc.: [paʀ
ɔksistik]. Étymol. et Hist.1. a) 1822 pathol. (Nouv. dict. de méd., chir., pharm.,...: on donne cette épithète aux jours où reparaissent les paroxysmes ou mieux les accès de fièvres. On a aussi nommé paroxystiques les jours, les semaines où la réapparition des accès de fièvre intermittente est plus à craindre); b) 1903 amnésie paroxystique (Janet, Obsess. et psychasth., t.1, p.357). 2. a) 1928 «qui atteint un degré extrême, voisin de l'excès (en parlant d'une chose)» (Du Bos, Journal, p.30); b) 1932 «id. (en parlant d'une pers.)» (L. Daudet, loc. cit.). Dér. de paroxysme*; suff. -ique*; prob. avec infl. du gr. π
α
ρ
ο
ξ
υ
ν
τ
ι
κ
ο
́
ς, terme de méd. signifiant «qui exacerbe» (lui-même empr. par le fr. paroxyntique: 1842, Ac. Compl.). Fréq. abs. littér.: 10. |